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L’emploi des jeunes en Algérie, un leure

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  • L’emploi des jeunes en Algérie, un leure

    Mépris, indifférence, exploitation… et salaires à la limite de l’insulte

    Depuis le temps que le ministre de l’Emploi et de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbes, et ses proches collaborateurs, à leur tête le directeur de l’emploi, M. Saïd Anane, promettent aux jeunes inscrits dans les dispositifs de «l’emploi des jeunes»d’améliorer progressivement leur situation, rien de tangible n’est encore constaté sur le terrain.

    Des centaines de milliers de jeunes à travers le pays, des universitaires, des techniciens supérieurs, des diplômés de la formation professionnelle… et même des médecins et des chirurgiens-dentistes, continuent d’émarger dans ces dispositifs

    ESIL, IAIG, CPE…des dispositifs et des limites


    Ils s’occupent des mêmes tâches confiées aux titulaires, pendant les mêmes heures de travail, pour, toutefois, un salaire à la limite de l’insulte. 2 280 DA/mois pour ceux qui sont inscrits dans l’ESIL (emploi salarial d’intérêt local), 3 000 DA/mois pour ceux qui sont dans l’IAIG (indemnité d’activité d’intérêt général) et 7 200 DA pour ceux qui sont dans le CPE (contrat de pré-emploi). Ce sont là les trois dispositifs qui enregistrent le plus grand nombre d’inscrits dans cette politique, appelée communément «l’Emploi des jeunes», mise en œuvre par le département de M. Ould Abbes à la fin des années 1990. Les deux premiers dispositifs comptent plus de personnes que le dernier. En plus du salaire dévalorisant, les jeunes sont à la fois mésestimés et surexploités.
    Ils n’ont aucune possibilité de défendre leurs intérêts. Et s’ils manifestent le moindre sentiment de révolte, ils seront tout simplement mis à la porte. Même dans l’unité d’action, leur mouvement de protestation n’aboutit pas. C’est la logique de l’emploi provisoire. Un provisoire qui dure des années. C’est à prendre ou à laisser. A-t-on vraiment le choix ?

    Le seul avantage de cette politique, c’est la couverture sociale. Les jeunes employés sont assurés et, par conséquent, ils ouvrent droit aux remboursements médicaux. C’est l’Etat qui paie les cotisations à la CNAS (Caisse nationale d’assurance sociale). Les contrats d’ESIL et d’IAIG sont à durée de trois mois, souvent renouvelables, quoique difficilement. Il faut toujours solliciter des proches pour des interventions. Ce qui est en soi un piège pour faire travailler davantage un jeune ayant déjà de l’expérience -l’établissement employeur n’aura pas à investir dans sa formation- sans le payer en contrepartie.

    Les contrats du CPE durent dix-huit mois. Les textes réglementaires favorisent les jeunes inscrits dans ce dispositif pour l’accès aux postes permanents, mais interdisent tout renouvellement du contrat CPE dans les trois années qui suivent. Autrement dit, si, au bout de dix-huit mois, le jeune ne bénéficie pas d’un recrutement définitif, il ne pourra postuler à un nouveau contrat CPE pendant trois années, surtout dans l’établissement ou l’entreprise où il a déjà travaillé. Il sera donc au chômage pendant trois autres années, sauf si, par chance, il décroche un job ailleurs.

    Jouer sur les chiffres

    Le drame dans tout cela, c’est que tous les jeunes inscrits dans ces dispositifs sont comptabilisés dans le taux de chômage en Algérie, qui est seulement de 12%, selon le ministre M. Ould Abbes, lequel ne manque pas une occasion d’affirmer sa «grande satisfaction» de cette baisse considérable du taux de chômage.
    Est-il juste de comptabiliser ces jeunes qui travaillent pour un salaire de 2 280 à 3 000 DA pendant quatre, cinq, six années… dix années, voire plus, dans le calcul du taux de chômage, au moment même où le sac de semoule de 25 kg atteint les 1 000 DA et le bidon d’huile les dépasse ? Que va faire une famille avec un salaire de 2 000 à 3 000 DA ? Même à 7 000 DA ? N’est-ce pas du mépris envers toutes ces personnes qui se sacrifient des années durant, dans l’espoir d’avoir un travail stable ? Cette politique de M. Ould Abbès n’est, en fin de compte, qu’un leurre. Une politique de fuite en avant. Un trompe-l’œil. Une soupape de soulagement pour les jeunes en colère. C’est surtout un subterfuge, un tour de passe-passe pour jouer sur les chiffres et leur faire dire que tout est bien dans le meilleur du monde. Les mots ne sont pas exagérés. Car, c’est le moins que l’on puisse dire d’une réalité amère subie au quotidien par des pans entiers de la population algérienne. De nombreuses familles peinent à subvenir au minimum de leurs besoins alimentaires. Sans compter les soins, la scolarisation des enfants, les déplacements, etc.

    Recrutement à Algérie Poste


    Interrogé sur le devenir de ces jeunes, le ministre M. Ould Abbès a affirmé qu’un projet est en cours pour la révision de ces dispositifs. Revoir à la hausse le montant des indemnités et engager des discussions avec les entreprises employeurs pour leur recrutement définitif. Cela fait déjà presque deux ans depuis que le ministre a fait ces déclarations. Deux ans après, les indemnités salariales ne sont pas augmentées. Elles sont restées au même niveau qu’il y a presque dix ans. Alors qu’elles devaient, à la base, correspondre au montant du SMIG (Salaire minimum garanti, aujourd’hui de 12 000 DA), selon ce que recommandent les articles de création des différents dispositifs. Même chose pour les discussions devant avoir lieu avec les établissements et les entreprises employeurs. Rien de concret ne semble être effectué jusqu’à aujourd’hui. Ce qui a été réalisé –la titularisation des jeunes inscrits dans les dispositifs de «l’Emploi des jeunes»- était la propre initiative des établissements employeurs, qui veulent en finir avec ce genre de problèmes en investissant comme il se doit dans le développement des ressources humaines. L’exemple de l’APC de Sidi M’hammed à Alger est, à ce titre, à encourager. «Algérie Poste» aussi bien qu’elle ait beaucoup attendu pour permettre à ces jeunes d’accéder à un emploi permanent (après cinq à sept ans de travail dans l’Emploi des jeunes). En effet, de grands efforts ont été fournis par cette entreprise pour réhabiliter ces jeunes en proie à un désespoir grandissant. Malheureusement, pour elle, –et par conséquent, pour beaucoup de jeunes- des défaillances et tricheries ont accompagné cette opération. La preuve en est le nombre encore considérable des jeunes qui attendent leur titularisation au sein même de cette entreprise. Les pleurs de cette jeune préposée au guichet, très appréciée par ses clients pour son sérieux, son amabilité et son assiduité, en disent long sur les dépassements en la matière. La jeune fille dénonce le recrutement, pour des postes de titulaire, des personnes externes qui n’ont jamais travaillé dans l’entreprise, ni même ailleurs. Elle dénonce cette injustice flagrante, commise au vu et au su de tout le monde sans pouvoir réagir. La jeune fille s’estime pourtant prioritaire. Elle est à la Poste depuis plus de six ans. Elle arrive au bureau avant l’ouverture de la Poste et ne le quitte qu’après sa fermeture. Plus que cela, elle est souvent sollicitée pour la formation de nouvelles recrues. Jusqu’à quand «Algérie Poste» continuera-t-elle d’ignorer ces cas ? Jusqu’à quand continuera-t-elle de feindre de les ignorer ? N’est-il pas temps de revenir avec des enquêtes approfondies sur ce problème qui ne fait que ternir son image ?

    «Les employés jetables, les bouche-trous»

    Les dépassements de ce genre ne sont pas propres à cette entreprise. D’autres cas sont signalés ailleurs (dans des départements ministériels, des administrations publiques, des établissements scolaires, des structures de santé…). Des jeunes «sans épaule» sont surexploités et ignorés, et d’autres, sans diplôme ni qualification, sont recrutés pour des postes de permanent, sans la moindre expérience au préalable. Le ministre, M. Ould Abbès, est-il au courant de cela pour prétendre aller de l’avant dans une politique qui a montré toutes ces limites ?
    Il ne faut pas donc s’étonner de constater des erreurs dans son extrait de naissance… ou tout autre papier fait à la mairie ou ailleurs, par un jeune inscrit dans l’un ou l’autre de ces dispositifs. C’est la conséquence tout à fait logique de cette politique de démobilisation qui tend chaque jour davantage à se normaliser. «On n’évolue pas», regrette une universitaire (licence en droit, plus un capa), chargée d’enregistrer les noms des personnes qui passent au service de médecine légale dans un hôpital à Alger. Une autre, licenciée en sciences politiques et relations internationales, travaille au bureau de l’ordre. Une autre, ayant le même diplôme, s’occupe de tâches purement administratives. «Elles se surnomment les employées jetables. Les bouche-trous», indique un enseignant, témoin de la détresse de nombreux de ces jeunes, dans des établissements scolaires à Alger. Un autre affirme que c’est une jeune employée dans le cadre de l’ESIL qui s’occupe de tout le travail du censeur dans l’un de ces établissements. Une manière de dire à quel point ces jeunes sont surexploités. Pour cet enseignant : «Il s’agit là d’une mauvaise utilisation de la ressource humaine. Il faut absolument mettre un terme à cette politique.»

    Par La Tribune

  • #2
    Pour moi c'est de l'esclavagisme pur et dur ce tachghil chabab, et je l'ai toujours pensé. Vous imaginez un salaire de 30 euro/mois ... y a qu'en Algerie que ça peut arriver, quelle honte ! les salo

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    • #3
      Envoyé par far_solitaire
      Pour moi c'est de l'esclavagisme pur et dur ce tachghil chabab, et je l'ai toujours pensé. Vous imaginez un salaire de 30 euro/mois ... y a qu'en Algerie que ça peut arriver, quelle honte ! les salo
      L'esclavagisme est synonyme de contrainte et d'obligation alors qu'ici il n'y a aucune contrainte ni obligation, puisque les gens sont libres d'accepter ou de refuser ce genre de dispositif.

      Et puis 3000 da/ mois est une indemnité versée entièrement par l'Etat aux personnes au chomage sans qualification, qui ne trouvent rien à faire donc ils se mettent à la disposition des collectivités locales pour des travaux temporaires d'intéret général comme le gardinnage, et le néttoyage par exemple.

      Y a que le CPE qui est un salaire à part entière et qui est destiné aux jeunes fraichement diplomés qui ne disposent d'aucune expériance de travail et ce dispositif est pour encourager les employés à les recruter, et ainsi leur donner l'occasion d'aquérir une première expériance fort utile pour leur démarrage dans la vie professionnelle en attendant de trouver mieux.

      D'ailleurs sa s'appelle contrat pré-emploi.

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      • #4
        Vous pensez bien,c'est du "khorti" pour les jeunes qui le savent très bien et j'ai bien peur qu'un de ces quatre matins ca sera pire qu'octobre 1988.

        L'Algérie est toujours colonisée par la vieille garde révolutionnaire travestie en néo-démocrate.Qui ne fait pas partie de sa famille est condamné à la misère morale,matérielle ou les deux à la fois.

        La jeunesse Algérienne est un sacrifice sans rituel....

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        • #5
          mendz, tu accepterai toi un salaire de 30 euro/mois ? ... avec 120 G$ dans les caisses !!!

          aw fako

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          • #6
            Envoyé par far_solitaire
            mendz, tu accepterai toi un salaire de 30 euro/mois ? ... avec 120 G$ dans les caisses !!!
            Si j'accepte les conditions de ce dispositif, je ne vais pas me plaindre de l'indemnité puisque je le savais déjà.

            Mais avant tout je suis libre d'accepter ou de refuser, personne ne me contraint à travailler pour 3000 da / mois.

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            • #7
              Mais avant tout je suis libre d'accepter ou de refuser, personne ne me contraint à travailler pour 3000 da / mois.
              Non tu n'est pas libre, c'est d'être au chômage 5 ans après l'obtention de ton diplôme qui te contraint à accepter ...... ah si, je crois que tu as raison... lol, j'ai oublié que ces jeunes avaient un autre choix, la noyade en mediteranée ...

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              • #8
                Envoyé par far_solitaire
                Non tu n'est pas libre, c'est d'être au chômage 5 ans après l'obtention de ton diplôme qui te contraint à accepter ...... ah si, je crois que tu as raison... lol, j'ai oublié que ces jeunes avaient un autre choix, la noyade en mediteranée ...
                Ben non, tu es à coté de la plaque.

                Pour les diplomés y a le CPE à 8000 da/ mois et bientot à 10 000 da/mois.

                Pour les 3000 da /mois c'est pour le travail temporaire d'intéret général et ça intéresse généralement les chomeurs sans aucune qualification donc qui n'ont pas trouvé du travail ailleurs.

                Encore une fois chaqu'un a la responsabilité de chercher son travail et c'est pas à l'Etat de garentir l'embauche et un salaire à tout le monde.

                Le mirage socialiste c'est fini.

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                • #9
                  Envoyé par mendz
                  Encore une fois chaqu'un a la responsabilité de chercher son travail et c'est pas à l'Etat de garentir l'embauche et un salaire à tout le monde.
                  Difficile de faire mieux pour défendre les minables politicards incompétents d'Alger! Ces voleurs corrompus qui ont ruinés le pays volent le peuple algérien et dès qu'il s'agit de présenter leur bilan, ils accusent le peuple!

                  Il n'y a pas que les non diplômés qui sont exploités par des employeurs sans scrupules. Il y a aussi de jeunes diplômés compétents mais qui se retrouvent exploités et harcelés par des "patrons" sans cervelles, dans la cadre des CPE notamment. Des patrons aux crânes vides se permettent même de harceler voire d'abuser sexuellement les jeunes filles diplômées.

                  Pour créer de vrais emplois pour les jeunes Algériens, il faut d'abord limoger tous les responsables du gouvernement et d'El-Mouradia, et faire appel à de vrais pros qui comprennent l'économie et qui ont un minimum d'intégrité pour mettre en place une vraie "méritocratie".

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                  • #10
                    Dans les emploies jeunes y a eu meme des jeunes diplomés qui n'arrivaient pas à trouver de travail. Les jeunes acceptent ça par désespoire, ils n'ont pas du tout le choix.

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                    • #11
                      Envoyé par nassim
                      Il n'y a pas que les non diplômés qui sont exploités par des employeurs sans scrupules. Il y a aussi de jeunes diplômés compétents mais qui se retrouvent exploités et harcelés par des "patrons" sans cervelles, dans la cadre des CPE notamment. Des patrons aux crânes vides se permettent même de harceler voire d'abuser sexuellement les jeunes filles diplômées.
                      Hé oui, quand l'offre dépasse de loin la demande, on assiste malheureusement à ce genre d'abus et de dérapage.

                      Et ceci est valable partout.

                      L'Algérie à l'instar de tous les pays ex-socialiste a hérité durant sa période post-socialiste d'une économie complètement destructurée et un chomage qui est monté en flèche.

                      Donc pour absorber celà et pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande d'emploi il faut du temps et c'est est conditionné aussi par le redressement économique qui est un processus long aussi.

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