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Algérie : Des malades chroniques décédés faute de médicaments

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  • Algérie : Des malades chroniques décédés faute de médicaments

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    Des associations dénoncent la rupture des stocks

    Malgré les budgets colossaux et les discours officiels rassurants, en Algérie les malades chroniques déplorent toujours les conditions précaires de leur prise en charge au niveau des établissements de santé et souffrent encore de rupture fréquente en matière de médicaments.

    Les malades chroniques sont au nombre de 14 millions en Algérie, soit 38% de la population.

    La deuxième édition du « printemps du patient », qui s’est ouverte hier à la bibliothèque nationale d’El-Hamma, a permis au réseau des associations des malades chroniques - qui regroupe 8 associations - et organisateur de cet événement, d’alerter l’opinion publique sur l’indicible souffrance des malades dans les structures hospitalières.

    « La souffrance commence depuis l’accueil jusqu’au traitement », dira M. Boualague, le coordinateur du réseau qui a fait état de rupture fréquente des médicaments destinés au traitement de certaines maladies chroniques et orphelines. Ce qui d’ailleurs est à l’origine du décès de certains malades, a-t-il encore ajouté.

    Pourtant, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis en place un programme national pour la prise en charge des malades chroniques, sans parler du programme de prévention. Le département de Amar Tou avait, pour rappel, consacré des sommes colossales pour le programme de prévention et curatif pour l’année 2007, dans le cadre de la prise en charge des maladies chroniques (200 milliards de centimes ont été consacrés aux maladies orphelines, 500 milliards de centimes pour les maladies du cancer, 100 milliards de centimes pour les projets d’implants cochléaires et 3.200 milliards de centimes pour l’hépatite virale). Le ministre de la Santé a également annoncé que 10 milliards de dinars de plus ont été consacrés à l’approvisionnement en médicaments, dans le cadre de la loi de finances 2008. Et ce pour assurer la disponibilité en permanence des médicaments de l’hépatite C, du cancer et des maladies rares. « Malgré ces grands moyens financiers, les malades eux continuent à se battre pour obtenir un rendez-vous pour un examen biologique et se débattent pour avoir un médicament indisponible pour cause de rupture de stock », nous explique le président du réseau de ces associations.

    Et d’ajouter : « J’ai la liste des médicaments indisponibles que je peux transmettre au ministre de la Santé ». Il faut rappeler que le ministre de la Santé avait déjà répondu à la question de la rupture fréquente des stocks des médicaments destinés aux maladies chroniques, en disant que « tous les hôpitaux reçoivent à temps leurs financements pour l’achat du médicament », en signalant en outre « que l’argent est disponible et les responsables des hôpitaux doivent savoir qu’ils sont comptables de cet argent ». Pour le président du réseau, « le contrôle des pharmacies incombe au ministère de la Santé et non aux associations et aux malades », ajoutant que « si les hôpitaux et les pharmacies sont incapables de s’approvisionner en médicaments, le ministère n’a qu’à libérer la vente des médicaments pour maladies chroniques et autoriser les officines à les vendre », a-t-il proposé. Le président du réseau n’a pas été le seul à évoquer cette question de rupture et les mauvaises conditions de prise en charge des malades au niveau des structures de santé. Les malades (un de chaque association) se sont succédé pour parler de leur souffrance. La représentante de l’association des hémophiles est intervenue pour affirmer que la disponibilité des médicaments fait toujours défaut et que de nombreux malades sont décédés à cause des pénuries et ceux admis à l’hôpital ont pris des corticoïdes qui ont compliqué leur cas.

    Une jeune fille, identifiée par les initiales N.H., atteinte d’une maladie rare, la dermatomyosite, a fait état de sa souffrance et des difficultés rencontrées pour l’obtention de sa dose de médicament auprès de la pharmacie de l’hôpital Mustapha. « J’ai perdu toutes mes forces physiques depuis 8 ans avec l’apparition de ma maladie. J’ai déprimé parce que les médecins n’arrivaient pas à diagnostiquer ma maladie et cela fait une année qu’un professeur à l’hôpital Mustapha a pu l’identifier. Il m’a prescrit des doses de médicament que je dois prendre à intervalles réguliers », a-t-elle précisé.

    Elle poursuivra : « J’ai pu obtenir la première dose facilement, mais je me suis battue auprès des responsables de la pharmacie de l’hôpital Mustapha pour avoir la deuxième dose. J’ai fait intervenir beaucoup de personnes pour avoir ce médicament à travers des requêtes que j’ai adressées à des responsables du ministère et du réseau des associations », a-t-elle affirmé. N.H. précise que le médicament qui lui a été prescrit coûte cher. Elle ajoute : « Depuis que j’ai pris ces deux doses, j’ai repris 30% de mes forces physiques. Je m’habille seule et j’ai même repris mon travail, ceci pour dire que ce médicament est indispensable pour moi. Je pense déjà à ce je dois faire pour obtenir la troisième dose, sachant qu’il y a d’autres cas qui souffrent de la même situation que moi », a-t-elle conclu.

    Le président du réseau a regretté le désengagement du ministère de la Santé et de celui de la Solidarité qui sont restés injoignables durant toute une année. Pourtant, le ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbas, s’était engagé, lors de la 1ère édition du « printemps du patient », à désigner deux interlocuteurs de son ministère qui seront chargés de travailler avec les associations des malades. Mais rien a été fait jusqu’à aujourd’hui.

    Pour ce qui est du ministre de la Santé, ce dernier avait ordonné à son conseiller de prendre en charge les doléances des associations. Mais selon le président du réseau, le conseiller est resté injoignable pendant toute l’année. « Seul le ministère du Travail travaille avec nous en concertation et d’une façon régulière », a précisé M. Boualague. Le nombre des malades chroniques a atteint les 14 millions, soit 38% de la population, selon les chiffres du ministère de la Santé.

    Le Quotidien d’Oran
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