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La pollution chinoise brise le cristal du Mont Zao au Japon

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  • La pollution chinoise brise le cristal du Mont Zao au Japon

    Admirés des skieurs, les sapins du Mont Zao, au nord-est du Japon, perdent peu à peu leur manteau glacé sous l'effet d'une pollution atmosphérique dont la Chine et ses usines sont rendues responsables.

    Le sort de ces connifères s'avére emblématique des nouveaux défis posés aux autorités japonaises et chinoises, qui vont devoir s'entendre sur la régulation des émissions polluantes pour éviter une nouvelle pomme de discorde à leur relation déjà tumultueuse.

    Skis aux pieds, Kazumi Furukawa se rappelle bien de la splendeur des sapins lorsque, il y a à peine trois ans, elle dévalait les pentes du Mont Zao."Le ciel était bleu cobalt et je pouvais voir perler le cristal de la neige sur les bouts des branches", raconte-t-elle.

    Formé par le vent humide soufflant depuis la Mer du Japon, ce dépôt glacé est bien connu des nombreux skieurs qui font le voyage pour l'admirer et les Japonais l'ont surnommé "juhyo" ou "arbres de glace".Mais une plus forte acidité de l'air a raréfié le phénomène ces dernières années. Un changement provoqué par les émissions de souffre des usines de la province chinoise du Shanxi, selon Fumitaka Yanagisawa, professeur assistant à l'université de Yamagata qui étudie le "juhyo" depuis près de 20 ans.

    Dopés par la forte croissance du pays, les rejets polluants de l'industrie chinoise inquiètent dans l'archipel. Comme en Corée du Sud, des écoles du sud du Japon ont parfois dû fermer leurs portes à cause des fumées toxiques venant de Chine.

    Les ministres de l'Environnement des trois pays voisins se sont mis d'accord l'an passé pour chercher une solution commune au problème, mais Tokyo accuse Pékin de dissimuler la vérité sur ses émissions polluantes.

    Le sujet pourrait dégénérer en nouveau contentieux diplomatique entre le Japon et la Chine, qui ont déjà des rapports tourmentés depuis des décennies.

    M. Yanagisawa se rappelle encore d'une conférence organisée au début des années 90 dans une université chinoise."Quand j'ai suggéré l'idée que le Japon pourrait être atteint par une pollution venant de Chine, j'ai été hué par toute l'assistance", raconte-t-il.Et selon lui, "c'est encore un tabou d'évoquer le sujet" en Chine.Les autorités japonaises qui veulent négocier avec Pékin sur la question font d'ailleurs tout pour ne pas heurter la susceptibilité chinoise.

    Pour Reiko Sodeno, une responsable du ministère de l'Environnement, "cela ne résoudrait pas le problème de rejeter la faute sur les autres pays, car cela ne ferait que blesser l'orgueil national". Elle juge essentiel de conclure entre nations asiatiques un traité sur le contrôle de la pollution au-delà les frontières calqué sur les accords existant entre pays européens et nord-américains.

    La Chine a récemment lancé quelques initiatives pour améliorer la qualité de son air à Pékin, après un avertissement du Comité international olympique qui s'inquiète pour les Jeux Olympiques de cet été.

    "J'ai beaucoup d'espoirs qu'en cette année olympique Pékin coopérera aux efforts internationaux pour réduire les émissions polluantes", souligne Mme Sodeno.

    La Chine participe aussi aux négociations sous égide de l'Onu visant à trouver un successeur au protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre. L'Empire du milieu devrait vite devenir le premier contributeur mondial au réchauffement climatique, dépassant les Etats-Unis.

    Par AFP

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