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Aït menguellet

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    Aït menguellet A l'Expression :


    Avec son naturel et sa simplicité légendaires Lounis, comme préfèrent l’appeler ses fans, révèle aux lecteurs de L’Expression quelques facettes de son long parcours d’artiste jalonné d’épreuves et de nobles combats. Ainsi est l’homme qui a marqué sa génération.

    Lui, c’est Lounis Aït Menguellet, de son vrai nom Abed Ennebi. Ce chanteur qui a bercé par ses mélodies des générations entières, était l’invité de la rubrique «A coeur ouvert avec L’Expression». Irrité par ce phénomène qui gangrène la chanson algérienne en général, et la chanson kabyle en particulier, Lounis fait part de son inquiétude: «Le danger qui menace la chanson, c’est le phénomène de la reprise qui prend une ampleur inquiétante, ces dernières années», déplore-t-il, d’un ton désespéré. Loin d’être un partisan du moindre effort, cet artiste talentueux a saisi l’occasion pour lancer un SOS en direction de cette nouvelle génération d’artistes: «Assez! assez! la reprise c’est la facilité», martèle-t-il. Et de renchérir, «c’est un danger qui porte un coup terrible à la créativité». Les appréhensions exprimées par la star de la chanson kabyle sont tout à fait légitimes. Elles traduisent réellement le malaise que vit la chanson kabyle d’aujourd’hui. Notre invité appelle cette nouvelle vague à éviter de tomber dans le piège de la reproduction des chansons ayant déjà existé.

    Visionnaire, ce philosophe craint que la scène artistique soit prise en otage. C’est pourquoi il se met à l’avant-garde pour alerter les autres artistes. Depuis longtemps, Lounis mène une lutte sans merci contre la reproduction des chansons. «Je l’ai dénoncé haut et fort à travers la radio et la presse», a-t-il affirmé. Assurant, par là même, que la sauvegarde du patrimoine musical est un devoir. «Pourquoi reproduire une chanson qui a été déjà interprétée?» s’interroge-t-il. A quoi est dû le phénomène de la reprise? Est-ce au manque de paroliers et de compositeurs? Pour notre invité, c’est loin d’être le cas. «Il y a des paroliers et des compositeurs qui n’ont pas trouvé à qui confier leurs oeuvres», témoigne Lounis avec certitude. Hélas! Les chanteurs tombent dans le jeu des éditeurs lesquels font de la chanson un véritable fonds de commerce. «Nous menons un combat acharné contre les éditeurs», atteste ce vieux routier de la scène musicale. Cartésien dans son analyse, Lounis ne s’est pas concentré sur une seule facette de la pièce, puisqu’il ouvre une brèche en évoquant le public, pour dire ce qu’il en pense. La responsabilité n’incombe pas uniquement au chanteur, mais aussi au public. «Je ne suis pas aussi pessimiste, c’est l’écoute qui fait défaut», constate-t-il. Expert en la matière, l’invité de L’Expression reconnaît qu’il y a des chanteurs talentueux parmi la nouvelle génération qui portent le flambeau. «Je prétends et j’affirme qu’il y a de belles voix et des talents, mais les éditeurs ne sont pas là», regrette-t-il. Il citera au passage quelques artistes, à savoir Alilou, Zimou, Si Moh. Malheureusement, ils sont méconnus sur la scène artistique. Ainsi, l’écoute qui fait défaut, conjuguée à la paresse de chanteurs, et l’appât du gain facile des éditeurs ont contribué à ternir davantage la qualité du produit musical en Algérie.

    Voulant protéger la corporation dont il fait partie, Lounis promet d’aller jusqu’au bout pour rendre à la chanson ses lettres de noblesse.

    Logique dans son raisonnement, le chanteur n’est pas contre la chanson dite «spécial fête». «Cela fait partie de la vie. On ne peut pas priver le public de se défouler», explique-t-il. Cependant, il suggère de ne pas trop se focaliser sur ce créneau, car il considère que le rôle d’un chanteur est beaucoup plus éducatif.


    Lounis refuse que la musique soit un art vidé de son sens. La parole, la mélodie, c’est tout un ensemble indissociable qu’il faut mettre en valeur. Ainsi parle Lounis.
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