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Mohammed VI est à Khénifra. Mais sa visite à Anfgou semble sérieusement compromise. En 2006 30 personnes y sont mortes de froid. Auhjourd'hui les habitants haussent le ton.
Le petit village d'Anfgou n'attendait plus que Mohammed VI. En décembre 2006, ce petit point sur la carte officielle avait subitement été assailli par les caméras du monde entier après qu'une trentaine de personnes (essentiellement des nourrissons) aient péri suite à une vague de froid. Le village avait alors été coupé du monde pendant plus d'un mois et demi. Depuis, un chantier de route a été lancé, et quelques services de base ont fait leur apparition dans la région. Mais depuis l'arrivée de Mohammed VI dans la région de Khénifra il y a quelques jours, les habitants d'Anfgou ne parlaient plus que de l'arrivée imminente du monarque dans leur douar perdu.
«En 2006 déjà, il était venu à Khénifra sans arriver à Anfgou», explique un militant associatif local. Mais cette fois semblait être la bonne. Plusieurs jours durant, des responsables locaux et des entrepreneurs ont aménagé une place pour recevoir le monarque. Ils ont accroché ses portraits et planté les drapeaux de circonstance. Une première dans ce patelin difficile d'accès, perdu dans les montagnes du Moyen Atlas. Mais une information, tombée mercredi matin, a plongé le petit douar «dans une tristesse sans nom», pour reprendre les termes d'un habitant. «On est venu nous dire que le roi n'allait finalement pas venir chez nous à cause d'une histoire de vents défavorables. Qu'ils allaient dépêcher un camion pour nous amener l'accueillir à Tounfit, mais nous refusons cela, quitte à se faire couper la tête», affirme spontanément un habitant du douar. Des sources locales affirment d'ailleurs que le petit village est encerclé de gendarmes et d'éléments de l'autorité locale, qui tentent de calmer la population en vain. «L'annulation de la visite royale est une catastrophe encore plus grande que celle qui a frappé le village il y a deux ans», rajoute, en tamazight, un autre habitant. «Nous voulions que le roi vienne voir dans quelles conditions nous vivons», poursuit-il. Même son de cloche à Tounfit, localité la plus proche d'Anfgou. Là où s'arrête la route goudronnée en fait.
Zoulikha Nasri est arrivée en hélicoptère lundi, elle a lancé beaucoup de travaux, mais elle n'est pas allée à Anfgou comme prévu,raconte un militant associatif à Tounfit, qui poursuit : «Le roi doit se rendre théoriquement à Tounfit ce jeudi ou vendredi mais cela m'étonnerait qu'il aille jusqu'à Anfgou puisque les entrepreneurs locaux ont déjà commencé à ramener le matériel qu'ils avaient prévu pour l'aménagement de la place centrale». Selon des sources dans le petit village, les entrepreneurs dépêchés pour réaliser les travaux de terrassement ont rasés des champs et détruit des petits murs de protection des cultures. «Ce n'est pas grave. Pour accueillir Sidna, nous serons même prêts à égorger nos propres enfants. Mais là s'il ne vient pas, notre déception sera très grande», affirme un cheikh du village.
Driss Bennani
Source: Le Soir Echos
Le petit village d'Anfgou n'attendait plus que Mohammed VI. En décembre 2006, ce petit point sur la carte officielle avait subitement été assailli par les caméras du monde entier après qu'une trentaine de personnes (essentiellement des nourrissons) aient péri suite à une vague de froid. Le village avait alors été coupé du monde pendant plus d'un mois et demi. Depuis, un chantier de route a été lancé, et quelques services de base ont fait leur apparition dans la région. Mais depuis l'arrivée de Mohammed VI dans la région de Khénifra il y a quelques jours, les habitants d'Anfgou ne parlaient plus que de l'arrivée imminente du monarque dans leur douar perdu.
«En 2006 déjà, il était venu à Khénifra sans arriver à Anfgou», explique un militant associatif local. Mais cette fois semblait être la bonne. Plusieurs jours durant, des responsables locaux et des entrepreneurs ont aménagé une place pour recevoir le monarque. Ils ont accroché ses portraits et planté les drapeaux de circonstance. Une première dans ce patelin difficile d'accès, perdu dans les montagnes du Moyen Atlas. Mais une information, tombée mercredi matin, a plongé le petit douar «dans une tristesse sans nom», pour reprendre les termes d'un habitant. «On est venu nous dire que le roi n'allait finalement pas venir chez nous à cause d'une histoire de vents défavorables. Qu'ils allaient dépêcher un camion pour nous amener l'accueillir à Tounfit, mais nous refusons cela, quitte à se faire couper la tête», affirme spontanément un habitant du douar. Des sources locales affirment d'ailleurs que le petit village est encerclé de gendarmes et d'éléments de l'autorité locale, qui tentent de calmer la population en vain. «L'annulation de la visite royale est une catastrophe encore plus grande que celle qui a frappé le village il y a deux ans», rajoute, en tamazight, un autre habitant. «Nous voulions que le roi vienne voir dans quelles conditions nous vivons», poursuit-il. Même son de cloche à Tounfit, localité la plus proche d'Anfgou. Là où s'arrête la route goudronnée en fait.
Zoulikha Nasri est arrivée en hélicoptère lundi, elle a lancé beaucoup de travaux, mais elle n'est pas allée à Anfgou comme prévu,raconte un militant associatif à Tounfit, qui poursuit : «Le roi doit se rendre théoriquement à Tounfit ce jeudi ou vendredi mais cela m'étonnerait qu'il aille jusqu'à Anfgou puisque les entrepreneurs locaux ont déjà commencé à ramener le matériel qu'ils avaient prévu pour l'aménagement de la place centrale». Selon des sources dans le petit village, les entrepreneurs dépêchés pour réaliser les travaux de terrassement ont rasés des champs et détruit des petits murs de protection des cultures. «Ce n'est pas grave. Pour accueillir Sidna, nous serons même prêts à égorger nos propres enfants. Mais là s'il ne vient pas, notre déception sera très grande», affirme un cheikh du village.
Driss Bennani
Source: Le Soir Echos
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