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Les femmes marginalisées dans la vie politique en Italie

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  • Les femmes marginalisées dans la vie politique en Italie

    Lors d'un récent meeting de campagne, Silvio Berlusconi a été ovationné par une foule de femmes agitant le drapeau italien quand il les a invitées à faire la cuisine pour les candidats de son parti. "Cuisinez pour nos représentants et faites que la nourriture soit aussi bonne que possible", leur a lancé l'homme d'affaires en quête d'un troisième mandat de président du Conseil.

    Toutes les Italiennes n'ont pas applaudi. Pour elles, ces propos du milliardaire de 71 ans soulignent l'excessive domination des hommes sur la vie politique de la Péninsule, même si les femmes ont obtenu des avancées.

    "Parfois, j'ai l'impression qu'en Italie, on vit encore à l'époque préhistorique", résume Marianna Madia, une économiste de 27 ans candidate du Parti démocrate de centre gauche. Bien qu'elles soient plus diplômées que les hommes, les femmes restent sous-représentées au parlement. Elles occupent un peu plus de 17% de sièges à la Chambre des députés et 14% au Sénat.

    Cela place l'Italie au 67e rang de la représentation féminine au parlement, selon le classement de l'Union interparlementaire (www.ipu.org). La France se classe au 63e rang (18,2% dans chaque chambre du parlement).

    "Les principaux partis des deux camps ont toujours été constitués par les hommes, qui nous utilisent seulement comme mannequins dans leurs vitrines", déplore Daniela Santanche, une candidate d'extrême droite. Le parcours d'une Hillary Clinton ou d'une Ségolène Royal se battant pour le pouvoir est encore inconcevable en Italie. Même en Espagne, pays lui aussi réputé pour l'emprise des hommes sur la société, la proportion de femmes au parlement dépasse 36% à la chambre basse.

    BONNES INTENTIONS

    Pendant la campagne, le Peuple de la liberté de Silvio Berlusconi et le Parti démocrate de Walter Veltroni ont rivalisé de bonnes intentions envers les femmes.

    Veltroni souligne que ses listes comptent 46% de femmes, des candidates qu'un sénateur d'extrême droite a traitées de "femmes shampoing dans les salons de beauté".

    Berlusconi assure lui que s'il est élu, quatre des douze ministres de son cabinet seront des femmes, mais ses rivaux soulignent qu'il ne voit les femmes que dans un rôle servile. "Les femmes, comme toujours, seront limitées à des portefeuilles comme celui de l'Egalité des chances ou, si elles sont futées, celui des Ecoles, ou si elles sont vraiment très futées, à celui de la Santé", résume Daniela Santanche.

    La faible représentation de la femme dans la vie politique italienne n'étonne guère au vu de leur place dans l'économie ou la société. L'emploi des femmes atteint seulement 45%, c'est un des plus faibles des pays de l'OCDE. Dans les affaires, les hommes occupent 83% des postes d'encadrement. Hors banques et assurances, 63% des entreprises cotées en Bourse n'ont aucune femme au sein de leur conseil d'administration.

    A la télévision italienne, des femmes en bikini vendent de tout, des téléphones portables aux glaces, et des pin-ups au décolleté plongeant apparaissent dans les talk shows en exécutant parfois de torrides numéros de danse.

    "N'importe quel garçon regardant la télévision doit se demander si les femmes ont un cerveau", a pu dire Emma Bonino, qui fut ministre dans le gouvernement sortant de Romano Prodi.

    Berlusconi, qui a déclaré cette semaine que les femmes de son parti étaient plus belles que celles de la gauche, a laissé une place sur ses listes à des "showgirls", comme Mara Carfagna ou la mannequin Ramona Badescu, candidate à un poste de conseillère municipale à Rome.

    Ce qui fait dire à Marianna Madia, la candidate du centre gauche, qu'il est temps de changer. "Ce n'est pas seulement une question de nombre de femmes. Il faut s'interroger sur la qualité des femmes qui se présentent et se demander si les femmes peuvent s'intégrer dans un modèle de vie politique purement masculin."

    Par Reuters
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