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Maroc : La nouvelle carte d’identité nationale

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  • Maroc : La nouvelle carte d’identité nationale

    La nouvelle carte d’identité nationale a enfin vu le jour. Si elle apporte des avantages indéniables, elle est déjà décriée par les associations des droits de l’homme, qui y voient un danger pour la protection des données personnelles.


    Non, ce n’est pas un poisson d’avril : les Marocains n’ont plus besoin de se rendre à la Mouqataâ du coin pour demander un extrait d’acte de naissance, un certificat de vie, de résidence ou de nationalité. En effet, la nouvelle carte nationale d’identité électronique (CNIE), mise en circulation le premier avril, va dorénavant les débarrasser de cette
    corvée ô combien désagréable. “Cette carte facilitera la vie de tous les citoyens en les dispensant de fournir ces quatre documents administratifs”, nous apprend un communiqué de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale). Une véritable petite révolution ! Et ce n'est pas la seule : la nouvelle CNIE va également éviter à plus d’un le passage obligé par le commissariat, souvent suite à un banal contrôle d’identité. “Auparavant, même si vous aviez votre carte d'identité, un agent pouvait vous emmener au poste pour un complément d’enquête. Aujourd’hui, ce n’est plus la peine”, explique cette source autorisée au sein de la DGSN. En gros, en la passant sur des lecteurs dédiés, bientôt installés sur les fourgons de police, l’agent en question aura accès à une kyrielle d’informations enregistrées sur une puce intégrée (taille, profession, antécédents judiciaires, empreintes digitales…).

    Dans la foulée, la DGSN n’omet pas de mettre en avant le caractère sécurisé de son “nouveau bébé”, présenté comme un moyen efficace de lutte contre la criminalité. “D’après nos statistiques, de nombreux délits sont commis à l’aide de CIN falsifiées, nous confie notre source. Avec la CNIE, ce sera bien plus difficile”.

    Carte new look

    Instaurée par une loi votée en mai 2007, la nouvelle carte a également changé d’allure. Prenant la forme d’une simple carte bancaire, elle devrait remplacer progressivement l’ancienne dans les quatre ans à venir. “110 centres seront consacrés au dépôt des documents et au retrait des cartes. 20 d’entre eux sont déjà opérationnels, les suivants le seront entre 2008 et 2009”, précise le communiqué de la DGSN.

    Les citoyens qui n’ont pas encore la chance d’avoir l'un de ces fameux centres près de leur lieu de résidence peuvent solliciter, comme par le passé, l’arrondissement dont ils dépendent. Petit hic : le changement de document coûtera 75 dirhams. Et gare à ceux qui ne demandent pas leur carte d'identité : ils encourent une amende de 300 dirhams.

    Autre nouveauté sur la nouvelle carte, qui sera fabriquée dans deux centres, l’un à Marrakech l’autre à Rabat : les titres de noblesse (Sidi, Moulay, Lalla ou Lhaj), ainsi que la profession ont été bannis. “Ainsi, tous les citoyens vont devenir égaux devant les agents d’autorité”, explique notre source.

    Transparency attaque

    Pour autant, tout n’est pas rose. Unis sur cette question, les associations de droits de l’homme n’ont pas été avares en dénonciations. À commencer par le choix qui s’est porté sur l’Américain Cogent Systems et le Français Thales pour la mise en œuvre du projet. Pour rappel, à l’époque, aucun appel d’offres n’avait été lancé par la DGSN pour la passation de ce marché qui, dés le départ, avait mis à l’écart les entreprises locales. Transparency Maroc n’avait pas hésité alors à interpeller le gouvernement à ce sujet. Réaction aujourd’hui de la DGSN : “Quand il s’agit de défense nationale ou de sécurité, ou encore de haute technicité, de brevets et de logiciels, les critères de la qualité et de la performance l’emportent sur le souci de la concurrence”. Aujourd’hui, la polémique a glissé vers le volet de la protection des données personnelles et de la vie privée. “C’est simple, nous avons peur qu’il y ait une utilisation abusive des données qui se trouvent sur la puce de cette carte, d’autant qu’il n’y a pas encore d’arsenal juridique adéquat en la matière”, explique le tout nouveau secrétaire général de Transparency Maroc, Rachid Filali Meknassi. Et d’ajouter : “à l’étranger, des commissions nationales indépendantes, des sortes de garde-fous, sont là pour éviter les abus et faire respecter la loi”. Manifestement, au Maroc, on n'en est pas encore là.

    TELQUEL
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