Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les patrons algériens ont le blues..

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les patrons algériens ont le blues..

    Les patrons algériens ont le blues..

    Les entrepreneurs privés algériens ont le blues et le disent. L'aisance financière due à la flambée des prix du pétrole ne profite qu'aux entreprises étrangères.


    Reda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise.
    Par Samy Injar, Alger
    Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) n'est pas un syndicat, certains patrons le regrettent. En marge de la dernière assemblée générale, tenue récemment dans un grand hôtel algérois, certains patrons ont donné libre cours à leur dépit à l'égard du gouvernement qu'ils jugent sourd à leurs propositions. Leur constat est simple : l'Algérie a mis 7 milliards de dollars dans un plan de soutien à la relance économique, suivi de 150 milliards de dollars, l'entreprise algérienne n'en tire que des miettes. « A quoi bon mettre à niveau l'infrastructure de base si a côté on laisse l'industrie péricliter. On aura juste un bon chemin de fer et une bonne autoroute, c'est appréciable, mais cela ne fait pas une économie ». Le moral est plutôt bas, avec le sentiment de passer à côté d'une opportunité sans pareille pour asseoir l'économie sur l'entreprise. Ce n'est pas le principe de l'investissement dans les infrastructures qui est contesté, mais son échéancier « électoraliste ». Tout étant plaqué sur l'horizon 2009, fin de mandat du président et, éventuellement, le début d'une rallonge pour cinq autres années, les entreprises algériennes aux dimensions modestes se trouvent automatiquement exclues. Tout revient aux entreprises étrangères, que ce soit l'autoroute est-ouest, le programme du million de logements, les grands transferts hydrauliques, les travaux ferroviaires, les centrales électriques, celle du dessalement d'eau, les grands équipements publics.
    Le moral est plutôt bas, avec le sentiment de passer à coté d'une opportunité sans pareille pour asseoir l'économie sur l'entreprise.
    Au bonheur des étrangères…Conclusion : le plan de relance fait le bonheur des étrangers et il ne laisse aux entreprises algériennes qu'à partager le dépit des salariés devant une aisance financière qui leur passe sous le nez. Excès de nationalisme ? On s'offusque et on fait valoir que « partout dans le monde ce genre de programme sert surtout à relancer les industries nationales pour créer de l'emploi et de la richesse ». Or, dans ce domaine, les choses semblent bien compromises pour les entreprises algériennes. Elles ne peuvent que constater, impuissantes, la régression de l'industrie qui est passée au cours des 20 dernières années de 18% du PIB à moins de 5%. Pour elles, la politique du gouvernement « a confondu l'ouverture commerciale avec l'ouverture économique », en pointant du doigt un accord d'association avec l'UE dont le bilan est jugé négatif pour l'économie du pays. Sans compter l'omniprésence de l'économie informelle, les règles du jeu opaques, un système financier qui ne participe pas au financement de l'investissement et une mise à niveau des entreprises perdues dans les conflits de compétences entre ministres.
    «Nous avons l'impression que nous nous installons confortablement dans une économie de rente, marquée par le phénomène de l'informel et caractérisée par une interminable léthargie.»« Tout cela ne nous convient pas ! »Par impératif de fonction, le président du Forum des chefs d'entreprise, Reda Hamiani, s'exprime en termes moins abrupts mais, depuis des mois, c'est son principal discours et il ne cache plus sa déception. Ses recommandations et ses propositions pour une politique économique plus favorable aux entreprises ne sont pas entendues. « Nos efforts ne sont pas couronnés de succès et notre frustration est grande », a-t-il déclaré. « Cela fait quinze ans que le processus des réformes a été lancé et ça n'en finit pas ! », regrette-t-il. Traduisant la morosité des membres du FCE qui regroupe 193 membres pesant globalement 7,2 milliards de dollars et employant près de 100 000 personnes, Reda Hamiani se fait plus mordant. « Nous avons l'impression que nous nous installons confortablement dans une économie de rente, marquée par le phénomène de l'informel et caractérisée par une interminable léthargie. Tout cela ne nous convient pas ». Du coup, certains au sein du Forum appellent à durcir le ton face au pouvoir, voire même à se transformer en syndicat revendicatif. L'idée n'a pas été retenue au sein du Forum, mais le simple fait qu'elle ait été proposée en dit long sur l'état d'esprit des entrepreneurs algériens.




    http://www.****************/actualit...9?article=5059
Chargement...
X