Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Union Europeenne et depollution de la mediterrannee.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Union Europeenne et depollution de la mediterrannee.

    Devançant l'Union pour la Méditerranée de M. Sarkozy, la Commission veut dépolluer la rive sud avant 2020

    L'émulation est à son comble au sujet de la dépollution de la Méditerranée. La Commission européenne a dévoilé, jeudi 10 avril à Bruxelles, une stratégie destinée à assainir d'ici à 2020 la rive sud de la mer sans attendre le lancement, le 13 juillet à Paris, de l'Union pour la Méditerranée chère à Nicolas Sarkozy. Or le président français, qui a dû réduire ses ambitions pour obtenir le soutien de ses homologues lors du Conseil européen de mars, cite ce chantier comme un des premiers projets concrets destinés à donner du corps à son initiative.

    Avec la Banque européenne d'investissement (BEI), la Commission a présenté une étude menée en coopération avec le plan d'action pour la Méditerranée (PAM) du Programme des Nations unies pour l'environnement : 44 projets prioritaires sont identifiés dans huit pays - Algérie, Egypte, Jordanie, Tunisie, Syrie, Liban, Maroc et Israël. L'investissement, qui n'est pas encore financé, s'élèverait au minimum à 2,1 milliards d'euros. L'objectif est de se concentrer sur des projets susceptibles de réduire les principales sources de pollution : les eaux usées non traitées, les déchets et les rejets industriels. On estime à ce jour que 60 % des eaux rejetées sur la rive sud du pourtour méditerranéen ne sont pas assainies.

    TOUTE ARRIÈRE-PENSÉE REJETÉE

    La relance des efforts de dépollution tombe à pic pour une Commission soucieuse de démontrer que la coopération euroméditerranéenne fonctionne dans le cadre des instruments déjà en place, dont les Français critiquent le manque de résultats. Les services de Stavros Dimas, le commissaire chargé de l'environnement, ont rejeté toute arrière-pensée. "Le besoin financier pour dépolluer la Méditerranée est tellement grand que tout appui politique est bienvenu et nécessaire", a indiqué Soledad Blanco, la haut fonctionnaire chargée du dossier. "C'est un travail préparatoire que nous avons mis à la disposition de l'Union pour la Méditerranée afin de déblayer le terrain." "On ne fauche pas l'herbe sous les pieds des Français, bien au contraire, on sème pour récolter mieux que de l'herbe", a renchéri Philippe de Fontaine Vive, le vice-président de la BEI.
    Tandis que les tensions suscitées par l'initiative française sont toujours perceptibles, les Vingt-Sept et les pays du Sud ont commencé cette semaine à examiner les projets qui pourraient être portés dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. Comme le temps presse avant le sommet du 13 juillet, il n'est pas acquis que les uns et les autres parviennent à se mettre d'accord sur une liste très détaillée.
    Au sud, l'environnement n'est pas forcément considéré comme une priorité : "De nombreux pays suggèrent plutôt de miser sur l'éducation et les infrastructures", constate un diplomate marocain. Le compromis arraché par M. Sarkozy au Conseil européen est discret sur le sujet. Et la Commission, qui devrait faire des propositions courant mai, cherche surtout à limiter les prérogatives du secrétariat imaginé à Paris pour piloter l'initiative.
    Philippe Ricard
    LeMonde.fr
Chargement...
X