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Les desseins macabres du GSPC

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  • Les desseins macabres du GSPC

    Une année s’est écoulée sur l’attentat qui a ciblé le palais du gouvernement

    Pour marquer le premier « anniversaire » des attentats du 11 avril 2007 ayant ciblé le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar, le GSPC se préparait à passer à l’action pour semer mort et désolation.

    « Une manière, selon le terroriste, de rendre hommage à Harek Zoheir, dit Sofiane Fassila ou Abou Haidara, l’artisan et initiateur de tous les attentats suicide, exception faite pour celui du 11 décembre 2007, commis après son élimination par les forces de sécurité », nous a-t-on indiqué de source sécuritaire. De ce fait, les forces de l’ordre, déjà mises en état d’alerte maximum, ont mis « le gros paquet » pour déjouer un éventuel attentat, notamment à Alger, terrain « privilégié » des terroristes. « Plus de 5000 hommes sont venus renforcer les 12 000 policiers affectés à la capitale, sans compter les effectifs des autres corps de sécurité, comme la gendarmerie et les militaires. Toutes ces ressources travaillent comme des fourmis et les résultats sont très positifs », ont indiqué nos sources.

    Le fruit de ce travail, notamment de renseignement, a été le démantèlement de nombreuses cellules de soutien sur lequel comptait le GSPC pour mener ses actions en ville. Parmi les membres de ces réseaux, certains avaient des informations précises, mais incomplètes sur des attentats suicide à Alger, prévus entre le 3 et le 11 avril. Des images vidéo de certaines institutions publiques ont même été prises à l’aide de téléphones portables que les services de sécurité ont réussi à récupérer.

    Ce qui a poussé les autorités sécuritaires à renforcer les dispositifs de sécurité et surtout à multiplier les barrages routiers afin de filtrer les accès et les sorties des poids lourds de et vers la capitale et de procéder aux fouilles systématiques de tous les véhicules de transport tels que les fourgons, les véhicules à cabine, les camions frigorifiques, etc. Un maillage qui semble contrarier les plans machiavéliques du GSPC.

    Ce dernier a, faut-il le préciser, créé une phalange constituée de jeunes âgés de moins de 30 ans, et pour la plupart, entre 15 et 18 ans, endoctrinés pour mourir en martyrs et entraînés pour une opération unique. Si les services de sécurité ont identifié 32 d’entre eux, beaucoup, peut-être une quarantaine, révèlent certains repentis, ne sont pas encore connus parce que leurs familles ne savent pas (ou ne veulent pas croire) que leurs enfants ont rallié les rangs des terroristes.

    Ce nouveau phénomène, copié sur le modèle d’Al Qaïda en Irak, a mis les forces de sécurité devant une situation des plus difficiles. Néanmoins, depuis les attentats du 11 avril 2007, le GSPC n’a cessé de perdre ses cadres, et certains constituaient « sa matière grise » et « sa force de frappe ». Quelques jours seulement après les attentats du 11 avril, les premières arrestations ont été effectuées et ont été suivies par une série d’opérations militaires « chirurgicales » ayant visé les têtes pensantes de l’organisation, et ce grâce à des informations fournies par des repentis opposés « au groupe de Lakhdaria » et à sa politique basée sur les attentats kamikazes et les enlèvements suivis de racket.

    La grande prise a été celle de Abou Haidara, ou Redouane Fassila, de son vrai nom Harik Zoheir, émir de la zone 2 (centre) pour l’organisation, conseiller militaire de Droudkel et un de ses plus fidèles compagnons. Fassila, âgé de 32 ans, a été abattu avec ses deux compagnons par les militaires. Il est l’un des plus redoutables chefs du GSPC, et toutes les images vidéo enregistrées par cette organisation terroriste et diffusées sur son site web le montrent comme étant l’un des architectes des attentats suicide du 11 avril 2007, mais aussi ceux qui ont visé les casernes des garde-côtes à Dellys, de l’ANP à Lakhdaria, ainsi que des attaques contre la brigade de gendarmerie de Yakourène et des véhicules transportant les employés de la société française des travaux publics Razel. Il avait une grande influence sur Droudkel, au point où certains experts de cette mouvance le placent comme étant le vrai « patron » du GSPC.

    Nommé au début de 2007 émir de la zone 2, la plus importante en ressources humaines, financières et logistiques, en remplacement de son prédécesseur, Yahia Abou Al Haithem, de son vrai nom Abdelhamid Saâdaoui, qui s’est rendu aux forces de sécurité, il a vite fait de restructurer ses phalanges pour les adapter aux « exigences » de la nouvelle stratégie adoptée par le GSPC depuis son allégeance à Al Qaïda, à savoir l’intensification des attentats suicide, notamment à Alger, où l’impact médiatique est de loin le plus important.

    Le deuxième terroriste abattu lors de cette opération n’est pas des moindres. Il s’agit de Abou Tourab, ou Abdelhamid, émir de la phalange Al Farouk, alors que le troisième terroriste éliminé est connu sous le pseudonyme de Oussama Abou Ishak ou Rabah, spécialisé dans les systèmes de piégeage des véhicules. Avant ces trois terroristes notoires, les services de sécurité ont abattu Ali Diss, un des architectes des attentats suicide, et son compagnon Haroun Al Achaâchi, de son vrai nom Nour Mohamed, recruteur et organisateur des convoyages de l’armement du sud du pays vers les maquis du GSPC, et avant eux, Hamid Rsas, conseiller militaire de la phalange Enour, suivi de la reddition de l’émir de la zone 9, Mossaab Abou Daoud, chargé du convoyage d’armement des pays du Sahel vers le Nord.

    Parallèlement à ces frappes, le GSPC plonge dans une profonde crise à cause des opposants à la stratégie des attentats kamikazes. Toutes les références salafistes ont dénoncé cette politique. Des restrictions sont alors imposées aux troupes et les opérations de « purge interne » se multiplient. Les nouvelles recrues, enrôlées initialement pour aller combattre en Irak, se retrouvent piégées et entraînées uniquement pour mourir dans des attentats suicide.

    Mais le coup de grâce subi par l’organisation a été l’arrestation de Abou Al Bassir, l’émir du GSPC pour la capitale, un des plus anciens terroristes. Plus de 14 ans de maquis, d’abord au sein du GIA, avant de rallier Hassan Hattab, moins d’une année après la création du GSPC, en 1998. Abou Al Bassir, l’homme de confiance de Droukdel, activait sous la direction de Redouane Fassila, émir de la zone 2, et devait le remplacer avant qu’il ne soit arrêté.

    D’importantes quantités d’explosifs, des engins et des véhicules piégés qui devaient être utilisés lors d’attentats suicide durant le mois de Ramadhan de 2007 (septembre et octobre) ont été récupérés. Le clan de Droukdel est sérieusement affaibli. Pour éviter son éviction, il poursuit le travail inachevé de Fassila, à savoir les attentats suicide qui ciblaient le Conseil constitutionnel et les bureaux de l’ONU à Alger. L’action est menée « en hommage » à Fassila, comme pour encourager ses « hommes » à passer rapidement à l’acte. Rapidement parce que les kamikazes ne sont pas choisis parmi les nouvelles recrues qui sont habituellement utilisées, mais parmi d’anciens terroristes connus et recherchés par les services de sécurité. Quatre mois après les attentats du 11 décembre 2007, et une année après ceux du 11 avril 2007, le GSPC cherche par tous les moyens à faire un autre coup d’éclat en milieu urbain. Mais maintenant, il semble bien aussi que les services de sécurité ont pris leurs devants pour qu’un tel scénario ne se reproduise pas.

    Salima Tlemçani (El Watan)
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