La wilaya de Blida a tout d’un pôle industriel en mouvement permanent. La cartographie industrielle y est ramifiée, éparpillée. Blida compte trois grandes zones industrielles : Ben Boulaïd (site I), Ben Boulaïd (la partie en extension), Ouled Yaïch (site II). Réunies, elles totalisent 1 960 000 mètres carrés, répartis en cent quatre-vingt-dix-sept lots.S’y ajoutent des zones d’activité : zones de Beni Merad (A), Beni Merad (B), Aïn Romana, l’Arabaa, Bouinan (I).
Additionnées, elles recouvrent une superficie estimée à 609 191 mètres carrés, soit deux cent quarante et un lots. D’autres zones d’activité de moindre envergure sont disséminées à Boufarik, à l’Arabaa, à Bouinan, à Meftah. Elles n’ont pas de statuts, celles-là. Les zones industrielles proprement dites ont bénéficié, pas toutes, de programmes de réhabilitation faits, pour certaines d’entre elles, dans l’urgence, de manière aléatoire, à la limite du supportable. C’étaient des opérations de lifting pour des zones industrielles dont s’est emparée l’anarchie. Et, pourtant, le plan de réfection en question porte sur l’essentiel pour une zone d’activité ou sur des étendues érigées pompeusement en zones industrielles. Il concerne la clôture, l’assainissement, l’éclairage, la voirie, les réseaux d’alimentation en eau potable (AEP).
C’est ambitieux. C’est de quoi rendre attractifs ces espaces ouverts aux quatre vents. Ce n’est pas l’avis de la direction des mines et de l’industrie de la wilaya de Blida.
Mis à part celle de Beni Merad, les zones réhabilitées ne le sont pas réellement. Le processus de réfection dont la gestion a été confiée à la société immobilière de la wilaya de Blida (Gestimit) a été tronqué, mal conduit. La zone de Beni Merad, située à quelques encablures de celle de Ouled Yaïch, se distingue donc du lot. Elle est citée en exemple dans ce qui a bien fonctionné. Elle a été transformée, elle, en une zone moderne dotée de tout ce dont elle a besoin, même si elle n’est pas alimentée en eau potable, une question qui reste pendante, comme le reconnaît d’ailleurs la direction des mines et de l’industrie.
L’opération, entamée en 2005, a nécessité près de cent quarante-six millions de dinars. La zone de Ben Boulaïd a fait également l’objet de réfection. L’opération a concerné quatre lots pour un montant de plus de vingt et un milliards de centimes. C’était un marché attribué à une entreprise privée. C’était en décembre 2006. Terminés, les travaux l’ont été, mais dans un «état lamentable», parce qu’il n’y a pas eu suivi et contrôle de la part des services concernés, juge le directeur des mines et de l’industrie au niveau de la wilaya de Blida. Il y a eu défaillance parce que la chaîne de gestion s’est rompue à un moment donné.
Mais qui en est responsable au juste ? Une question à laquelle le premier responsable de la direction des mines et de l’industrie formule une réponse qui tient en deux adresses : la responsabilité incombe à l’APC et à Gestimit. Cette zone aux issues poussiéreuses par endroits, aux routes ponctuées de crevasses, de nids-de-poule, de gravats entassés, de détritus est à un jet de pierres du chef-lieu de la wilaya. C’est un espace délimité aux allures urbaines. S’y entremêlent cependant des enseignes connues et reconnues, comme Kadri luminaire, Trèfle, Vague de fraîcheur et autres. Des sociétés qui font du chiffre d’affaires, des résultats.
Bien mieux, il en est qui exportent, remportent des marchés en dehors de nos frontières. L’envers du décor de dehors est visible depuis les bureaux flambant neuf de la direction générale de Vague de fraîcheur. C’est une laideur à laquelle le personnel est impuissamment habitué. C’est un état de fait qui révolte le directeur général de Vague de fraîcheur, et il n’est pas le seul dans ce cas. Mustapha Mouala n’est pas du genre à formuler des propos lénifiants, à enjoliver, quand ça ne va pas. Il dit les choses comme elles sont. Il relève qu’il paye la facture de l’éclairage public à la wilaya, la taxe sur les déchets, débourse de l’argent pour Gestimit. Mais, s’emporte-t-il, les choses restent en l’état, rien n’est fait. Il souligne qu’il n’ y a pas de dialogue avec les collectivités locales. Aussi, il souhaite que la wilaya soit au fait de ce qui s’y passe.
Le DG de Vague de fraîcheur était membre du Club des entrepreneurs et des industriels de la Mitidja (Ceimi). Il s’en est retiré, estimant que le Ceimi de départ n’est pas le Ceimi d’aujourd’hui, que le club s’est enlisé dans une démarche individualiste. Le message passait mieux, note-t-il.
En attendant que les services concernés se reprennent, que les alentours soient réaménagés, embellis, Mustapha Moula continue d’affectionner ce qu’il sait faire le mieux : le cosmétique. Il remonte le temps pour nous mettre au parfum de ce que ces laboratoires marinaient, mâtinaient, il y a vingt-six ans, pour donner naissance à un produit au nom évocateur : Citron vert.
C’était le point de départ pour Vague de fraîcheur.
C’était en 1982. C’était à l’époque du monopole de l’Etat. On ne pouvait pas nous faire de la pub. Pour le faire connaître, c’était difficile, mais pas impossible, se souvient-il. Il rapporte que, sporadiquement, des brèches, fussent-elles chimériques, s’ouvraient. On s’y était engouffrés pour passer un spot publicitaire. C’était de la réclame à succès, Citron vert s’étant fait un nom, une réputation, s’enorgueillit Mustapha Moula. Le boom était tel que Vague de fraîcheur avait mis sur le marché trois millions de bouteilles. Ce n’était pas rien pour une société naissante, privée de surcroît. Le produit ayant pris, l’entreprise voit alors grand, multiplie les investissements, s’équipe en matériels modernes, s’élargit, explique son directeur général tout sourire. Pour autant, tout n’est pas rose. Vague de fraîcheur évolue dans un environnement économique et commercial fait de concurrence déloyale, de contrefaçon et d’un Etat pas toujours à l’écoute des industriels.
Et notre locuteur semble en savoir beaucoup. Il série une somme de difficultés, à commencer par la profusion des produits contrefaits dans le domaine du cosmétique fourgués au nez et à la barbe des pouvoirs publics. C’est une entorse à la concurrence, au marché. Et l’entreprise en est victime, dit-il. Mustapha Moula dévoile cette affaire en guise de preuve.
Les faits : un individu qui se dit industriel a imité un produit fabriqué par Vague de fraîcheur. L’affaire circonscrite dans la wilaya de Ouargla concerne un produit au design SMS. Jugée grave, elle est portée devant le tribunal. Seulement, elle a tourné court. Et ce n’est pas parce que l’accusé court toujours, mais parce que l’instance juridiqui a tranché, en signifiant par écrit que l’affaire est classée.
Mustapha Moula y perd son latin. Il dit ne rien comprendre à ce qui est écrit sur le document qui lui a été envoyé par les services du tribunal. Pour les profanes, le produit incriminé passe, sous emballage, inaperçu. A première vue, il n’a rien de soupçonnable. Sauf que le ver est dans le fruit. Le contenu, de même que le contenant, est truqué, maquillé, l’étiquetage bricolé à la face des services de contrôle. Le DG de Vague de fraîcheur en est sidéré. Il souligne que les DCP sont interpellés sur des cas pareils.
Additionnées, elles recouvrent une superficie estimée à 609 191 mètres carrés, soit deux cent quarante et un lots. D’autres zones d’activité de moindre envergure sont disséminées à Boufarik, à l’Arabaa, à Bouinan, à Meftah. Elles n’ont pas de statuts, celles-là. Les zones industrielles proprement dites ont bénéficié, pas toutes, de programmes de réhabilitation faits, pour certaines d’entre elles, dans l’urgence, de manière aléatoire, à la limite du supportable. C’étaient des opérations de lifting pour des zones industrielles dont s’est emparée l’anarchie. Et, pourtant, le plan de réfection en question porte sur l’essentiel pour une zone d’activité ou sur des étendues érigées pompeusement en zones industrielles. Il concerne la clôture, l’assainissement, l’éclairage, la voirie, les réseaux d’alimentation en eau potable (AEP).
C’est ambitieux. C’est de quoi rendre attractifs ces espaces ouverts aux quatre vents. Ce n’est pas l’avis de la direction des mines et de l’industrie de la wilaya de Blida.
Mis à part celle de Beni Merad, les zones réhabilitées ne le sont pas réellement. Le processus de réfection dont la gestion a été confiée à la société immobilière de la wilaya de Blida (Gestimit) a été tronqué, mal conduit. La zone de Beni Merad, située à quelques encablures de celle de Ouled Yaïch, se distingue donc du lot. Elle est citée en exemple dans ce qui a bien fonctionné. Elle a été transformée, elle, en une zone moderne dotée de tout ce dont elle a besoin, même si elle n’est pas alimentée en eau potable, une question qui reste pendante, comme le reconnaît d’ailleurs la direction des mines et de l’industrie.
L’opération, entamée en 2005, a nécessité près de cent quarante-six millions de dinars. La zone de Ben Boulaïd a fait également l’objet de réfection. L’opération a concerné quatre lots pour un montant de plus de vingt et un milliards de centimes. C’était un marché attribué à une entreprise privée. C’était en décembre 2006. Terminés, les travaux l’ont été, mais dans un «état lamentable», parce qu’il n’y a pas eu suivi et contrôle de la part des services concernés, juge le directeur des mines et de l’industrie au niveau de la wilaya de Blida. Il y a eu défaillance parce que la chaîne de gestion s’est rompue à un moment donné.
Mais qui en est responsable au juste ? Une question à laquelle le premier responsable de la direction des mines et de l’industrie formule une réponse qui tient en deux adresses : la responsabilité incombe à l’APC et à Gestimit. Cette zone aux issues poussiéreuses par endroits, aux routes ponctuées de crevasses, de nids-de-poule, de gravats entassés, de détritus est à un jet de pierres du chef-lieu de la wilaya. C’est un espace délimité aux allures urbaines. S’y entremêlent cependant des enseignes connues et reconnues, comme Kadri luminaire, Trèfle, Vague de fraîcheur et autres. Des sociétés qui font du chiffre d’affaires, des résultats.
Bien mieux, il en est qui exportent, remportent des marchés en dehors de nos frontières. L’envers du décor de dehors est visible depuis les bureaux flambant neuf de la direction générale de Vague de fraîcheur. C’est une laideur à laquelle le personnel est impuissamment habitué. C’est un état de fait qui révolte le directeur général de Vague de fraîcheur, et il n’est pas le seul dans ce cas. Mustapha Mouala n’est pas du genre à formuler des propos lénifiants, à enjoliver, quand ça ne va pas. Il dit les choses comme elles sont. Il relève qu’il paye la facture de l’éclairage public à la wilaya, la taxe sur les déchets, débourse de l’argent pour Gestimit. Mais, s’emporte-t-il, les choses restent en l’état, rien n’est fait. Il souligne qu’il n’ y a pas de dialogue avec les collectivités locales. Aussi, il souhaite que la wilaya soit au fait de ce qui s’y passe.
Le DG de Vague de fraîcheur était membre du Club des entrepreneurs et des industriels de la Mitidja (Ceimi). Il s’en est retiré, estimant que le Ceimi de départ n’est pas le Ceimi d’aujourd’hui, que le club s’est enlisé dans une démarche individualiste. Le message passait mieux, note-t-il.
En attendant que les services concernés se reprennent, que les alentours soient réaménagés, embellis, Mustapha Moula continue d’affectionner ce qu’il sait faire le mieux : le cosmétique. Il remonte le temps pour nous mettre au parfum de ce que ces laboratoires marinaient, mâtinaient, il y a vingt-six ans, pour donner naissance à un produit au nom évocateur : Citron vert.
C’était le point de départ pour Vague de fraîcheur.
C’était en 1982. C’était à l’époque du monopole de l’Etat. On ne pouvait pas nous faire de la pub. Pour le faire connaître, c’était difficile, mais pas impossible, se souvient-il. Il rapporte que, sporadiquement, des brèches, fussent-elles chimériques, s’ouvraient. On s’y était engouffrés pour passer un spot publicitaire. C’était de la réclame à succès, Citron vert s’étant fait un nom, une réputation, s’enorgueillit Mustapha Moula. Le boom était tel que Vague de fraîcheur avait mis sur le marché trois millions de bouteilles. Ce n’était pas rien pour une société naissante, privée de surcroît. Le produit ayant pris, l’entreprise voit alors grand, multiplie les investissements, s’équipe en matériels modernes, s’élargit, explique son directeur général tout sourire. Pour autant, tout n’est pas rose. Vague de fraîcheur évolue dans un environnement économique et commercial fait de concurrence déloyale, de contrefaçon et d’un Etat pas toujours à l’écoute des industriels.
Et notre locuteur semble en savoir beaucoup. Il série une somme de difficultés, à commencer par la profusion des produits contrefaits dans le domaine du cosmétique fourgués au nez et à la barbe des pouvoirs publics. C’est une entorse à la concurrence, au marché. Et l’entreprise en est victime, dit-il. Mustapha Moula dévoile cette affaire en guise de preuve.
Les faits : un individu qui se dit industriel a imité un produit fabriqué par Vague de fraîcheur. L’affaire circonscrite dans la wilaya de Ouargla concerne un produit au design SMS. Jugée grave, elle est portée devant le tribunal. Seulement, elle a tourné court. Et ce n’est pas parce que l’accusé court toujours, mais parce que l’instance juridiqui a tranché, en signifiant par écrit que l’affaire est classée.
Mustapha Moula y perd son latin. Il dit ne rien comprendre à ce qui est écrit sur le document qui lui a été envoyé par les services du tribunal. Pour les profanes, le produit incriminé passe, sous emballage, inaperçu. A première vue, il n’a rien de soupçonnable. Sauf que le ver est dans le fruit. Le contenu, de même que le contenant, est truqué, maquillé, l’étiquetage bricolé à la face des services de contrôle. Le DG de Vague de fraîcheur en est sidéré. Il souligne que les DCP sont interpellés sur des cas pareils.
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