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Annulation de milliers de vols intérieurs aux Etats-Unis

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  • Annulation de milliers de vols intérieurs aux Etats-Unis

    Personne ne sait quand cessera l'invraisemblable pagaille qui a débuté lundi 7 avril dans les aéroports américains. Le transport aérien aux Etats-Unis est perturbé par plus de 4 000 annulations de vols, dont 3 000 imputables à la seule compagnie American Airlines. Toute l'Amérique est concernée. A l'aéroport La Guardia de New York, à Dallas, à Chicago, à Los Angeles, les scènes sont les mêmes : incompréhension des passagers, craintes grandissantes sur la sécurité.

    Du 7 au 10 avril, 600 000 passagers ont dû patienter un, deux, voire trois jours pour se déplacer. Des centaines de milliers d'autres ont attendu jusqu'à dix heures d'affilée un autre vol pour le jour même. Ce chaos, qui suscite le dépit et la fureur de ses victimes, touche aussi les vols de marchandises, affectant un nombre encore indéterminé d'entreprises.

    Raison de ces annulations en série : American Airlines, Delta, Midwest et de plus petites compagnies ont entrepris une vaste inspection de leurs avions, en particulier des faisceaux de câbles situés dans les puits du train d'atterrissage de leurs vieux DC-80 et DC-88, qui peuvent transporter entre 120 et 140 passagers et assurent une grande partie des vols intérieurs américains.

    Le motif de cette soudaine frénésie de sécurité ? Depuis des années, et avec la complicité de leur inspecteur, la Federal Aviation Administration (FAA), les compagnies américaines avaient massivement négligé de procéder à certains contrôles de sécurité. "Une honte", résume le démocrate James Oberstar, président de la commission des transports à la Chambre des représentants.

    L'affaire commence le 7 mars. La FAA impose une amende de 10,2 millions de dollars (6,5 millions d'euros) à Southwest Airlines, qui a fait voler une douzaine d'appareils sans effectuer à temps le contrôle du fuselage. En réalité, la FAA pare au plus pressé, car le ministère américain du transport s'inquiète de ses propres manquements. Très vite, on apprend qu'en fait 117 appareils de Midwest ont volé sans contrôle adéquat, dont plusieurs dizaines avec des fissures dans leur fuselage ! La FAA a-t-elle été abusée ou a-t-elle fermé les yeux ? Les politiques s'emparent du dossier.

    Au Congrès, certains élus sont insupportés par ce que la démocrate Barbara Boxer désigne comme "l'arrogance" du lobby aérien. Celui-ci, depuis février 2006, bloque une proposition de loi pourtant peu contraignante qu'elle a présentée avec la républicaine Olympia Snow. Les élus ont en mémoire qu'après les attentats du 11 septembre 2001, ils avaient alloué 5 milliards de dollars et voté un crédit garanti de 10 milliards supplémentaires aux compagnies pour améliorer la sécurité de leurs appareils. Comment les ont-elles utilisés ? La sécurité des vols aux Etats-Unis est-elle aujourd'hui meilleure ?

    La FAA, en catastrophe, impose alors aux compagnies de mettre leurs appareils aux normes avant le 30 juin. Fin mars, la commission des transports de la Chambre commence des auditions. Des salariés de la FAA et des compagnies expliquent que le régulateur se contente souvent des rapports des compagnies sans vérifier. Ils évoquent des procédures bâclées. Des rapports d'enquête sans suites. Un cadre assure que son supérieur lui a demandé de détruire certaines notes le jour où la Chambre a décidé de procéder aux auditions.

    Le 3 avril, M. Oberstar juge que la FAA doit "faire le ménage de la cave au grenier". Le 10, son responsable de la sécurité, Nicholas Sabatini, passe un sale quart d'heure. Les compagnies aériennes, plaide-t-il, ont ignoré ses recommandations. "Menteur", rétorquent des élus.

    Le lendemain, l'inspecteur général du transport aérien au ministère, Calvin Scovel, déclare que la FAA a manifesté envers les compagnies aériennes "une indulgence excessive outrepassant largement la collaboration" ; bref : couvert leurs manquements. Panique à bord ! Depuis quelques jours, plusieurs compagnies ont déjà entrepris une inspection sécuritaire générale. Suspectée de défauts sur le risque d'incendie de ses appareils, American Airlines annule 600 à 1 000 vols par jour pour inspection ; United, Midwest, Delta, Alaska plusieurs centaines en quatre jours. Continental, Northwest, US Air procèdent à petite dose. Combien de temps ces perturbations dureront-elles ? Les transporteurs se veulent rassurants ; certains analystes pronostiquent "plusieurs semaines".

    "LE SECTEUR AU POINT DE RUPTURE"

    L'affaire survient "au pire moment" pour les compagnies, souligne Loren Thompson, spécialiste aéronautique au Lexington Institute : "La guerre des tarifs est devenue telle qu'aucun bénéfice n'est plus possible. Leurs marges sont si faibles qu'elles rognent sur tout, sécurité incluse. Tout le secteur est au point de rupture." Or, récession et concurrence obligent, le nombre des passagers baisse, mais les compagnies ne peuvent augmenter leurs tarifs. L'informatique et les systèmes de navigation sont vieillissants, la flotte vétuste - quelque 35 % des avions ont plus de 25 ans et les fonds manquent pour en acquérir sans s'endetter lourdement. Le niveau de maintenance est faible. En 2007, 29 % des vols ont connu des retards, affectant 163 millions de passagers et coûtant 9 milliards de dollars à l'économie américaine.

    Quant à l'explosion du prix du baril, fixé en dollars, elle a frappé les Américains de plein fouet. Et le kérosène a encore plus augmenté que le brut. American Airlines prévoit une hausse de ses coûts en carburant de 2,6 milliards de dollars cette année ; Northwest de 1,7 milliard ; Continental de 1,5. Selon une étude de la banque d'affaires Merrill Lynch, les six grandes compagnies perdront 1,6 milliard de dollars cette année.

    Delta a annoncé 2 000 départs volontaires et 10 % de réduction de ses vols intérieurs, Northwest un nombre indéterminé de suppressions de postes. Des analystes prévoient la perte de dizaines de milliers d'emplois dans le secteur. Des petites compagnies (ATA, Skybus et Aloha) se sont placées récemment sous la protection de la loi sur les faillites. Selon M. Thompson, "la plupart des grandes sont aussi menacées".

    Par Le monde

  • #2
    ... ils avaient alloué 5 milliards de dollars et voté un crédit garanti de 10 milliards supplémentaires aux compagnies pour améliorer la sécurité de leurs appareils. Comment les ont-elles utilisés ?

    Que ca soit sous un regime capitaliste ou communiste, les hommes sont les memes et malheusement, ils sont souvent corrompus.

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    • #3
      Le motif de cette soudaine frénésie de sécurité ? Depuis des années, et avec la complicité de leur inspecteur, la Federal Aviation Administration (FAA), les compagnies américaines avaient massivement négligé de procéder à certains contrôles de sécurité. "Une honte", résume le démocrate James Oberstar, président de la commission des transports à la Chambre des représentants.

      L'affaire commence le 7 mars. La FAA impose une amende de 10,2 millions de dollars (6,5 millions d'euros) à Southwest Airlines, qui a fait voler une douzaine d'appareils sans effectuer à temps le contrôle du fuselage. En réalité, la FAA pare au plus pressé, car le ministère américain du transport s'inquiète de ses propres manquements. Très vite, on apprend qu'en fait 117 appareils de Midwest ont volé sans contrôle adéquat, dont plusieurs dizaines avec des fissures dans leur fuselage ! La FAA a-t-elle été abusée ou a-t-elle fermé les yeux ? Les politiques s'emparent du dossier.
      Voilà un petit échantillon des actions de la mafia politico-financière qui régne entièrement sur l'Amérique se révèlent au grand jour.

      C'est honteux, et dire que c'est la première démocratie au monde.

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      • #4
        Ce genre de scandales arrivent de partout... pays démocratiques, communistes, riches, pauvres.
        Il faut que l'IATA revoit sa copie : il faut mettre ces compagnies US aux côtés des compagnies dangereuses des pays pauvres (Air Congo, Air Libéria, Taliban Air, etc..). La Southwest Airlines et les autres US vont leur tenir compagnie...
        La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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