Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le jus de sisal intéresse la NASA et la Navy

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le jus de sisal intéresse la NASA et la Navy

    Coulé au XXe siècle par le déclin de la marine à voile, le sisal va-t-il renaître au XXIe grâce à la navigation dans l'espace ? Les producteurs de cet agave du Mexique - dont on tire, parmi d'autres richesses, une fibre qui permet de fabriquer des cordages - se reprennent à espérer depuis la visite d'une délégation de l'agence aérospatiale des Etats-Unis, la NASA.

    Accompagnés de représentants de la marine militaire américaine, les spécialistes de la NASA s'intéressent aux propriétés antioxydantes d'un film visqueux extrait de l'agave. Le gouvernement des Etats-Unis, qui dépense chaque année des fortunes pour l'entretien des coques de ses navires, porte-avions et sous-marins atteints par la corrosion, pourrait réduire ces frais de moitié en utilisant le sisal. Quant à la NASA, elle étudie comment ce même produit réduit l'échauffement des surfaces métalliques lorsque les vaisseaux spatiaux rentrent dans l'atmosphère.

    Appelé henequen en Amérique centrale, le sisal tient son nom d'un port du Yucatan, péninsule du sud du Mexique dont il a fait la fortune à la fin du XIXe siècle, lorsqu'il a détrôné le chanvre en Europe. On peut encore voir, dans la région de Merida, de vastes haciendas jadis vouées à "l'or vert", aujourd'hui à l'abandon.

    De 200 000 tonnes par an au début de la première guerre mondiale, la production mexicaine est en effet tombée à moins de 5 000 tonnes. Le pays doit désormais importer du sisal du Brésil. Mais l'Etat du Yucatan vient de créer une commission afin de relancer la production et d'élargir ses débouchés, entre autres pour des biocarburants.

    "Les qualités anticorrosives du jus de sisal intéressent de plus en plus de monde", déclare au Monde Abdu Magdub, du Centre de recherche scientifique du Yucatan (CICY) à Merida, où s'est tenue, début mars, une conférence internationale sur le sisal, patronnée par l'entreprise EnviroNorte, basée aux Etats-Unis mais implantée aussi au Mexique et au Chili.

    Dernier avantage, et non des moindres, du sisal : sa fibre est biodégradable. Au moment où l'on prend la mesure de la pollution des océans causée par la prolifération des résidus de plastique - provenant notamment des filets de pêche -, cette plante grasse semble décidément promise à un bel avenir.

    Par Le Monde

Chargement...
X