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George Soros : le pire est à venir

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    George Soros : le pire est à venir
    11 avril 2008L’homme d’affaires, devenu « philanthrope » grâce aux milliards gagnés au détriment des citoyens Britanniques et Thailandais en spéculant contre leurs monnaies, juge que la crise, loin d’avoir atteint son plein effet, va encore s’aggraver. Pour lui, la méfiance régnant à l’heure actuelle sur les marchés ne se dissipera pas avant que les autorités n’aient régulé les instruments financiers.


    Par Patricia Kuo et Bei Hu, Bloomberg, 10 avril 2008

    Le milliardaire George Soros estime que la crise du marché mondial du crédit déclenchée par l’effondrement des subprimes va d’abord empirer avant que la situation ne s’améliore.

    Le défaut de supervision de la part des autorités est en partie responsable des problèmes que connaissent les marchés financiers, déclare M. Soros, qui considère que ces autorités de régulation et le gouvernement américain n’ont « pas fait leur travail » lors de cette crise qui a débuté dans l’immobilier aux USA et qui, selon le Fonds Monétaire International, devrait coûter aux entreprises du secteur financier près de 1 000 milliards de dollars.

    « Il s’agit d’une crise qui a des causes humaines. Elle a été provoquée par cette fausse croyance selon laquelle les marchés corrigent leurs propres excès » juge M. Soros, âgé de 77 ans. « Il faudra encore beaucoup plus de temps pour que le plein effet de la baisse du marché de l’immobilier ne se fasse ressentir. »

    Parmi les plus grandes banques mondiales, 45 d’entre elles, dont Citigroup et UBS, ont enregistré depuis le début de 2007 un total de 232 milliards de dépréciations d’actifs et de pertes sur les crédits octroyés, y compris les provisions pour créances douteuses.

    « Le marché du crédit se trouve dans une situation très vulnérable à l’heure actuelle », note Tim Barker, du Morley Fund Management à Londres, qui gère 317 milliards de dollars. « Le chemin de la guérison sera difficile car nous faisons face à des vents contraires sur le plan économique. Même si les Etats-Unis ne sont pas en récession, ils se ressentent comme tels. »

    Prises de reponsabilités

    La Réserve Fédérale, la banque centrale américaine, a augmenté le 14 mars dernier de 4,5 milliards de dollars le montant des réserves temporaires allouées au système bancaire et a octroyé un financement à la JP Morgan pour lui permettre de racheter la banque en difficulté Bear Stearns pour une fraction de sa valorisation, dans l’espoir de contenir les pertes sur les marché du crédit et des actions.

    Les autorités n’ont pas pris la responsabilité de tenter de « contrôler les bulles d’actifs et de les empêcher de prendre trop d’ampleur » juge M. Soros. Les nouveaux marchés créés récemment comme celui des Credit-Default Swaps sont « totalement non réglementés, et c’est ce qui cause ces difficultés. »

    Les Credit-default Swaps, les contrats visant à protéger les investisseurs contre toute défaillance des emprunteurs et qui fournissent aux assureurs un revenu en contrepartie d’une prise de risque sur le crédit, ont augmenté en volume de 49% et le total de la valeur assurée, le notionnel, a atteint 43 000 milliards de dollars à la fin du 1er semestre 2007, selon les statistiques de la BRI, la Banque des Règlements Internationaux.

    Le marché des produits dérivés a augmenté à un rythme très soutenu durant les neuf dernières années, totalisant 516 000 milliards de dollars de notionel au premier semestre de 2007 [1], selon le rapport de la BRI. La valeur totale des risques sur les Credit-Default Swaps a augmenté de 145% depuis l’an dernier et atteint désormais 721 milliards de dollars [2] , selon la BRI, une institution qui a été créée en 1930 pour surveiller et réglementer les marchés financiers et les banques.

    Pertes prévisibles

    Les pertes totales pour les banques, fonds spéculatifs, fonds de pension, compagnies d’assurance et les fonds d’investissements souverains pourrait se chiffrer à 945 milliards de dollars, a indiqué le FMI dans un rapport publié le 8 avril dernier.

    « Je pense que c’est une estimation assez précise du montant des pertes sur les prêts, » juge M. Soros. « Mais nous n’avons pas encore observé le plein effet d’une récession éventuelle. Elle ne concerne que la baisse de la valeur des différents instruments financiers qui sont détenus en portefeuille par les banques et les autres acteurs du marché. »

    Les estimations du FMI ne « reflètent en aucune manière une éventuelle baisse de la qualité des prêts qu’elles détiennent. Ce sont des pertes qui restent encore à venir » estime-t-il.

    L’an dernier, M. Soros a repris un rôle plus actif dans la gestion des 17 milliards de dollars du portefeuille de son entreprise, le Quantum Endowment Fund, dont les bénéfices financent ses projets philanthropiques, en raison de ses préoccupations face à la baisse du marché provoquée par les subprimes.

    Méfiance à l’égard des marchés

    L’incertitude régnant quant à la capacité réelle des investisseurs et des opérateurs a faire face à leurs obligations contractuelles est en train de créer une « méfiance » dans les marchés qui ne se dissipera pas entièrement jusqu’à ce que soit installé un mécanisme de régulation des engagements et une supervision », observe-t-il.

    John Mack, l’un des dirigenats de la Morgan Stanley, a déclaré le 8 avril que la crise du crédit va encore se prolonger durant un ou deux trimestres. Il s’agit pour lui des conditions les plus difficiles jamais observées sur les marchés depuis 40 ans.

    M. Soros considère que la crise va durer plus longtemps que ne le prévoient les autorités.

    « Ils affirment qu’il y aura une reprise dans la seconde moitié de l’année », remarque-t-il, avant de conclure « je ne peux pas le croire. »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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