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Redynamiser les PME est une gageure en Algérie

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  • Redynamiser les PME est une gageure en Algérie

    L’Accord d’association avec l’Union européenne, la mondialisation ainsi que la future adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce, hypothèqueront sérieusement l’avenir de la petite et moyenne entreprise en Algérie et, pourraient, à la longue, conduire à leur disparition. Créer, aujourd’hui, de nouvelles PME tient de l’aventure.

    Il faudrait une détermination sans failles et un courage à toute épreuve pour affronter, dans un premier temps, le carcan bureaucratique, véritable parcours du combattant, et pour évoluer dans un marché où la concurrence déloyale fait rage.

    Les dispositifs mis en place par l’Etat algérien pour maintenir en «vie» les quelque 342.788 PME constituant l’essentiel des secteurs secondaire et tertiaire et aider à la création d’autres, se heurtent, la plupart du temps, à des mentalités encore bien ancrées dans les arcanes de l’économie planifiée et à un système bancaire archaïque et obsolète.
    Pourtant, l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens pour relancer ce secteur stratégique de l’économie nationale en concédant des investissements colossaux se chiffrant en milliards de DA.

    Ainsi, pour la période 2002-2005, pas moins de 45 milliards de DA ont été injectés pour relancer la PME qui a, de ce fait, connu un essor et un développement considérables allant dans le sens d’une évolution positive.
    Le nombre d’emplois créés dans ce secteur est, selon les statistiques du ministère de la PME et de l’Artisanat, de 1.157.856 dont 80% relèvent du secteur privé.

    Le Fonds de garantie des investissements, le Conseil national consultatif, l’agence de développement et les centres de facilitation sont venus naturellement se greffer sur le dispositif mis en place par les pouvoirs publics pour soutenir et développer durablement les petites et moyennes entreprises considérées comme source de richesse.

    Ce soutien jugé insuffisant a été renforcé par un apport de 1 milliard de DA par an en plus de celui du programme Meda financé par l’Union européenne et qui concerne la mise à niveau des PME et les actions de formation.
    50 millions de dollars ont été dégagés pour la période 2007-2009 sur les 640 millions d’euros destinés aux pays du Bassin méditerranéen.
    Ce programme reste, cependant en deçà des besoins des entreprises algériennes qui ne peuvent, à elles seules, se hisser au rang des entreprises européennes pour pouvoir les concurrencer et être compétitives sur le marché intérieur ou international. Cela n’a pas été le cas pour les PME portugaises qui, elles, ont bénéficié de près de 10 fois le montant cité plus haut pour leur mise à niveau.

    L’intervention de l’Etat algérien a, quelque peu, réduit l’écart puisque 1 milliard de DA par an sont consacrés à l’opération et sont destinés aux PME de plus de 20 salariés.

    Le problème des crédits bancaires auprès des institutions financières du pays constitue l’autre obstacle, très difficile à franchir, pour les futurs créateurs d’entreprises ainsi que pour celles en activité.
    En effet, les banques, qui n’ont pas suivi l’évolution économique et se sont, peu ou prou, adaptées à la nouvelle donne, restent réticentes quant à l’octroi des crédits aux PME.

    Le marché du crédit souffre de lenteurs administratives et, est soumis à des conditions d’octroi assorties de garanties et d’une gestion financière opaque.
    L’accès des PME à ce marché est quasi impossible et ce qui aggrave, encore plus, la situation, est l’absence de dispositifs alternatifs de financement; une sorte de cercle vicieux dans lequel sont prises ces entités économiques.
    En dehors de toutes ces données, la PME algérienne souffre d’un autre déficit et pas des moindres. En effet, même si celle-ci arrive à briser les freins qui l’empêchent d’amorcer un décollage économique, le problème de l’innovation s’impose de lui-même.

    Le stock de connaissances et de savoir-faire supposé avoir été accumulé est dépassé et, apparemment, rares sont les PME qui s’inquiètent de la situation. L’amélioration et la valorisation d’un produit passe par la maîtrise de la technologie qui, elle-même est en constante évolution et il s’agira pour les PME de s’y adapter de façon permanente, de façon à acquérir ces compétences et ce savoir-faire.

    Or, la formation dans ce domaine est quasi-inexistante, les investissements immatériels représentent un taux très faible comparés à ceux consentis pour ce qui est du matériel.

    Ces derniers temps, on assiste à travers le pays à un vrai branle-bas de combat en faveur de la PME, débats, salons d’investissement, discours et autres actions sont organisés dans plusieurs wilayas. Investisseurs, futurs créateurs d’entreprise, opérateurs et partenaires économiques se retrouvent pour discuter des problèmes auxquels est confrontée la PME.
    Peut-être que de toutes ces manifestations et ces discussions, la «lumière jaillira» et que ce sera le décollage économique tant attendu, un décollage qui permettra à l’Algérie d’être, au moins, au même niveau que les pays méditerranéens.

    Par L'Expression
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