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L'intégral de l'interview de Bouteflika accordée au journal qatari

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  • L'intégral de l'interview de Bouteflika accordée au journal qatari

    Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a accordé une interview au journal qatari Al Arab, dont voici le texte intégral :

    Pourriez-vous nous donner un aperçu des relations algéro-qataries et la coordination bilatérale sur les questions arabo-islamiques et internationales ?

    Les relations algéro-qataries sont excellentes et exceptionnelles au plan politique. Ce sont des relations empreintes de respect et de considération et marquées par un échange de visites au plus haut niveau et les deux pays œuvrent ensemble à leur insuffler un nouvel élan et à approfondir la concertation et la coordination bilatérales autour de plusieurs questions d'intérêt commun. Quant aux relations de coopération économique, elles ne sont pas à la hauteur des relations politiques. Dès lors, un besoin pressant se fait ressentir en vue d'une relance de la coopération économique au volet investissement et partenariat et d'une redynamisation de la commission mixte qui n'a tenu que deux réunions dont la dernière en 2002 à Alger.
    Concernant les questions arabo-islamiques et internationales d'intérêt commun, il existe une convergence de vues des deux pays autour des questions les plus importantes. L'Algérie n'a pas manqué de saluer à temps les efforts diplomatiques consentis par notre frère le Qatar au conseil de sécurité, en sa qualité de membre non-permanent en 2006-2007.
    L'Algérie a également salué les médiations du Qatar pour aider au règlement de certaines questions sur la scène arabo-islamique, notamment en Palestine, en Irak, au Yémen et au Liban. Il n'a eu de cesse d'apporter son soutien à tous les efforts méritoires pour aboutir à des solutions consensuelles à ces crises.

    Que pensez-vous des investissements qataris en Algérie ?

    Ce qui pourrait être dit, en premier lieu, sur les investissements qataris en Algérie, c'est qu'ils sont faibles et en deçà du niveau des relations exceptionnelles qui lient les deux pays et des potentialités offertes au regard des opportunités d'investissement que recèle l'Algérie dans divers domaines outre les capacités des hommes d'Affaires qataris, détenteurs de capitaux, qui maîtrisent les moyens modernes de gestion et l'utilisation optimale des technologies modernes.
    En termes de chiffres, nous avons enregistré en 2006, un projet d'investissement d'une valeur de 186 millions de dollars auquel contribuent des investisseurs de l'Etat frère du Qatar dans le domaine des prestations.
    Il s'agit d'un complexe multiservices qui compte un centre d'Affaires, des appartements hôteliers et un centre commercial à Bab Ezzouar, banlieue d'Alger. Un deuxième projet, enregistré en 2007, à l'initiative de Son Altesse Cheikh Fayçal, d'une valeur de 48 millions de dollars concerne la réalisation d'un centre d'Affaires à El Hamma qui vient s'ajouter à un autre projet d'une valeur de 1,5 millions de dollars portant élargissement du réseau "Trust Assurances".
    Tous ces projets, aussi importants soient-ils, demeurent en deçà du niveau des relations politiques excellentes qui unissent les deux pays nonobstant la disponibilité des moyens offerts aux hommes d'affaires qataris.

    Que pensez-vous de la coordination algéro-qatarie au sein de l'OPEP ?

    L'Etat du Qatar a adhéré à l'OPEP en 1961, soit une année après sa fondation tandis que l'Algérie l'a rejoint en 1969.
    La production des deux pays, comparativement à celle des autres pays membres de l'organisation, est relativement modeste. l'Algérie produit 1,4 million de barils/jour et le Qatar, 0,8 million de barils/jour.
    Etant deux producteurs moyens, les deux pays ont pu jouer un rôle privilégié au sein de l'OPEP en matière de médiation et de recherche de solutions consensuelles aux fins de garantir la cohésion et l'efficacité de l'organisation. Ces efforts ont été visibles dans de nombreuses occasions notamment, pendant les moments difficiles que l'organisation a vécu.
    Cette coordination apparaît clairement lorsque l'Algérie ou le Qatar assurent la présidence de l'OPEP. A titre d'exemple, lorsque l'Algérie a proposé en octobre 2006, l'idée de la tenue d'une conférence ministérielle extraordinaire de l'OPEP pour faire face aux éventuelles chutes des prix, le Qatar a répondu favorablement et a soutenu la proposition algérienne en appelant l'organisation à tenir cette rencontre à Doha le 19 octobre de la même année.
    L'Algérie et le Qatar sont unis par une caractéristique très importante dans la dynamique de l'OPEP, les deux pays étant parmi les plus grands producteurs et exportateurs de gaz. La coordination établie entre eux au sein de l'organisation, pour la stabilité du marché pétrolier, aura également des répercussions positives sur leurs exportations gazières, tant que le niveau du prix du gaz sur le marché mondial est lié au prix du pétrole.
    Ainsi la coordination et la concertation entre les deux pays dans le cadre de l'OPEP est bénéfique pour les deux pays à plus d'un titre.
    Les relations excellentes entre les deux pays, au sein de l'organisation, a participé à l'élargissement des espaces de concertation entre eux englobant de nombreuses organisations pétrolières et énergétiques internationales, tels la conférence internationale sur le pétrole qui tiendra ses prochaines assises à Doha en 2011 et le forum international de l'énergie qui assure la promotion du dialogue entre producteurs et consommateurs.
    La concertation entre les deux pays est évidemment permanente et privilégiée au niveau des deux dirigeants, notamment lors des réunions périodiques des chefs d'Etat membres de l'OPEP.

    Je voudrais évoquer avec vous les grands projets économiques que vous avez lancés. Comment les évaluez-vous ?

    Pour répondre à votre question, il me faudra revenir au programme quinquennal (2005-2009) en cours d'application, parallèlement aux programmes de développement des régions du Sud et des Hauts-Plateaux. L'objectif premier étant le développement des infrastructures de base, tant économiques que sociales, pour soutenir la croissance économique, consolider le développement et réaliser l'équilibre entre les différentes régions du pays.
    L'enveloppe allouée aux programmes publics enregistrés pour cette période quinquennale dépasse aujourd'hui les 189 milliards de dollars.
    Les projets restants, si nous considérons, à titre d'exemple, le montant de 150 millions de dollars, le nombre de ses projets s'élève aujourd’hui à 83, représentant dans l'ensemble 35% du total des autorisations de programmes lancés entre 2005 et 2008. Ils sont répartis, par secteur, entre 43% pour les chemins de fer, 35% pour la voirie, 15% pour les grands projets hydrauliques et 7% pour d'autres secteurs.
    Il faut préciser cependant que la liste des grands projets n'inclut pas les nouveaux et importants programmes de logements (1.255.000 unités), de l'enseignement supérieur (520.000 postes budgétaires et 374.500 lits pour les étudiants) et de l'énergie (alimentation de 293.721 logements en électricité et de 263.994 logements en gaz naturel), durant la même période quinquennale.
    Dernière modification par mendz, 14 avril 2008, 16h06.

  • #2
    Suite

    Certains expliquent la faiblesse des investissements arabes en Algérie par la persistance de problèmes. Qu'en pensez-vous ?

    L'Algérie est préparée à l'investissement tout comme elle est animée d'une ferme volonté d'aller de l'avant pour réaliser le développement et le progrès et reprendre tout ce qui a été retardé durant les années précédentes pour des raisons multiples.
    Cette volonté a d'ailleurs donné lieu à un changement profond dans les mentalités et dans la manière de traiter avec les investisseurs tout en contribuant à la réunion des conditions nécessaires et du climat favorable pour permettre un investissement susceptible de contribuer au développement auquel aspire à réaliser l'Algérie dans les toutes prochaines années. Pour ce faire, l'Algérie a initié des mesures urgentes en appui aux réformes entamées au début des années 90 et qui ont été suivies de réformes complémentaires, notamment dans le domaine de l'administration, des finances, de l'investissement et du foncier.
    La promulgation du nouveau dispositif juridique a constitué la plate-forme idoine pour développer le mouvement des investissements, offrir davantage de mesures incitatives et aplanir les obstacles administratifs qui se dressent devant l'investisseur, et l'investisseur arabe en particulier, y compris ceux liés au foncier.
    Il y a lieu de souligner que la nature de certains programmes amorcés par nos frères arabes rejoignent le développement foncier au niveau d'Alger mais posent le problème de disponibilité de terrains fonciers pour leur réalisation.
    Excepté cela, je ne pense pas qu'il existe d'autres obstacles devant les investisseurs arabes, et s'ils venaient à se poser, alors nous sommes déterminés à les lever. L'Algérie leur ouvre les bras et je suis certain qu'ils y trouveront tout le soutien et l'encouragement. Il est temps par conséquent, que nous convenons de projets de partenariat dans le domaine qu'ils souhaitent.
    L'Algérie offre une multitude d'opportunités d'investissement dans les domaines des finances, des infrastructures, de l'industrie et du tourisme, de l'agriculture, des technologies de communication, de la pêche, de l'habitat et l'urbanisme et d'autres domaines vitaux sur lesquels l'Algérie fonde de grands espoirs.
    Je citerai à titre d'exemple, des frères qui ont pris l'initiative d'investir et nous les en remercions, et parmi eux, des compagnies émiraties. Vous remarquerez que l'Egypte est le premier investisseur arabe en Algérie dans différents domaines dont les télécommunications, la sidérurgie, la cimenterie, les engrais, les mines, et l'urbanisme. Nul doute que cet investissement est bénéfique aux sociétés égyptiennes et profitable au développement de l'Algérie.
    En fait, nous ne sommes pas en quête d'investissements qui résoudraient des problèmes sociaux pour une durée déterminée. L'Algérie qui a recouvré sa sécurité, sa stabilité et sa crédibilité aspire bien évidemment au développement et à la richesse dans le sillage de nos ambitions de créer des espaces économiques capables d'atténuer cette dépendance permanente qui pèse telle une menace et il est pertinent de s'interroger jusqu'à quand continuerons-nous à compter sur l'économie des hydrocarbures qui n'est ni durable, ni stable.

    Quelles sont les orientations que vous désirez donner à l'économie algérienne pour la prochaine étape ?

    En vérité, les réformes économiques en cours en Algérie notamment depuis la fin des années 90 visent l'édification d'une économique forte qui ne s'appuie pas sur le pétrole et le gaz naturel, une économie solide et compétitive qui permet à l'Algérie de jouer un rôle fondamental et important au niveau régional d'abord, puis continental et international.
    L'Algérie oeuvre aujourd'hui à développer des activités économiques dans lesquelles elle jouit d'une haute compétitivité et ce, en adoptant les stratégies nécessaires dans différents segments de l'agriculture, de l'industrie, du tourisme et des services. En outre, l'accord d'association avec l'Union européenne, est censé entrer en vigueur depuis le 1er septembre 2005.
    Pour adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), notre pays a pris les mesures nécessaires susceptibles de promouvoir la capacité d'émulation des entreprises économiques et financières, activant en Algérie.

    Quel bilan pouvez-vous faire de la politique de réconciliation nationale sur fond de la situation sécuritaire actuelle en Algérie et des différents développements qu'elle a connus ?

    L'Algérie a entamé le parachèvement de la restauration de la paix et de la stabilité avec la politique de la concorde civile qui a été couronnée par une réconciliation nationale, cautionnée par le peuple dans son ensemble, afin de mettre fin à la crise sociale, de restaurer la quiétude et de permettre la poursuite du développement économique et social du pays.
    La politique de réconciliation nationale suivie par l'Etat en toute sincérité et loyauté a grandement contribué à éteindre le feu de la discorde au sein du peuple et au retour de nombreux jeunes égarés y compris ceux qui étaient en prison et ceux recherchés par la justice, à leur famille et dans la société.
    La réconciliation nationale a, de même, contribué à aider les familles des victimes à dépasser les retombées de la tragédie et j'entends par victimes tous les morts, les disparus et les invalides. La réconciliation a également permis de démasquer beaucoup d'organisations terroristes qui activaient sous le couvert politique et qui s'adonnent désormais à la criminalité, au banditisme ou aux attentats à effet médiatique. Ceci a conduit a l'isolement de ces bandes nuisibles et criminelles et à leur rejet par toutes les catégories du peuple.

    Quelles sont les raisons du retour des attentats terroristes actuellement en Algérie et leur lien avec le front social ?

    Le nombre des attentats terroristes en Algérie a considérablement baissé comme vous le savez. La lutte se poursuit par les forces de sécurité conformément à la loi et avec l'aide efficace du peuple. Le terrorisme en Algérie disparaîtra tôt ou tard. Il ne faut pas le lier à la situation du front social qui ne diffère pas beaucoup de ce qui prévaut dans de nombreux pays méditerranéens ou voisins.
    Il faut savoir que les projets d'investissement en cours d'exécution en Algérie sont susceptibles d'améliorer le quotidien des citoyens et de leur pouvoir d'achat et de créer des emplois.

    Pourriez-vous nous parler de l'amendement de la Constitution algérienne et de l'élection présidentielle qui se déroulera l'année prochaine ?

    La Constitution en vigueur a été adoptée en 1989. Elle a été amendée en 1996. Toute constitution est perfectible aux plans des objectifs et des dispositions à la lumière des difficultés qui s'en seraient résultés dans la gestion de l'Etat et des besoins nouveaux pour une meilleure visibilité de la relation entre les institutions de l'Etat et entre ce dernier et la société, dans le sens de l'édification du système qui permet de réaliser un renouveau national, conformément aux aspirations du peuple à une véritable démocratie, à la modernité et à la prospérité.
    S'agissant de la prochaine élection présidentielle, elle se tiendra dans les délais fixés par la Constitution, avec l'aide de Dieu, et nous prendrons les dispositions nécessaires pour sa réussite et pour permettre au citoyen algérien d'exercer son droit à choisir son président en toute conviction, souveraineté et liberté.

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    • #3
      Suite

      Que pourrait-on dire actuellement de l'état des relations maghrébines ?

      L'Algérie est liée aux pays du Maghreb arabe par des relations historiques, culturelles et stratégiques, basées sur la fraternité, le bon voisinage, la solidarité, la coopération, le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures. Nous avons, de tout temps, œuvré à ce que ces relations soient excellentes car nous considérons ces pays comme un prolongement naturel aux liens qui ont resserré les rangs de nos peuples durant leur lutte commune contre le colonisateur, une traduction des valeurs similaires sur lesquelles s'est édifiée l'entité des peuples du Maghreb arabe et une concrétisation de leur devenir commun.
      Il est une tradition qui prône le dialogue et la concertation politique entre les dirigeants des pays maghrébins autour des questions régionales et internationales et qui traduit une volonté commune d'établir un climat de confiance et de stabilité.
      Cela se traduit à travers les Traités de fraternité et de bon voisinage conclus entre l'Algérie et ces pays et qui se sont vu renforcés par des mécanismes de coopération et d'échange dans différents domaines tels l'énergie, les ressources hydriques, l'agriculture et les ressources humaines.
      Dans ce cadre, les relations entre l'Algérie et la Tunisie, la Libye et la Mauritanie ont connu une nette évolution durant les dernières années. Cette évolution s'est concrétisée par la tenue de réunions périodiques tenues par les commissions sectorielles de coopération bilatérale, l'échange de visites entre les hauts responsables et experts dans les différents domaines.
      Avec le Maroc frère, les relations sont otages d'un gel et nous ne sommes pas en mesure de les relancer de manière unilatérale.
      L'Algérie n'a pas cessé d'afficher sa disposition, loyale et sincère, à développer les relations de coopération tout en laissant le traitement de la question de l'autodétermination du Sahara occidental à l'organisation des Nations unies (ONU), chargée de trouver une solution juste et équitable.
      L'Union du Maghreb arabe (UMA) sur laquelle les peuples de la région fondent de grands espoirs n'a pu réaliser les objectifs escomptés, notamment en ce qui a trait à l'intégration et au partenariat économique.
      Les échanges commerciaux entre les pays de l'Union n'excèdent pas 2% du volume de leur commerce extérieur. Et par conséquent, ils ne s'adaptent pas aux enjeux et défis qui les guettent à l'avenir du fait de la mondialisation et des retombées qui en découlent.
      Les pays de l'Union se doivent d'amorcer l'intégration par la mise en place d'une stratégie commune de développement durable et la création d'un marché commun, d'une zone de libre-échange et d'une zone douanière soumise à un système financier coordonné.
      Ce sont ces objectifs mêmes qui ont été fixés lors du sommet des dirigeants des pays de l'Union maghrébine tenue en 1992 en Libye.
      L'avenir de l'Union reste tributaire de la conviction des pays membres quant à l'établissement d'une coopération et d'une intégration globale bénéfique pour tous.

      Quelle est la position de l'Algérie sur la situation au Liban, en Irak et en Palestine et vis-à-vis des projets de paix proposés à la région ?

      L'Algérie suit de prés les développements de la situation au Liban compte tenu de l'importance que nous accordons à ce pays frère, membre fondateur de la Ligue arabe, une importance qui témoigne de la profondeur des relations qui unissent les deux peuples libanais et algérien.
      L'Algérie n'a cessé d’œuvrer avec les frères Libanais, dans le cadre de la Ligue arabe, pour trouver une issue acceptable par toutes les parties et qui mette fin à la vacance que connaît l'institution présidentielle depuis novembre dernier. Elle a toujours appelé à la nécessité du retour au dialogue en tant que voie privilégiée pour le règlement des questions en suspens.
      Ainsi, et dans le cadre des effort arabes continus pour le règlement du problème libanais, l'Algérie a présidé la réunion du conseil de la Ligue arabe tenue les 5 et 6 janvier 2008 au Caire.
      Ces efforts ont été couronnés par l'approbation d'une initiative portant sur l'élection du commandant de l'armée libanaise, le général Michel Sleïmane à la tête de la République puis la formation du gouvernement et l'amendement de la loi électorale.
      Il a également été convenu que soit confiée au secrétaire général de la Ligue arabe la mission de poursuivre les efforts pour la mise en oeuvre de la solution arabe de manière à dégager des formules conciliatrices et préserver les intérêts de tous.
      Concernant l'Irak, l'Algérie a exprimé, avant et après l'occupation, une position équilibrée et rationnelle qui dénote de son souci de préserver les intérêts du peuple irakien et de la région en général à travers l'insistance sur l'attachement au respect de la légalité internationale et le refus du recours à la force pour régler les différends entre l'Irak et les pays occidentaux.
      Une position qui s'est avérée judicieuse et crédible au vu de la situation prévalant dans ce pays frère.
      Dans le cadre de l'action arabe commune, l'Algérie a appelé à établir un échéancier pour le retrait des forces multinationales. A plus d'une occasion également, l'Algérie a appelé au respect de l'intégrité territoriale, l'indépendance et la souveraineté de l'Irak. Elle n'a de cesse exprimé son attachement à la poursuite du dialogue entre les antagonistes politiques tout en apportant son plein soutien à toute mesure s'inscrivant dans le cadre de la réconciliation nationale irakienne.
      Nous n'avons d'autre politique régionale que celle inscrite dans le cadre de la Ligue arabe. Nous avons contribué à l'ensemble des initiatives de la Ligue et nous persévérons dans cette dynamique jusqu'à un retour à la normale en Irak.
      Concernant la cause palestinienne, l'Algérie continuera de soutenir le peuple palestinien dans sa quête pour le recouvrement de ses droits légitimes, conformément à la légalité internationale, à la conférence de paix de Madrid et à l'initiative arabe adoptée par le sommet de Beyrouth de 2002 et confirmée par celui de Ryadh de 2006 ainsi qu'aux accords de Sanaa.
      L'Algérie appelle la communauté internationale et l'ensemble des parties arabes et régionales concernées par le conflit palestino-israélien à oeuvrer en vue de la levée immédiate du blocus imposé au peuple palestinien dans les différentes régions.
      L'Algérie appelle également les antagonistes palestiniens à trouver les solutions à même de régler les différends interpalestiniens et à dégager un consensus autour d'une plate-forme commune entre les factions palestiniennes, notamment les mouvements Fatah et Hamas.
      L'Algérie souligne la nécessité qu'Israël fasse preuve d'une volonté sincère dans le sens de l'instauration de la paix et de la cohabitation pacifique avec ses voisins de la région.
      Ce pays est en outre tenu de se conformer aux résolutions des Nations unis et d'accepter l'initiative arabe de paix. Ce geste serait un premier pas nécessaire pour réunir des conditions favorables à la reprise du processus de paix dans la région sur tous les volets.
      Eu égard à la tenue récente à Damas de la 21e sommet ordinaire du Conseil de la Ligue arabe, je ne manquerai pas de remercier à nouveau nos frères syriens pour les efforts considérables consentis en vue de la réussite de notre sommet.
      Ce sommet a été en effet couronné de succès, compte tenu du contexte dans lequel il s'est tenu et de la taille des défis, des menaces et des dangers auxquels nous sommes confrontés.
      Je peux aussi affirmer que le sommet a connu un franc succès en ce sens qu'il a planché sur un thème qui n'a eu cesse de se poser avec acuité, à savoir la relations interarabes et les voies et moyens d'aplanir les divergences et d'apaiser les conflits qui les entachent.
      Il s'agit là, en effet, d'une question d'actualité qui mérite d'être prise en charge avec célérité et sans plus de délais, à la lumière des conjonctures sensibles que nous traversons.
      Aujourd'hui, et en cette pénible conjoncture, nous sommes devant un besoin pressant et vital de faire preuve de franchise, d'ouvrir nos cœurs les uns aux autres pour soulever en toute franchise et fraternité et régler dans un climat de confiance et de clarté, les mésententes qui ont altéré nos relations, pour explorer les meilleures voies et les moyens idoines à même de dynamiser notre solidarité et notre action commune dans la finalité de promouvoir nos peuples vers un avenir radieux avec la volonté de Dieu.
      Nous avons consacré dans le cadre de la Ligue des Etats arabes tout au long de l'histoire de l'action arabe commune, un ensemble de textes, de mécanismes et d'expériences de nature à nous permettre d'exposer toutes nos questions, de cerner nos problèmes et de trouver le remède approprié à nos relations perturbées, à la faveur d'un dialogue objectif et rationnel à même d'éviter l'aggravation de ces aspects négatifs.
      Ouvrons donc la voie à notre action arabe commune et intéressons-nous aux questions cruciales de notre Oumma dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle.
      Dans cette optique, j'exhorte sincèrement tous mes frères dirigeants arabes à demeurer attachés à la solidarité arabe, à notre Ligue arabe et à s'inspirer de l'esprit positif et dynamique amorcé par le sommet de Damas pour mettre en oeuvre ses résolutions et pour construire la dignité de notre nation.

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      • #4
        Suite et fin

        Quel regard portez-vous sur l'évolution des relations avec la France et quelle est votre position à l'égard de l'union pour la Méditerranée initiée par le président français ?
        L'échange de visites entre l'Algérie et la France au niveau des deux chefs d'Etat en 2000 et 2003 a permis de refonder le dialogue politique et la coopération bilatérale entre les deux pays. Cette relance a été couronnée par la signature de la Déclaration d'Alger le 2 mars 2003, consacrant officiellement l'engagement des deux pays à l'établissement d'un partenariat exemplaire. Cet engagement a été réaffirmé lors d'un échange de messages avec le Président Sarkozy les 28 et 30 mai 2007.
        Dans les domaines économique et commercial, les relations ont connu un progrès notable notamment au niveau des échanges commerciaux dont le volume a atteint 8,9 milliards de dollars en 2006 et 9 milliards de dollars en 2007.
        Le volume des investissements français en Algérie a totalisé entre 2002 et 2007, selon l'Agence nationale algérienne de développement de l'investissement (ANDI), près de 650 millions de dollars grâce à la réalisation de 135 projets d'investissement.
        Nous devons tenir compte du fait que les relations algéro-françaises obéissent à des facteurs complexes, les plus élémentaires étant l'histoire et la géographie. Elles sont importantes et elles le resteront dans tous les cas.
        De par son appartenance à l'espace méditerranéen et eu égard à la densité des relations qui la lient à la majorité des Etats de cet espace, l'Algérie s'intéresse à tout ce qui a trait à cette région marquée par des interactions politiques, économiques et humaines d'une extrême importance.
        Elle œuvrera toujours à soutenir tout ce qui est de nature à matérialiser une volonté sincère et commune d'aller de l'avant sur la voie de la consécration et de la consolidation de la coopération efficace et du partenariat qui profite à l'ensemble des pays et peuples des deux rives de la Méditerranée.
        C'est dans cette optique que l'Algérie étudie avec un grand intérêt tous les aspects de l'initiative du président français et ses propositions concernant sa teneur.

        En tant que l'un des dirigeants africains ayant initié le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), pourriez-vous nous dresser une évaluation des progrès réalisés par ce processus adopté par le continent africain sous l'égide de l'Union africaine ?

        Le NEPAD repose sur des principes fondés essentiellement sur la bonne gouvernance, la nécessité pour les Africains d'assumer par eux-mêmes leurs responsabilités, l'utilisation optimale des ressources du continent et la promotion de l'intégration régionale et continentale.
        La mise en œuvre de ce programme se fait en coordination entre l'Union africaine et les organisations régionales concernées à même de permettre à l'Afrique de se positionner sur la scène internationale et d'acquérir la qualité de partenaire dans la réalisation du développement et l'optimisation de ses potentialités.
        Dans le cadre de son engagement, mon pays a apporté sa contribution au niveau des organisations africaines et internationales en vue de faire connaître et de mettre en oeuvre le NEPAD. Il a également accompli son devoir à l'égard du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) en remettant son rapport dans les délais fixés.
        Six ans après le lancement du NEPAD, plusieurs réalisations ont été accomplies en matière de paix et sécurité, de bonne gouvernance, d'infrastructures de base, de technologies de l'information et de la communication (TIC), d'agriculture, de sciences et technologie, de santé et d'éducation.
        Quant aux perspectives du NEPAD, on peut dire que l'Afrique nourrit de grands espoirs sur cette initiative, tel qu'avait souligné le sommet de réflexion du comité de mise en oeuvre de l'initiative tenu à Alger l'année dernière. Cette rencontre a permis d'évaluer le NEPAD et d'identifier les obstacles qui se dressaient sur la voie de son application.
        Ce sommet a été également l'occasion de réorganiser la relation structurelle et fonctionnelle entre le NEPAD et ses institutions d'une part, et entre la Commission de l'Union africaine et ses instruments, d'autre part, de manière à éliminer les incompatibilités, comme il a permis au NEPAD de retrouver sa vocation en tant que programme pour le développement de l'Afrique.
        Le sommet de l'Union africaine tenu à Addis Abeba au début du mois de février 2008 a adopté les décisions du sommet de réflexion du comité de mise en œuvre tenu à Alger.
        Un mini-sommet est par ailleurs prévu les 15 et 16 avril en cours à Dakar pour un examen approfondi de ce qui a été convenu en la matière, à Alger et à Addis Abeba.

        El Moudjahid

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