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BMCE Bank appelle à une monnaie unique maghrébine

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  • BMCE Bank appelle à une monnaie unique maghrébine

    Jaloul Ayed est administrateur directeur général en charge de la Wholesale Bank chez BMCE Bank. Dans l’entretien qui suit, il présente la vision maghrébine et africaine de son groupe bancaire.
    Les Afriques : BMCE Bank préside aujourd’hui aux destinées de l’Union des Banques Maghrébines, plateforme centrale de l’intégration financière de la région. Où en est aujourd’hui cette intégration? Jaloul Ayed : L’UBM porte en effet le projet ambitieux d’une intégration maghrébine et a lancé, dans ce cadre, plusieurs initiatives dont on ne perçoit pas encore les retombées concrètes. Cela dit, l’un des projets phares et structurants pour lesquels s’est engagée cette Union concerne la création d’une monnaie unique. M. Othman Benjelloun, Président de l’UBM et du Groupe BMCE Bank, a été le premier à lancer cette idée qu’il défend avec ferveur. Une étude circonstanciée sur les tenants et aboutissants d’une telle initiative est en cours d’élaboration par des comités spécialisés, et c’est aujourd’hui le chantier qui concentre l’essentiel des efforts. Je tiens à rajouter, pour ma part, que le groupe BMCE Bank œuvre, en parallèle, très activement à l’édification d’un Maghreb financier uni. Notre engagement est confirmé par plusieurs projets lancés dans la région, tels la création d’AXIS Capital en Tunisie, la création imminente d’une entité de banque d’affaires en Mauritanie et la soumission pour un agrément bancaire en Algérie. Un projet similaire à celui de l’Algérie est en cours d’étude en Libye également.
    LA : Finalement, le Maghreb des finances ne risque-t-il pas d’être pris en otage par la stagnation du Maghreb politique ? JA : De par les nombreux échanges que nous avons eus avec les autorités et les opérateurs des autres pays du Maghreb, il me semble qu’il existe aujourd’hui un consensus sur la séparation des intérêts économiques et des enjeux politiques, quand il s’agit de faire avancer le processus d’intégration financière. L’une des meilleures preuves de cet accord tacite me semble être l’évolution marquée des investissements transfrontaliers dans les domaines industriel et commercial entre les différents pays maghrébins. Et nous sommes convaincus que l’intégration du système financier régional propulsera ces investissements à des niveaux encore plus importants.
    LA : Le lancement par BMCE Capital du premier fonds commun de placement maghrébin n’est-il pas un pari audacieux compte tenu des importantes restrictions de circulation des capitaux entre pays maghrébins ?JA : Je pense que le facteur innovation doit prévaloir dans toute initiative tendant vers l’intégration financière au Maghreb, et préparer ainsi le terrain pour la mise en place d’un programme global et exhaustif, dont l’objectif serait de rapprocher les systèmes financiers de tous les pays du Maghreb.
    LA : Depuis l’année dernière avec l’entrée dans le capital de la BOA, vous êtes devenus un acteur de premier plan en Afrique subsaharienne. Quel rôle cette banque est appelée à jouer dans le développement de la BMCE dans la région ? JA : BMCE Bank a décidé de devenir un acteur financier africain de référence, avec une couverture géographique étendue sur la majeure partie du continent africain à l’horizon 2015. Le partenariat que nous avons conclu avec le groupe BOA est ainsi une pièce maîtresse de cette stratégie : elle vient compléter notre réseau d’implantation en Afrique, lequel est appelé à se développer davantage au cours des deux prochaines années en englobant les marchés algérien, mauritanien, ivoirien, gabonais, kinois, angolais, etc. Le groupe BOA devrait constituer un réseau d’origination important pour notre filiale bancaire basée à Londres, MediCapital Bank. Ces deux entités devraient coopérer en parfaite synergie pour asseoir le positionnement des groupe BMCE/BOA sur le continent, conformément à la stratégie tracée.
    LA : En tant que banquier, quelles sont, dans les champs législatifs et financiers, les réformes que vous jugez urgentes pour favoriser le développement du secteur bancaire africain ?JA : Les réformes que nous jugeons prioritaires pour assurer le développement du système financier au Maghreb et en Afrique subsaharienne notamment incluent : 1. La promotion du financement de l’habitat (social en particulier). Le cadre légal est souvent défaillant sur ce plan dans la plupart des pays africains, et demande à être significativement renforcé 2. Le développement des nouveaux métiers de la finance, à l’image de l’expérience marocaine réussie au cours des 15 dernières années. Cette ouverture devrait favoriser l’émergence des activités de marchés des capitaux, de gestion d’actifs, d’intermédiation boursière et de conseil 3. Le déploiement de la bancassurance, segment où le potentiel africain reste énorme et souvent sous-exploité 4. Le développement du private equity, à travers le lacement de fonds généralistes de capital investissement, mais également spécialisés en immobilier, en infrastructures, etc. Nous croyons qu’un développement durable passe par l’implication effective du secteur privé dans la promotion de l’ensemble de ces activités.
    LA : Dans quelles mesures le lancement de MediCapital Bank à Londres servira-t-il à drainer des capitaux en Afrique? JA : Le rôle assigné à notre filiale MediCapital Bank (MCB) est de permettre aux opérateurs africains d’avoir accès au marché international des capitaux, pour financer leurs projets d’investissement et de développement. Le rôle de MCB est aussi celui d’introduire les investisseurs étrangers sur le continent et de leur présenter les opportunités extraordinaires qu’il recèle. MCB sera ainsi, de par sa présence en Europe, sur le plus grand marché financier du monde (Londres), mais aussi dans le Golfe, en Asie et aux USA. C’est un véhicule de canalisation du capital international vers l’Afrique. Enfin, cette filiale aura pour objectif de développer parallèlement les échanges et la coopération sud-sud, en tirant profit de l’implantation géographique étendue du groupe BMCE en Afrique.
    LA : Au-delà du potentiel que recèle l’Afrique, n’y a-t-il pas lieu de craindre une élévation importante du coût du risque, lié à l’expansion régionale comme l’ont averti certaines agences internationales de notation? JA : Je pense qu’il est important de faire une distinction claire entre le risque d’implantation, ou « business risk », et le risque transactionnel. Cette distinction, quand elle est bien établie et assimilée, doit conforter les observateurs, même les plus prudents, quant à l’exposition réelle de notre groupe induite par son expansion internationale. Notre « business risk » se mesure par rapport au capital investi dans nos filiales à l’étranger. Le niveau de ce capital, qui ne dépasse guère aujourd’hui 5% du total de nos fonds propres consolidés, devrait rester limité. Il ne devrait pas non plus subir d’à-coups importants, d’abord au vu du niveau de résistance éprouvé aux chocs du système bancaire, et ensuite grâce à la diversification géographique de nos implantations, avec une présence escomptée de notre groupe dans 15 pays à fin 2008. Pour ce qui est du risque transactionnel pris par BMCE Bank et MCB, je tiens à préciser que notre groupe a élaboré, dans le sillage de son développement en Afrique, une politique très rigoureuse de risk management. Cette politique privilégiera en particulier une rotation judicieuse de nos actifs, et un niveau de liquidité tel que ces derniers pourraient faire l’objet d’un placement sur les marchés.
    LA : Pour finir, quelles synergies doivent être mises en place pour coordonner vos filiales européennes, maghrébines et africaines ? JA : Pour résumer la configuration cible de notre groupe, je dirais que dorénavant le réseau de banque retail sera géré à partir du siège BMCE Bank. L’activité de wholesale banking incluant le corporate et l’investment banking sera portée, elle, par MCB sur les marchés africain, européen et dans le reste du monde. Enfin, une troisième filière devrait connaître une montée en force et se déployer efficacement au niveau régional : le private equity, où notre groupe justifie aujourd’hui d’un positionnement de leader sur le marché marocain.

  • #2
    Jaloul Ayed est le mielleur financier maghrebin.
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    Banquier émérite et compositeur prolifique, il mène tambour battant la diversification de la banque d’affaires marocaine.


    Une habileté de diplomate, une ambition régionale, une créativité débordante. Le président du directoire de BMCE Capital mène tambour battant la diversification de la première banque d’affaires de la région. Recruté en 1998 par Othman Benjelloun pour créer le pôle banque d’affaires du groupe BMCE, Jaloul Ayed monte la première salle des marchés au Maroc aux normes internationales. En huit ans d’exercice, BMCE Capital a lancé une quinzaine de filiales et ouvert la voie avec le premier fonds d’investissement immobilier, le premier fonds indiciel, la première filiale d’une banque marocaine en Afrique subsaharienne… « Pour la cinquième année consécutive, le résultat brut d’exploitation dépasse le budget prévisionnel : 150 millions de dollars en 2005, contre 50 millions de dollars en 2004. » Signe de reconnaissance du travail accompli, Jaloul Ayed cumule les fonctions de président du comité de direction générale du groupe BMCE et d’administrateur-directeur général de BMCE Bank, en charge du corporate et des activités internationales.
    Homme de conviction, ce Tunisien de 55 ans veut apporter sa pierre à la construction du Maghreb et à son intégration au sein du continent. Le président du groupe, Othman Benjelloun, qui nourrit l’ambition de multiplier les implantations au Maghreb et en Afrique francophone, lui en donne les moyens. Après BMCE Capital Sénégal, le groupe inaugurera, le 31 mai, sa filiale tunisienne, Axis Capital Tunis, avant d’ouvrir une antenne à Yaoundé, Libreville, Alger et Nouakchott. Un positionnement conforté par la création à Londres d’une banque d’affaires dédiée à la Méditerranée et à l’Afrique, Medi Capital Bank, au capital de 100 millions d’euros.
    Titulaire d’un mastère en économie de l’université du Maryland (États-Unis), Jaloul Ayed entame, en 1980, une carrière à la Citibank. Il y restera dix-huit ans. Premier directeur général arabe et africain d’une filiale de la Citibank, chargé des activités offshore en Tunisie, en Algérie et en Libye, il obtient, en 1988, la première licence bancaire octroyée par le gouvernement tunisien à une institution financière étrangère. La même année, il est muté à Dubaï, au poste de country manager de la branche corporate pour les Emirats arabes unis. En 1990, le voilà pour cinq ans à la tête de la succursale au Maroc, cinq années qui lui « ont permis d’identifier le potentiel du marché financier local. Mais je n’avais pas les coudées franches », avoue-t-il. « Un vrai banquier international doit justifier d’une expérience dans un centre financier de premier ordre, explique-t-il. Citibank m’en a donné l’occasion en 1996, avec un poste de senior banker à Londres, responsable des financements structurés pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. »
    De ce parcours, Jaloul Ayed hérite d’une solide réputation de meneur d’hommes : « Tout le monde reconnaît sa capacité à mobiliser les troupes et à dénicher de nouveaux talents, explique un ancien collaborateur qui l’a suivi à BMCE Capital. Il a une vocation de leader. La Citibank ne pouvait lui proposer que des seconds rôles… »
    Cette volonté farouche d’être toujours en première ligne trouve son origine dans une enfance vouée à l’effort. Né en 1951 dans les environs de Monastir (Tunisie), il fait ses premières classes chez les sœurs. Aîné d’une famille de sept enfants, il garde de sa prime jeunesse à Sousse, entre son père chef de gare et sa mère femme au foyer, un souvenir mitigé. De ce « père très conservateur », Jaloul Ayed apprend la rigueur, le sens du devoir et… la douleur de la frustration. « Pour me punir de n’être pas premier de la classe, mon père m’a privé de mon piano. J’ai pleuré des jours entiers… »
    Jaloul a pris sa première leçon de solfège à l’âge de 10 ans. Plus qu’un exutoire, la musique est pour lui une source d’énergie. Sa passion se déploie lorsqu’il découvre, au milieu des années 1990, la composition électronique. Il partage ses moments de liberté entre sa famille - son épouse américaine et leurs trois enfants -, les parcours de golf et la création musicale. Mélomane averti, il travaille sur les synthétiseurs les plus sophistiqués et s’entoure de professionnels confirmés pour éditer ses partitions, arranger et orchestrer ses compositions. Deux de ses œuvres, le concerto Touches de vie et la symphonie concertante Mogador, ont été interprétées en public par l’orchestre philharmonique du Maroc. L’œuvre qu’il mûrit aujourd’hui, Hannibal, le héros de son enfance, se veut un retour aux sources.
    Banquier émérite et compositeur prolifique, Jaloul Ayed passe de la finance à la musique avec la même motivation : donner libre cours à sa créativité.
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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