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Energie : la spéculation entraîne de nouveaux records

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    Le brut toujours plus haut
    Energie : la spéculation entraîne de nouveaux records
    Le pétrole est reparti à la hausse cette semaine, le WTI faisant voler en éclats son ancien record du mois de mars et venant toucher les 112,21 $ le baril à New York. Même performance pour le Brent de la mer du Nord, qui a touché un record absolu à 109,98 $ en cours de semaine.

    Je vous en parlais déjà mardi dernier : la spéculation bat son plein. Après les liquidations et prises de bénéfices liées à la fin du premier trimestre, les fonds accumulent à nouveau des positions longues sur le brut.

    La faiblesse du dollar a largement soutenu les cours du brut, tout comme la baisse des stocks de brut et de produits distillés aux Etats-Unis.

    Cela dit, soyons lucides : les spéculateurs ne veulent retenir que les facteurs haussiers. Ils voient déjà le baril à 120 $. Mais les facteurs baissiers s'accumulent.

    Dans son rapport mensuel, l'AIE table sur une baisse de la demande de pétrole mondiale à 87,2 millions de barils/jour, contre 87,5 le mois précédent. La baisse étant imputable au ralentissement économique américain. Même son de cloche du côté du ministre américain de l'énergie qui prévoit pour la première fois depuis 17 ans une baisse probable de la demande d'essence durant la période des grandes migrations estivales.
    Sur les quatre dernières semaines, la consommation quotidienne de brut s'affiche toujours en recul de 0,4%.

    Vendredi, le WTI livraison mai revenait toutefois à 109,40 $ sur le Nymex et le Brent à 108,20 $ sur l'ICE londonien.
    Métaux précieux : rebond timide
    L'or a poursuivi son rebond la semaine dernière. Il fait toujours office d'assurance, très appréciée pour contrer les effets destructeurs de l'inflation sur le capital. La faiblesse du dollar et la hausse du cours du brut ont également soutenu la matière aurifère. Les perspectives peu réjouissantes du FMI quant au ralentissement économique ont fait le reste...

    Cependant, en fin de semaine, l'or perdait un peu de terrain sous l'effet de prises de bénéfices.

    Manifestement, les investisseurs sont en position d'attente, les positions des uns et des autres bougeant très peu. Nombreux sont ceux qui le voient repartir à la hausse, notamment le GMFS qui prend les 1 100 $ l'once comme objectif pour 2008. Reste à savoir quand ! La salutaire consolidation est-elle terminée ?

    Vendredi, l'or cotait 925,4 $ l'once au comptant.

    L'argent a suivi l'or, repassant en cours de semaine au-dessus des 18 $, son cours se tassant à nouveau en fin de semaine.

    Le platine se maintient au-dessus des 2 000 $. Notez qu'Eskom a annoncé vouloir accroître de 43% ses tarifs l'an prochain, ceci afin de pouvoir effectuer les investissements incontournables dans le réseau électrique sud-africain, mais aussi pour faire face à la hausse des prix du charbon qui alimente les centrales électriques. Cette année déjà, le coût de l'électricité s'est affiché en hausse de 53%.

    Le palladium est lui aussi reparti à la hausse, terminant la semaine autour des 468 $ l'once.

    Cours à
    3 mois Vendredi
    4 avril
    2008
    Vendredi
    11 avril
    2008
    Variation / semaine
    Aluminium* 2 953 3 090 4,64%
    Cuivre* 8 670 8 650 -0,23%
    Plomb* 2 940 2 967 0,92%
    Nickel* 29 200 28 500 -2,40%
    Etain 20 200 20 750 2,72%
    Zinc* 2 365 2 314 -2,16%
    Acier (Méditerranéen) 870 895 2,87%
    Or (spot) 906,91 922,14 1,68%
    Argent (spot) 17,73 17,64 -0,51%
    Platine (spot) 2 017,00 2 008,00 -0,45%

    * cours en $ sur le LME à trois mois

    Métaux de base : semaine mitigée
    D'un point de vue économique, les chiffres ont été mauvais cette semaine. L'indice de confiance des consommateurs américains est tombé à un point bas de 26 ans.

    En Chine, l'activité semble s'essouffler, avec un commerce extérieur moins vigoureux qu'habituellement et un fort ralentissement de la croissance de la masse monétaire. La politique de la banque centrale en vue de ralentir la surchauffe économique semble porter ses fruits.

    Le FMI prévoit un net ralentissement de l'économie mondiale et les premiers résultats annoncés par les entreprises (dont General Electric) sont fort peu brillants...

    Cela dit, la faiblesse du dollar a soutenu en début de semaine les cours des métaux, tout comme l'inflation, toujours aussi menaçante.

    Cuivre : le marché reste tendu du fait des risques d'interruption de la production en Amérique latine, pour cause de grèves. Au Pérou, une grève nationale a été annoncée pour le 12 mai. Grève qui mettra également l'argent sous haute tension, car le pays est le premier producteur de métal argent.

    Les stocks restent très faibles sur le LME, même s'ils ont un peu augmenté ces derniers jours.

    Les fonds continuent d'acheter du cuivre et de spéculer à la hausse, propulsant le cours du cuivre à 2 $ de son dernier record historique. Le printemps est effectivement une saison où la demande de cuivre est toujours forte. Mais le prix du cuivre me paraît bien élevé...

    Le nickel et le zinc ont souffert d'une importante hausse des stocks.

    C'est aussi le cas du plomb qui continue de souffrir de la hausse du stock qui atteint un plus haut depuis 18 mois.

    L'étain reste en état de lévitation, frisant les 21 000 $ la tonne. Encore un record ! En Bolivie, le plus grand producteur d'étain est paralysé par une grève des mineurs qui réclament de meilleurs salaires. Etant donné l'étroitesse de l'offre et la faiblesse du stock, les conséquences ont été immédiates...

    L'aluminium a bénéficié de la baisse du stock sur le LME et du dollar en début de semaine, ce qui l'a propulsé au-dessus des 3 000 $. C'est un signal d'achat clair qui techniquement pourrait pousser le cours à la hausse.

    L'acier est sous pression. En effet, juste après l'annonce par Chavez de la nationalisation de l'industrie du ciment au Venezuela, des rumeurs ont fait état d'un risque grandissant de nationalisation de l'industrie de l'acier. Le plus gros producteur d'acier local visé étant Terminum Sidor, aciériste contrôlé par l'état argentin

    Le prix du riz reste sous très haute tension
    Soft Commodities : le cours du riz déclenche des émeutes
    Le prix du riz continue son ascension destructrice. Vous connaissez la situation dramatique du marché, je vous en ai déjà parlé. L'offre est insuffisante et la demande insatisfaite. Les émeutes se multiplient alors même que le riz touchait en cours de semaine l'incroyable prix de 21,50 $ ! Revenant en fin de semaine à 20,85 $ la livre, livraison mai.
    Le blé et le maïs ont au contraire vu leur cours respectifs s'assagir significativement. La météo étant plus propice, ce qui pourrait améliorer les rendements anticipés du blé. Quant au maïs, il va enfin pouvoir être planté, l'accalmie météorologique aidant.

    Et puis il faut bien le dire, les cours restent élevés, ce qui favorise les prises de bénéfices.

    Livraison mai, le blé revenait à 9,03 $ le boisseau à Chicago ; le maïs revenait quant à lui à 5,84 $ le boisseau, même échéance, toujours sur le Cbot.

    Le soja est resté bien orienté sur la semaine, malgré quelques prises de bénéfices en fin de semaine. Et ici aussi, l'amélioration de la météo a joué un rôle important, l'accalmie permettant aux agriculteurs américains de planter leurs semis en toute quiétude et sans risque.

    Livraison mai, le boisseau de soja affichait vendredi 13,34 $ sur le Cbot.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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