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Hausse de la consommation et de la culture de la drogue en Algérie

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  • Hausse de la consommation et de la culture de la drogue en Algérie

    Près de 850 affaires liées à la drogue ont été constatées en Algérie par la Gendarmerie nationale (GN), pour le 1er trimestre 2008. Quelque 1 320 personnes ont été arrêtées et 984 autres écrouées, à la suite de la saisie de plus de 4 900 kilos de cannabis et de 1 830 psychotropes (comprimés). Ce bilan, communiqué hier par la GN, montre également qu’au cours du seul mois de mars 2008, 339 affaires relatives au crime organisé ont été constatées et concernent la saisie de plus de 4 500 kg de cannabis et d’environ 995 psychotropes. Mais le constat ne s’arrête pas là. Une étude comparative, réalisée récemment par les services de la GN et consacrée aux stupéfiants pendant les années 2006 et 2007, révèle une aggravation dans la consommation et la culture du cannabis, ainsi que dans l’absorption des psychotropes (en comprimés et en bouteilles).

    Le rapport de la Gendarmerie nationale indique que pendant l’année 2007, le nombre d’affaires constatées a atteint seulement les 2 557, contre 2 654 affaires en 2006. Pendant la même année 2007, 4 047 personnes ont été arrêtées, contre 3 938 personnes l’année d’avant, soit une augmentation de près de 3%. Le rapport a mis l’accent sur la présence, certes timide, de l’élément féminin (33 femmes en 2006 à 64 femmes en 2007), ainsi que sur certaines tranches d’âge et professions, le plus impliquées dans les affaires de stupéfiants. Pour les tranches d’âge ayant connu le plus d’arrestations, elles concernent, paradoxalement, les adultes. À ce propos, le rapport de la GN dévoile qu’en 2006, les arrestations ont touché 1 227 personnes âgées entre 29 et 40 ans en 2006 contre 1 393 personnes de la même tranche d’âge au cours de l’année suivante, soit une augmentation de 14%. Concernant les personnes âgées de plus de 40 ans, leur nombre est passé de 309 à 378 (22% de hausse). Sur un autre plan, l’étude fait ressortir une implication progressive, dans la période 2006-2007, de certaines catégories sociales, à savoir les étudiants (14% d’augmentation), les salariés (5%), les personnes exerçant les professions libérales (3%) et les chômeurs (1%). Seule, la catégorie des fonctionnaires a enregistré une baisse de 8% en l’espace d’une année.

    Hier, lors d’un point de presse organisé au commandement de la Gendarmerie nationale de Chéraga, le lieutenant Aïdat de la cellule de communication a affirmé que “certains stupéfiants ont été saisis à l’intérieur du territoire national, d’autres aux frontières, venant essentiellement du Maroc”. L’intervenant a laissé entendre que le phénomène de la drogue a pris de l’ampleur dans certaines wilayas du pays telles que Béchar, Adrar, Tlemcen, Ouargla et Aïn Témouchent. Il a d’ailleurs rappelé la découverte, la semaine passée, de 2 kg de drogue à Aïn Témouchent, au niveau d’une école primaire. Présent à la rencontre, un autre responsable de la cellule a signalé les résultats d’une étude menée à Alger, il y a deux 2 ans, sur un échantillon de 500 élèves du cycle secondaire. “45% des lycéens avaient déclaré avoir touché à la drogue”, a-t-il soutenu, avant d’ajouter : “Les parents ont une part de responsabilité ; ils doivent contrôler les fréquentations de leurs enfants, surtout quand ils sont adolescents, et savoir où va l’argent de poche qu’ils leur donnent, car les enfants sont la cible des dealers”.

    Interrogé sur l’intérêt grandissant de la GN aux questions des stupéfiants, ce responsable a noté que son institution a été édifiée, dès l’année 2003, de “la relation existant entre le terrorisme et la drogue”. À cela est venue se greffer la découverte de “la connexion entre le kif et le trafic des cigarettes sur l’axe Libye-Égypte-Moyen-Orient”. Et, pour faire face au fléau des stupéfiants et lutter contre la délinquance, la GN mène, depuis 2 ans, des “opérations coups-de-poing” dans différentes régions du pays. Elle s’est également enrichie, depuis 3 mois, d’un service des investigations criminelles, afin de “recevoir l’information en temps réel” et possède un “système des empreintes digitales”, en attendant de mettre en place “un réseau national d’informations pour véhiculer le son, l’image et la messagerie électronique en temps réel”. La Gendarmerie nationale s’est, en outre dotée, depuis 2005, de 3 cellules pilotes de prévention de la délinquance juvénile, à Alger, Annaba et Oran, et compte élargir cette opération, selon les représentants de la cellule de communication, à une dizaine de wilayas, au cours de cette année.

    Dans le cadre de la modernisation de son dispositif, la GN est sur le point de créer “un institut de la criminologie et de la criminalistique” et des laboratoires pouvant détecter “les empreintes chimiques des drogues”, pour “remonter jusqu’aux laboratoires étrangers et permettre à l’Algérie d’interpeller les pays concernés”. Ce corps de la sécurité nationale a aussi mis en place, depuis près d’une année, des sections de sécurité et d’intervention composées chacune d’une douzaine d’éléments au niveau de l’ensemble des wilayas ; mais, il est en train de “renforcer les effectifs de ces sections” dans 46 circonscriptions, notamment les grandes villes et les régions frontalières.
    Parmi les autres projets en cours de réalisation, figure celui de la mise en place de caméras de surveillance, pour “détecter les éventuelles intrusions étrangères”.

    source : Liberté
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