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La ministre du logement, Christine boutin, reprend le dossier de l'accession à la propriété pour les ménages modestes, avec l'objectif d'atteindre la proportion de 70 % de propriétaires (56 % actuellement). Elle lance, mardi 15 avril, son projet de "Maison pour 15 euros par jour", reprenant l'idée, lancée en 2005 par Jean-Louis Borloo, de "Maison à 100 000 euros", dont le marketing était bien trouvé mais l'application a tourné au fiasco.
Trois ans plus tard, à peine 800 maisons sont en chantier, à un prix bien supérieur (120 000 euros). "Cette fois, nous avons été consultés avant l'annonce officielle", se félicite Dominique Duperret, délégué général de l'Union des constructeurs de maisons françaises.
Le dispositif s'adresse aux primo-accédants aux revenus compris entre 1 500 et 2 000 euros mensuels. Le terrain (de 30 000 à 50 000 euros) est acquis par le 1 % logement qui le met gratuitement à disposition de l'acquéreur, le temps qu'il rembourse la maison. Le financement du bâti (de 95 000 à 120 000 euros), bénéficie d'une TVA à 5,5%, d'une subvention de la collectivité locale et de prêts aidés (de 15 à 25 ans).
A l'échéance du premier prêt, le propriétaire rachetera le terrain au prix initial majoré de 1,5% à 4% par an, selon les situations. En cas d'accident de la vie, le 1% s'engage à racheter la maison et à reloger le ménage. Le ministère reste modeste avec un objectif de 5000 logements en 2008 et 20000 par an ensuite.
"Nous avons d'excellents outils pour l'accession sociale, il aurait mieux valu les simplifier plutôt que d'en créer un nouveau", regrette le député (UMP) Pierre Méhaignerie, qui craint une simple "opération de communication". En outre, les candidats devront obligatoirement faire appel à un promoteur ou un constructeur (et pas à un architecte ou à un maître d'œuvre). "Veut-on se réserver un marché ?", interroge le député.
Les constructeurs de maisons sont en effet les premiers mobilisés. Geoxia va ainsi construire six maisons à Bouffémont (Val-d'Oise). Maison France Confort a déjà signé une vingtaine de ces contrats, sur des terrains dépassant parfois les 40 000 euros autorisés dans ces zones. L'acheteur devra alors payer le surcoût.
Le prix du foncier sera l'obstacle majeur au développement de la formule. Une étude du ministère de décembre 2007 montre que le prix moyen des terrains à bâtir était, pour les 178 500 maisons construites en 2006, de 60 325 euros, mais de 140 831 euros en Provence-Côte d'Azur et de 145 800 euros en Ile-de-France.
"On va faire rêver toute une frange de la population comme on l'a fait rêver avec la maison à 100 000 euros avec les résultats que l'on sait", dénonce Thierry Repentin, sénateur PS de Savoie, qui demande "qu'on arrête avec les slogans". La Fédération des coopératives d'HLM dénonce aussi une annonce "gadget" qui ne "peut cacher la crise profonde de l'accession sociale à la propriété".
Une étude du Credoc montre ainsi l'explosion des inégalités dans l'accès à la propriété : en 2007, 33% des familles modestes étaient propriétaires de leur logement tandis que parmi les hauts revenus, cette proportion s'élevait à 70%.
Emmanuelle Chevallereau et Isabelle Rey-Lefebvre.
Sources : lemonde.fr.
Trois ans plus tard, à peine 800 maisons sont en chantier, à un prix bien supérieur (120 000 euros). "Cette fois, nous avons été consultés avant l'annonce officielle", se félicite Dominique Duperret, délégué général de l'Union des constructeurs de maisons françaises.
Le dispositif s'adresse aux primo-accédants aux revenus compris entre 1 500 et 2 000 euros mensuels. Le terrain (de 30 000 à 50 000 euros) est acquis par le 1 % logement qui le met gratuitement à disposition de l'acquéreur, le temps qu'il rembourse la maison. Le financement du bâti (de 95 000 à 120 000 euros), bénéficie d'une TVA à 5,5%, d'une subvention de la collectivité locale et de prêts aidés (de 15 à 25 ans).
A l'échéance du premier prêt, le propriétaire rachetera le terrain au prix initial majoré de 1,5% à 4% par an, selon les situations. En cas d'accident de la vie, le 1% s'engage à racheter la maison et à reloger le ménage. Le ministère reste modeste avec un objectif de 5000 logements en 2008 et 20000 par an ensuite.
"Nous avons d'excellents outils pour l'accession sociale, il aurait mieux valu les simplifier plutôt que d'en créer un nouveau", regrette le député (UMP) Pierre Méhaignerie, qui craint une simple "opération de communication". En outre, les candidats devront obligatoirement faire appel à un promoteur ou un constructeur (et pas à un architecte ou à un maître d'œuvre). "Veut-on se réserver un marché ?", interroge le député.
Les constructeurs de maisons sont en effet les premiers mobilisés. Geoxia va ainsi construire six maisons à Bouffémont (Val-d'Oise). Maison France Confort a déjà signé une vingtaine de ces contrats, sur des terrains dépassant parfois les 40 000 euros autorisés dans ces zones. L'acheteur devra alors payer le surcoût.
Le prix du foncier sera l'obstacle majeur au développement de la formule. Une étude du ministère de décembre 2007 montre que le prix moyen des terrains à bâtir était, pour les 178 500 maisons construites en 2006, de 60 325 euros, mais de 140 831 euros en Provence-Côte d'Azur et de 145 800 euros en Ile-de-France.
"On va faire rêver toute une frange de la population comme on l'a fait rêver avec la maison à 100 000 euros avec les résultats que l'on sait", dénonce Thierry Repentin, sénateur PS de Savoie, qui demande "qu'on arrête avec les slogans". La Fédération des coopératives d'HLM dénonce aussi une annonce "gadget" qui ne "peut cacher la crise profonde de l'accession sociale à la propriété".
Une étude du Credoc montre ainsi l'explosion des inégalités dans l'accès à la propriété : en 2007, 33% des familles modestes étaient propriétaires de leur logement tandis que parmi les hauts revenus, cette proportion s'élevait à 70%.
Emmanuelle Chevallereau et Isabelle Rey-Lefebvre.
Sources : lemonde.fr.