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Journée du savoir : Université: Malaise et déperdition

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  • Journée du savoir : Université: Malaise et déperdition

    Comme les années précédentes, l’Algérie fête la journée de la science. C’est l’occasion de se poser des questions sur le système éducatif algérien, tous paliers confondus. Il y a deux chiffres qui parlent d’eux-mêmes : d’un côté celui des l’analphabétes, qui, 45 ans après l’indépendance, avoisine les 7 millions. Et de l’autre celui de la fuite des cerveaux. La plupart des pays émergents ont fait de la recherche et de l’université, le pivot de leur politique pour sortir leur pays du sous développement ? Cela ne semble pas être le cas de l’Algérie. C’est un fait que l’Etat a consacré des sommes faramineuses au système éducatif, mais l’argent seul ne suffit pas.

    De la même manière, l’Algérie avait injecté, pendant plusieurs décennies, de grandes sommes d’argent dans la construction de barrages, et pourtant le problème de l’eau n’en a pas été pour autant réglé. Il y a donc un problème de vision et de gestion qui se pose.
    Le phénomène des harragas et la fuite des cerveaux sont des choses qui peuvent nous interpeller en cette journée du savoir. Les sommes faramineuses consacrées par l’Algérien au système éducatif, tous paliers confondus, sont loin de donner les résultats escomptés.

    Sans doute, le phénomène des harragas n’est-il que la goutte qui a fait déborder le vase, mais enfin, il veut bien dire ce qu’il veut dire : il y a un malaise qui est généré d’un côté par ces fournées de diplômés au chômage, et de l’autre par une université inadaptée et coupée des réalités, notamment du monde du travail, aussi bien de l’entreprise que des autres secteurs d’activités. Cela veut dire que l’université algérienne est en quête d’une nouvelle voie, pour retrouver sa place au sein de la société et du monde du travail. Ayant trop longtemps tourné en vase clos, l’université algérienne a besoin de trouver ses marques en s’ouvrant sur la société.


    Il y a d’un côté l’état de la recherche, qui laisse à désirer. Quel budget l’Etat consacre-t-il à cette question ? Quelle est sa part dans le PIB ? Par rapport aux autres pays, il ne fait aucun doute que si on prend un critère comme celui des ouvrages édités, de brevets déposés, d’articles publiés dans des revues spécialisés, l’université algérienne ne fait pas le poids, d’autant plus que le nombre de centres de recherches, de laboratoires, de revues spécialisés, est fortement négligeable. Quant à la déperdition universitaire, elle est également considérable. Combien d’étudiants ne terminent pas leur cursus, et sortent sans aucune qualification ? Lorsque un responsable confie que 15.000 diplômés sortent chaque année de l’université algérienne, qu’en est-il de tous ceux qui abandonnent le cursus en cours de route. Combien de diplômés restent sans emploi ?
    D’où la question qu’on avait posée en début de cet article, et se rapportant au phénomène des harragas et à la fuite des cerveaux.


    La réalité des chiffres est là : parmi les personnes qui prennent des bateaux de fortune pour traverser la méditerranée, le nombre d’universitaires est considérable, préférant être dévorés par les poissons, que continuer à moisir dans leur propre pays. C’est terrible, mais c’est comme ça.


    Pourquoi est-ce que des algériens qui sont marginalisés dans leur pays tirent-ils leur épingle du jeu, dès qu’ils sont pris en charge par les universités étrangères. Rien qu’en France, on signale le chiffre astronomique de 20.000 étudiants. Selon Philippe Georgeais, conseiller de coopération et d’action culturelle auprès de l’ambassade de France à Alger, quelque 12.878 étudiants algériens ont constitué en 2007 un dossier de candidature pour effectuer des études en France. Seuls 3.207 ont été retenus. C’est déjà en soi un chiffre considérable. Le gros problème, c’est que la majorité des étudiants algériens qui partent en France ne reviennent pas au pays natal à l’issue de leurs études. Ils ont sans doute choisi la meilleure solution. Parce que pour ceux qui reviennent, c’est un véritable parcours du combattant qui commence, aussi bien pour obtenir une équivalence au niveau du ministère de l’enseignement supérieur, que pour s’insérer dans les structures de l’université algérienne, qui est devenue une chasse gardée entre les mains de certains cercles. Censés être ouverte à tous les Algériens, l’université du pays est devenue une véritable citadelle. Imprenable.


    Et puis, à partir de ces dernières années, il y a tout le débat tournant autour de la question du LMD. A-t-on mis la charrue avant les bœufs ? C’est l’impression qu’on peut avoir en écoutant les avis des uns et des autres.


    - MidiLibre
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