Yasmine,
la jeune kabyle qui rêve de faire danser tout Londres (*)
Elle quitte sa Kabylie natale à la fin de la récente décennie et s’installe à Londres. Comme tout nouvel immigrant, le défit était déjà, à 12 ans, de s’adapter à son nouveau monde. Du haut de ses premiers pas d’adolescente, Yasmine ambitionnait déjà d’aller plus loin que ce défit : devenir une actrice qui, au lieu de subir le mouvement de son nouveau milieu, agira sur celui-ci, dans le strict respect des valeurs de la société d’accueil, ce qui relevait d’une gageur. Pourtant, neuf ans après, elle se distingue déjà par son enthousiasme, son énergie débordante et une intelligence hors du commun. Outre ses brillantes études, elle est en passe de faire des londoniens, en manque d’exotisme, des férus des rythmes méditerranéens, et de Londres, une métropole qui danse. En effet, la danse est pour la prodige de Béjaïa, ce qu’est l’eau pour la vie. Elle s’en est éprise depuis sa prime enfance et s’en adonnait à cœur joie tant et si bien qu’elle acquérra une parfaite maîtrise des danses du terroir, à l’image de la danse kabyle qui lui aura fait goûter toute la sapidité du déhanchement qui la guidera sur les traces de la célèbre danse du ventre qui deviendra pour elle une « suave hantise ». Ainsi, sa fascination pour la « danse orientale » a été si forte qu’elle n’hésite pas à fouiller l’histoire pour en extraire matière à en revendiquer les origines nord-africaines.
Yasmine, c’est cette jeune londonienne de 21 ans, laïque convaincue, étudiante en biochimie au charme méditerranéen déroutant et qui, en quittant son pays, avait emporté dans ses tripes, en guise de lien infrangible à ses origines, la danse dont elle en fera un instrument de perpétuation d’une culture, d’une mémoire mais aussi un facteur d’échange et de partage.
Tous ces styles qui s’imbriquent et s’imprègnent de supplément d’exotisme (samba, salsa…) et des attributs de la danse contemporaine ont fait comprendre à Yasmine, toute la portée expressionniste de son art.
La passion de Yasmine est sublime à telle enseigne que son effigie qui colle à son art est en phase de se confondre avec la capitale du Royaume Uni, elle qui envisage justement d’étendre son expansion à tout le royaume qui s’apprête à célébrer sa nouvelle princesse.
Ecoutons-la :
Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Je m'appelle Yasmine Larbi-Cherif, d'origine algérienne, installée à Londres il y maintenant neuf années avec ma famille et étudiante en Biochimie. Je suis une passionnée de la danse contemporaine. Notre vibrante culture berbère m'a imprégné d’amour pour la danse et pour tout mouvement expressif. Pour être précise, je suis une fervente férue de la danse du ventre dite "orientale"!
Vous êtes aussi membre d'une association. Parlez-nous-en !
Yasmine LARBI-CHERIF:
Oui. Je suis membre d'une association nommée Balliamo (http://www.balliamo.co.uk). Une association destinée à faire partager notre savoir de cette danse mystique.
A vrai dire, le sujet même de la danse du ventre me fascine, c'est digne d'une suave hantise !
Quelle est votre fonction au sein de Balliamo et que signifie cette appellation ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
La fondatrice est d'origine irlandaise. Comme moi mais tardivement, elle a pris fascination à notre art mythique qui est la danse folklorique d’Afrique du nord, apparue plus exactement dans ce qui deviendra plus tard la Tunisie , qui s’était propagée à travers toute l’Afrique septentrionale avant de s’incruster par conséquent dans l'art égyptien préislamique et qui prendra par la suite, l’appellation de « danse Orientale »
L'appellation Balliamo est d'origine italienne, qui signifie "Dansons" ; la fondatrice étant mariée à un italien.
Le destin a fait que cette jeune dame me croise dans une soirée d'un vendredi qui avait pour thème "Soirée Orientale". Le hasard a bien fait les choses, car elle avait l’ambition de mettre son association dans une logique d’expansion à même de créer un réseau entre toutes les communautés vivant en Angleterre.
Elle s'était étonnée de voir un style hors du commun en me voyant exécuter une danse sur un rythme folklorique égyptien... depuis, elle m'a demandé de suivre une formation dans l'enseignement de la danse, ce que j’ai réussi avec aisance à l’institut de danse orientale MADN ici au Royaume Uni, et ce, grâce notamment au déhanchement hérité de notre danse ancestrale kabyle. Depuis septembre 2006, j'enseigne dans ma localité, Birmingham.
Vous voulez dire que la danse « orientale » est d'origine nord-africaine ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Cette question a fait couler beaucoup d'encre. Y Répondre ici n'est pas chose aisée.
Néanmoins, je me dois d’affirmer que cette danse du ventre (dite orientale), est à l'origine, une fusion de danses folkloriques du nord de l’Afrique, empruntant certains mouvements aussi bien à une danse Gitane antique qu’à celle des nomades indiens venus d'Asie..
Il faut comprendre que toute danse est imprégnée par un aspect d'une culture donnée… C'est tout un sujet d'anthropologie mais sans vouloir rentrer dans des détails, le sujet étant très controverse, disons que la danse orientale est un amalgame de coutumes, croyances et comportements des danseurs (adeptes) à travers toutes les époques. En somme, cette danse apparue, il y’a, au moins, une bonne dizaine de siècles, est née d’une mosaïque de cultures : nord-africaine, indienne et gitane.
Contrairement à ce qu'on présume donc, la danse orientale n’est pas si orientale que cela. On trouve dans les régions de la péninsule arabe d’autres genres de danse et aucune trace de la danse du ventre.
Vous enseignez donc cette danse au sein de Balliamo ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Oui, exactement !
Vos élèves viennent-ils exclusivement des milieux nord-africains et orientaux de la métropole londonienne ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
J'attendais cette question figurez-vous ! Au contraire, les élèves sont majoritairement d'origine anglo-saxonne. Mais d’une manière générale, toutes les communautés se mêlent dans mes cours ; notamment des afro-américaines, des hispaniques, des européens de l'est, des asiatiques, des hindous... etc.
Votre association n'est pas vouée entièrement à la danse du ventre, je suppose que d'autres styles sont introduits dans vos activités ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Oui, par inhérence, Balliamo s'intéresse évidemment à tous les styles de danse dans le contexte de l'enseignement de la danse du ventre. Il est admissible pour les profs d'introduire des idées nouvelles, d’empreint à d’autres styles, comme la Samba , et le kabyle, que j'incorpore très régulièrement dans mon enseignement. La danse du ventre est un réceptacle de variétés, voyez-vous !
Je prends plaisir à apprendre d'autres styles de danse tel que le Flamenco, la Salsa , La samba…etc. Dans le cadre de l'enseignement, on admet tout autre style capable de fusion dans une démarche de rapprochement et qui se base sur la technique qui constitue le socle de la danse du ventre, tel que le déhanchement de la danse kabyle par exemple...
Si vous saviez combien est gracieux le fait d'allier le déhanchement kabyle a celui de la Samba en l'incorporant dans un baladi ; une mesure à quatre tons du rythme folklorique du sud d'Egypte !
Puisque vous vous y référez, pensez-vous à l’introduction de la danse kabyle proprement dite dans vos activités ? Qu’en est-il des danses chaoui, targui et autres danses nord-africaines ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
L’enseignement de ces styles séparément de la danse du ventre, en tant que disciplines à part entière, c’est dans les projets de Balliamo qui se concrétiseront dans un avenir très proche. En effet, il s’agit pour moi d’en tirer des similarités avec la danse du ventre, et par la même occasion comme vous le dites, pour faire connaître ces danses ancestrales ici, en Angleterre ainsi qu’au reste du monde. Bientôt, les Londoniennes se mettront à la danse kabyle, c’est promis !
la jeune kabyle qui rêve de faire danser tout Londres (*)
Elle quitte sa Kabylie natale à la fin de la récente décennie et s’installe à Londres. Comme tout nouvel immigrant, le défit était déjà, à 12 ans, de s’adapter à son nouveau monde. Du haut de ses premiers pas d’adolescente, Yasmine ambitionnait déjà d’aller plus loin que ce défit : devenir une actrice qui, au lieu de subir le mouvement de son nouveau milieu, agira sur celui-ci, dans le strict respect des valeurs de la société d’accueil, ce qui relevait d’une gageur. Pourtant, neuf ans après, elle se distingue déjà par son enthousiasme, son énergie débordante et une intelligence hors du commun. Outre ses brillantes études, elle est en passe de faire des londoniens, en manque d’exotisme, des férus des rythmes méditerranéens, et de Londres, une métropole qui danse. En effet, la danse est pour la prodige de Béjaïa, ce qu’est l’eau pour la vie. Elle s’en est éprise depuis sa prime enfance et s’en adonnait à cœur joie tant et si bien qu’elle acquérra une parfaite maîtrise des danses du terroir, à l’image de la danse kabyle qui lui aura fait goûter toute la sapidité du déhanchement qui la guidera sur les traces de la célèbre danse du ventre qui deviendra pour elle une « suave hantise ». Ainsi, sa fascination pour la « danse orientale » a été si forte qu’elle n’hésite pas à fouiller l’histoire pour en extraire matière à en revendiquer les origines nord-africaines.
Yasmine, c’est cette jeune londonienne de 21 ans, laïque convaincue, étudiante en biochimie au charme méditerranéen déroutant et qui, en quittant son pays, avait emporté dans ses tripes, en guise de lien infrangible à ses origines, la danse dont elle en fera un instrument de perpétuation d’une culture, d’une mémoire mais aussi un facteur d’échange et de partage.
Tous ces styles qui s’imbriquent et s’imprègnent de supplément d’exotisme (samba, salsa…) et des attributs de la danse contemporaine ont fait comprendre à Yasmine, toute la portée expressionniste de son art.
La passion de Yasmine est sublime à telle enseigne que son effigie qui colle à son art est en phase de se confondre avec la capitale du Royaume Uni, elle qui envisage justement d’étendre son expansion à tout le royaume qui s’apprête à célébrer sa nouvelle princesse.
Ecoutons-la :
Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Je m'appelle Yasmine Larbi-Cherif, d'origine algérienne, installée à Londres il y maintenant neuf années avec ma famille et étudiante en Biochimie. Je suis une passionnée de la danse contemporaine. Notre vibrante culture berbère m'a imprégné d’amour pour la danse et pour tout mouvement expressif. Pour être précise, je suis une fervente férue de la danse du ventre dite "orientale"!
Vous êtes aussi membre d'une association. Parlez-nous-en !
Yasmine LARBI-CHERIF:
Oui. Je suis membre d'une association nommée Balliamo (http://www.balliamo.co.uk). Une association destinée à faire partager notre savoir de cette danse mystique.
A vrai dire, le sujet même de la danse du ventre me fascine, c'est digne d'une suave hantise !
Quelle est votre fonction au sein de Balliamo et que signifie cette appellation ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
La fondatrice est d'origine irlandaise. Comme moi mais tardivement, elle a pris fascination à notre art mythique qui est la danse folklorique d’Afrique du nord, apparue plus exactement dans ce qui deviendra plus tard la Tunisie , qui s’était propagée à travers toute l’Afrique septentrionale avant de s’incruster par conséquent dans l'art égyptien préislamique et qui prendra par la suite, l’appellation de « danse Orientale »
L'appellation Balliamo est d'origine italienne, qui signifie "Dansons" ; la fondatrice étant mariée à un italien.
Le destin a fait que cette jeune dame me croise dans une soirée d'un vendredi qui avait pour thème "Soirée Orientale". Le hasard a bien fait les choses, car elle avait l’ambition de mettre son association dans une logique d’expansion à même de créer un réseau entre toutes les communautés vivant en Angleterre.
Elle s'était étonnée de voir un style hors du commun en me voyant exécuter une danse sur un rythme folklorique égyptien... depuis, elle m'a demandé de suivre une formation dans l'enseignement de la danse, ce que j’ai réussi avec aisance à l’institut de danse orientale MADN ici au Royaume Uni, et ce, grâce notamment au déhanchement hérité de notre danse ancestrale kabyle. Depuis septembre 2006, j'enseigne dans ma localité, Birmingham.
Vous voulez dire que la danse « orientale » est d'origine nord-africaine ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Cette question a fait couler beaucoup d'encre. Y Répondre ici n'est pas chose aisée.
Néanmoins, je me dois d’affirmer que cette danse du ventre (dite orientale), est à l'origine, une fusion de danses folkloriques du nord de l’Afrique, empruntant certains mouvements aussi bien à une danse Gitane antique qu’à celle des nomades indiens venus d'Asie..
Il faut comprendre que toute danse est imprégnée par un aspect d'une culture donnée… C'est tout un sujet d'anthropologie mais sans vouloir rentrer dans des détails, le sujet étant très controverse, disons que la danse orientale est un amalgame de coutumes, croyances et comportements des danseurs (adeptes) à travers toutes les époques. En somme, cette danse apparue, il y’a, au moins, une bonne dizaine de siècles, est née d’une mosaïque de cultures : nord-africaine, indienne et gitane.
Contrairement à ce qu'on présume donc, la danse orientale n’est pas si orientale que cela. On trouve dans les régions de la péninsule arabe d’autres genres de danse et aucune trace de la danse du ventre.
Vous enseignez donc cette danse au sein de Balliamo ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Oui, exactement !
Vos élèves viennent-ils exclusivement des milieux nord-africains et orientaux de la métropole londonienne ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
J'attendais cette question figurez-vous ! Au contraire, les élèves sont majoritairement d'origine anglo-saxonne. Mais d’une manière générale, toutes les communautés se mêlent dans mes cours ; notamment des afro-américaines, des hispaniques, des européens de l'est, des asiatiques, des hindous... etc.
Votre association n'est pas vouée entièrement à la danse du ventre, je suppose que d'autres styles sont introduits dans vos activités ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
Oui, par inhérence, Balliamo s'intéresse évidemment à tous les styles de danse dans le contexte de l'enseignement de la danse du ventre. Il est admissible pour les profs d'introduire des idées nouvelles, d’empreint à d’autres styles, comme la Samba , et le kabyle, que j'incorpore très régulièrement dans mon enseignement. La danse du ventre est un réceptacle de variétés, voyez-vous !
Je prends plaisir à apprendre d'autres styles de danse tel que le Flamenco, la Salsa , La samba…etc. Dans le cadre de l'enseignement, on admet tout autre style capable de fusion dans une démarche de rapprochement et qui se base sur la technique qui constitue le socle de la danse du ventre, tel que le déhanchement de la danse kabyle par exemple...
Si vous saviez combien est gracieux le fait d'allier le déhanchement kabyle a celui de la Samba en l'incorporant dans un baladi ; une mesure à quatre tons du rythme folklorique du sud d'Egypte !
Puisque vous vous y référez, pensez-vous à l’introduction de la danse kabyle proprement dite dans vos activités ? Qu’en est-il des danses chaoui, targui et autres danses nord-africaines ?
Yasmine LARBI-CHERIF:
L’enseignement de ces styles séparément de la danse du ventre, en tant que disciplines à part entière, c’est dans les projets de Balliamo qui se concrétiseront dans un avenir très proche. En effet, il s’agit pour moi d’en tirer des similarités avec la danse du ventre, et par la même occasion comme vous le dites, pour faire connaître ces danses ancestrales ici, en Angleterre ainsi qu’au reste du monde. Bientôt, les Londoniennes se mettront à la danse kabyle, c’est promis !
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