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Financement alternative : 30 milliards de dollars disponibles pour l’Afrique

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  • Financement alternative : 30 milliards de dollars disponibles pour l’Afrique

    Les opportunités de financement alternatif comme la micro-finance deviennent, de part le monde, un créneau porteur pour de nombreux pays pauvres qui en font un véritable enjeu de développement. Mais comment faire pour optimiser la contribution des migrants dans ce secteur ? Il s’agit donc d’aider les institutions de micro finance à disposer de capitaux plus importants pour toucher le plus grand nombre de la population africaine et «consentir les investissements requis pour rentabiliser l’épargne des migrants, développer les communautés africaines et participer de manière plus déterminante à la lutte contre la pauvreté». Bons de la diaspora et titrisation peuvent permettre de mobiliser 30 milliards de dollars pour l’Afrique. Autant que l’aide au développement reçue par le continent. Le financement du développement en Afrique est mobilisé à travers deux canaux : l’aide publique au développement (APD) ou l’investissement direct étranger (IDE). L’APD en faveur du continent a augmenté au cours des dernières années. En 2005, elle a atteint 30 milliards de dollars. Elle est toujours la première source de financement extérieur du développement africain. En termes de transferts, cette source tend en réalité à baisser puisque les remises de dettes y sont comptabilisées. De deuxième source de financement, est également en augmentation, mais le continent en reçoit encore moins que les autres économies en développement. Cette structuration du financement du développement du continent n’est pas adéquate. Elle laisse encore trop de place au secteur public alors même, estime Uri Dadush, directeur du Groupe d’études des perspectives de développement de la Banque mondiale, que «c’est le secteur privé qui doit être le moteur de la croissance et de l’emploi dans les pays pauvres. Les initiatives d’aide publique doivent jouer un rôle catalyseur en faisant émerger des solutions de financement innovantes destinées à accroître les flux du privé vers le privé».C’est pourquoi, au cours d’une réunion tenue en 2007 à Nairobi, au Kenya, les pays africains avaient demandé à la banque d’étudier des moyens alternatifs de financement, autres que l’aide publique au développement. Les résultats de cette étude, qui viennent d’être délivrés par l’équipe de la banque, conduite par l’économiste en chef Dilip Ratha, établissent que l’Afrique peut mobiliser 30 milliards de dollars par an, soit autant que l’APD, grâce à d’autres produits jusque-là ignorés en Afrique et qui ont pourtant fait fortune ailleurs. Bien que l’Afrique soit devancée par les autres régions en développement, les envois de fonds de la diaspora sont en augmentation. Individus et institutions d’Afrique subsaharienne, Afrique du Sud non comprise, ont transféré 13,9 milliards de dollars en 2005 contre 7,2 milliards en 2000. Ces envois sont probablement limités par le montant coûteux des transferts. En 2006, indique le rapport, «envoyer 200 dollars de Londres vers Lagos coûte 29 dollars et envoyer la même somme du Bénin vers Lagos coûte plus de 34 dollars. La réduction de ces coûts de moitié (un objectif pas si difficile à atteindre) pourrait favoriser des flux additionnels d’envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne équivalant à 2,5 milliards de dollars». Outre les transferts, des ressources supplémentaires peuvent être mobilisées auprès de la diaspora grâce à des «bons de la diaspora». Ces bons seraient des titres de créance émis par un pays ou même par une institution infranationale ou une société privée auprès des membres de la diaspora.Ces titres auraient de grandes chances de les attirer vu qu’ils sont «plus enclins à investir dans leurs pays d’origine non seulement pour des raisons patriotiques, mais aussi parce qu’ils ont probablement une perception moins négative du risque-pays par rapport aux investisseurs internationaux», soutient le rapport. A titre d’exemple, il cite les sommes mobilisés par les diasporas indienne et israélienne, respectivement 11 milliards de dollars et 25 milliards de dollars au cours des dernières décennies. En Afrique, révèle-t-il, le Ghana a mis en vente le bon d’épargne Golden Jubilee pour sa diaspora ghanéenne installée en Europe et aux Etats-Unis. Dernière source alternative, la titrisation. Les remises de fonds, les recettes touristiques et les recettes escomptées sur les produits d’exportation pourraient être titrisées, les comptes à recevoir en devises étant gagés auprès d’une entité qui ouvre une ligne de crédit pour les pays. Ces titres, estime le rapport, ont une cote d’évaluation d’investissements plus élevée que les cotes de crédit souverain jugées généralement peu favorables aux pays d’Afrique subsaharienne. Ces cotes plus élevées rendraient plus intéressantes les opérations de marché vers la région. Le rapport estime à 17 milliards de dollars les fonds que pourrait rapporter la titrisation.Le manque de ressources constitue l’un des problèmes qui conduisent nombre d’institutions de micro finance en Afrique à fermer leurs portes. Une étude réalisée en 2004 indique que 90% des 120 institutions de micro-finance enquêtées évoquent le manque de ressources comme l’une des contraintes majeures pour leur croissance. Pourtant, une masse importante de fonds fait l’objet de transfert dans les pays en développement. Le volume de transfert des migrants dans le monde en développement serait au moins deux fois plus élevé que le montant de l’aide au développement. Les transferts représentent à ce titre, la plus grande source de capital extérieur dans la plupart des familles des migrants et servent pour l’essentiel à la consommation. Il est donc possible d’orienter la destination de ces fonds importants vers l’investissement. La mobilisation de l’épargne pour le micro-financement permettra également d’accroître la part du continent africain dans le flux des investissements des migrants.

    - Le Maghreb
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