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Une bataille diplomatique et juridique de plus de dix ans

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  • Une bataille diplomatique et juridique de plus de dix ans

    Le buste de Marcus Aurelius au Musée des antiquités à Alger

    Le buste en marbre de l'empereur romain Marcus Aurelius, volé en 1996 à Skikda, a failli être vendu à New York, avant d'être reconnu et rapatrié en Algérie, pour retrouver enfin, jeudi, la place qui lui sied au Musée des antiquités à Alger. Intervenant, jeudi, lors de la cérémonie de restitution, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a indiqué que l'Algérie a récupéré une pièce de son patrimoine et de son histoire, à l'issue d'une bataille diplomatique et juridique de plus de dix ans.

    Le buste d'Aurelius, une tête en marbre blanc qui avait été rapatriée de Washington par le ministère des Affaires étrangères le 1er mars dernier, a été remis officiellement au ministère de la Culture jeudi. Cette prestigieuse pièce historique, qui a été volée du centre culturel de Skikda en 1996, a été proposée à la vente par la galerie Christie's en juin 2004 à New York, pour le compte de la galerie marchande établie à Paris, « Samarcande arts anciens ». C'est grâce à l'aide d'Interpol et à la coopération de l'administration américaine que le buste a été récupéré et remis le 08 janvier dernier à l'ambassade d'Algérie à Washington.

    Tout en rappelant les péripéties du retour de ce buste au musée des antiquités, Mme Khalida Toumi a indiqué que la tête de l'empereur romain a été volée en même temps que huit autres pièces historiques qui n'ont pas encore été retrouvées. La ministre a déploré les conditions dans lesquelles étaient exposées ces pièces affirmant qu'elles n'étaient pas dans un musée, mais dans un centre culturel géré par la commune, qui ne disposait pas des mesures de sécurité adéquates. Elle a cependant assuré que « la situation a changé depuis 1996, car l'Etat a décidé de conserver les pièces de valeur dans des musées dignes de ce nom, gérées selon les normes juridiques et sécuritaires internationales. Une fois le vol signalé à la police, Interpol a été saisi, mais la trace du buste n'a été retrouvée qu'en juin 2004, à New York. Mme Toumi a tenu à préciser que les services concernés ne disposaient pas des spécifications précises du buste et celles qui ont été fournies à Interpol ne correspondaient pas à l'objet retrouvé. « Heureusement que nous avions des photos du buste prises à côté d'une règle graduée. Après examen de ces photographies, nous avons pu finalement donner au bureau d'Interpol à Washington les spécifications requises, pour prouver la propriété de l'Algérie sur cette pièce », a ajouté Mme Toumi.

    Tout en affirmant qu'une stratégie de sauvegarde du patrimoine de l'Algérie était en élaboration et sera présentée devant le gouvernement avant fin mai, sur instruction du président de la République, la ministre de la Culture a souligné l'existence d'un marché international de trafic illicite de biens culturels, qui provoque une saignée du patrimoine des pays du Sud. « C'est cela le fléau le plus dangereux », a-t-elle estimé. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, s'est félicité de la conjonction des efforts des différents services du gouvernement algérien qui a permis le retour du buste en Algérie. « Certains pourraient minimiser la valeur de cette pièce, mais il s'agit de notre patrimoine historique et culturel, qui est inestimable », a-t-il affirmé. Empereur romain (161-180 après JC), Marcus Aurelius (Marc Aurèle) a été adopté par Antonin à qui il succéda. Son règne, durant lequel il renforça la centralisation de l'administration, fut dominé par les guerres notamment les campagnes de Parthes et contre les Germains. Il a laissé un célèbre recueil philosophique sous le titre «Pensées», où s'exprima son adhésion au stoïcisme.

    Pour rappel, le 22 décembre 1996, le Centre culturel de Skikda, où était conservé le buste sous le numéro 811, signale son vol ainsi que huit autres têtes en marbre et en pierre datant toutes de l'époque romaine. Au début de l'année 1997, le ministère de la Culture, via les services de la Sûreté nationale, soupçonne la sortie frauduleuse à l'étranger du buste et saisit Interpol. Le 16 mars 2004, la trace du buste est retrouvée à New York, sur les catalogues des objets de valeur proposés à la vente par la prestigieuse galerie Christie's. Après les procédures judiciaires entamées par notre ambassade, les autorités américaines restituent le buste à l'Algérie lors d'une cérémonie à l'ambassade d'Algérie à Washington le 16 janvier 2008.

    Le Quotidien d'Oran
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