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Le Zimbabwe dans le doute

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    Trois semaines après les élections générales au Zimbabwe, un nouveau comptage partiel des votes a débuté samedi, ce qui pourrait renverser la majorité au profit du régime du président Robert Mugabe, accusé par Human Rights Watch de torturer des opposants.

    Ce nouveau comptage intervient alors que la tension ne cesse de croître, faisant craindre une explosion de violence dans ce pays en plein marasme économique, où l'hyperinflation frôle les 165.000% sur l'année.

    L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé samedi l'existence de "camps de torture", où le parti au pouvoir passe à tabac des sympathisants de l'opposition.

    "La torture et la violence s'accroissent au Zimbabwe", a déploré HWR, en appelant l'Union africaine (UA) à "intervenir immédiatement (...) pour protéger les civils et mettre un terme à l'impasse politique".

    Le nouveau comptage est prévu dans 23 des 210 circonscriptions du pays, où les Zimbabwéens avaient voté le 29 mars pour élire leur président, députés, sénateurs et conseillers municipaux.

    L'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF) du président Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, a officiellement perdu les législatives.

    Mais les résultats du nouveau comptage, réclamé par le régime qui a invoqué des irrégularités, pourraient lui permettre de récupérer sa majorité à la chambre des députés où la Zanu-PF n'a remporté que 97 sièges contre 109 au Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d'opposition.

    L'issue de la présidentielle, entre notamment Robert Mugabe, 84 ans, qui briguait un 6e mandat, et le leader du MDC Morgan Tsvangirai, 56 ans, n'a toujours pas été annoncée. Cela n'a pas empêché la Zanu-PF de réclamer un second tour de scrutin, tandis que M. Tsvangirai a revendiqué sa victoire.

    L'opposition estime que le régime tente de récupérer frauduleusement le contrôle du Parlement. "Nous n'accepterons pas l'issue de ce soi-disant nouveau comptage. C'est une procédure illégale", a déclaré samedi le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa. "Ils ont bourré ces urnes", a-t-il ajouté.

    Le nouveau décompte, prévu à partir de 08h00 (06H00 GMT), a démarré avec près d'une heure de retard dans au moins deux circonscriptions.

    A Murombedzi (environ 80 km de Harare), où se trouve le bureau de vote de Zvimba Nord, des observateurs étrangers et des représentants des différents candidats surveillaient les opérations.

    Le directeur de la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC), George Chiweshe, a précisé que les résultats ne seraient pas connus avant mardi. "Nous nous attendons à ce qu'ils terminent le comptage dans les trois à quatre jours", a-t-il déclaré.

    A Domboshava, à une trentaine de km au nord de Harare, des villageois étaient excédés par la lenteur des opérations.

    "Je sens que ça va se passer comme pour la présidentielle. Je n'en peux plus d'attendre", a déclaré l'un d'entre eux, Jasper Chitsote.

    Par ailleurs, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a interpellé samedi les dirigeants africains, leur demandant d'intervenir pour tenter de résoudre la crise électorale au Zimbabwe.

    "Il y a eu une forte attention internationale, et la question suivante a été posée: +où sont les Africains, où sont les leaders des pays de la région, que font-ils, quelle aide peuvent-ils apporter?+," a déclaré M. Annan à Nairobi.

    Les dirigeants d'Afrique australe se sont jusqu'à présent contentés de demander la publication la plus rapide possible des résultats. Morgan Tsvangirai les a appelés jeudi à prendre une nouvelle initiative et a récusé la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki, accusé de manquer de fermeté envers le régime de Mugabe.

    source : AFP
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