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Marcus Aurelius revient en Algérie
AU BOUT D’UN PARCOURS DIGNE D’UN ‘’FILM POLICIER’’
Marcus Aurelius retourne en Algérie[IMG]http://www.lecourrier-d***********/photos/6.jpg[/IMG] Le ministère de la Culture a choisi le lancement du mois du patrimoine pour procéder à la récupération officielle du buste de Marcus Aurelius, le célèbre empereur romain, subtilisé, faut-il le rappeler, en décembre 1996 du centre culturel de Skikda. Et c’est dans la solennité propre aux cérémoniaux du genre que le fameux buste a retrouvé la place qui aurait dû être la sienne, au niveau du musée des antiquités de la capitale, et ce, au bout d’une assez longue et laborieuse bataille diplomatique de près de dix ans. Une pièce de notre patrimoine et de notre histoire, comme a tenu à le souligner madame la ministre de la Culture qui a présidé ce cérémonial en compagnie de son collègue des Affaires étrangères. Car, c’est ce dernier département qui a rapatrié l’objet, une tête de marbre de près d’une trentaine de centimètres de hauteur, le 1er mars dernier de Washington en transitant par Montréal. Volée le 22 décembre 1996 du centre culturel de la ville de Skikda, cette pièce qui portait le numéro 821, a atterri à New York où elle a été proposée à la vente par la célébrissime galerie Christie's le 8 juin 2004 et ce, pour le compte de la galerie marchande "Samarcande arts anciens", sise à Paris. Interpol qui a été officiellement saisie par les autorités algériennes et grâce à l’étroite coopération de l'Administration américaine, a pu récupérer le buste pour le remettre en janvier dernier à notre ambassade d'Algérie à Washington. Un parcours tumultueux que Khalida Toumi a qualifié de ‘’roman policier’’, car "on ne disposait pas des spécifications précises du buste et celles qui ont été données à Interpol ne correspondaient pas à l'objet retrouvé", dira-t-elle. Et des photos du buste prises à côté d'une règle graduée ont pu combler cette lacune qui ont permis de convaincre Interpol pour prouver la propriété de l'Algérie sur cette pièce, a-t-elle ajouté avant qu’elle ne déplore les conditions dans lesquelles étaient exposées ces pièces. "Elles n'étaient pas dans un musée, mais dans un centre culturel géré par la commune, qui ne disposait pas des mesures de sécurité adéquates", a-t-elle déclaré. Cependant, elle affirmera que la situation a totalement changé depuis 1996 puisque dira-t-elle, l'Etat "a décidé de conserver les pièces de valeur dans des musées dignes de ce nom, gérées selon les normes juridiques et sécuritaires internationales" A relever que seul le buste est la seule pièce à avoir été retrouvée puisque les huit autres pièces historiques, subtilisées au même moment n'ont pas encore été retrouvées : des "têtes" de femmes, d'un homme, d'un garçon, d'une fille et d'un "clown", toutes en marbre sauf une en pierre. Khalida Toumi n’a pas raté l’occasion de pointer du doigt un marché international de trafic illicite de biens culturels, qui provoque une saignée du patrimoine des pays du Sud. Et les pouvoirs publics ne semblent pas rester les bras croisés face à ce fléau dangereux puisque, apprend-on de la bouche de la ministre, "une stratégie de sauvegarde du patrimoine" est en élaboration et sera présentée devant le gouvernement "avant fin mai, et ce, précisera-t-elle, sur instruction du président. Et il faut le reconnaître, de gros efforts sont déployés ces derniers temps en termes de durcissement de l’arsenal juridique à même de prémunir le plus possible notre patrimoine contre le pillage et le trafic des réseaux criminels aussi bien nationaux qu’internationaux dont le décret exécutif portant sur les modalités de l’inventaire général des biens culturels protégés, celui inhérent au stockage des biens culturels immatériels dans la banque nationale de données, celui concernant les modalités d’établissement du plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques et de leur zone de protection (PPMVSA) ou encore celui portant sur les modalités d’établissement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS)… Pour sa part, se félicitant de la conjonction des efforts des différents services du gouvernement algérien ayant abouti à la récupération du buste, Mourad Medelci, le responsable de notre diplomatie a déclaré que même si certains pourraient minimiser la valeur de cette pièce, il s'agit de notre patrimoine historique et culturel, qui est inestimable", a-t-il affirmé.
Talsa M.
Qui est Marcus Aurelius ?Le philosophe stoïcien Marcus Aurelius (Marc Aurèle) a régné sur l'empire romain de 161 à 180 après JC. Il a légué un célèbre recueil philosophique (sous le titre "Pensées"), qui prône les principes de la vertu. L'Algérie a été sous domination romaine durant un demi-millénaire, de la moitié du deuxième siècle avant- JC jusqu'au cinquième siècle de notre ère. Les traces de cette présence romaine sont nombreuses à travers le territoire national, des côtes jusqu'aux limites du Sahara.
Les péripéties de la récupération du buste de Marcus Aurelius
- 22 décembre 1996 : le Centre culturel de Skikda où était conservé le buste sous le numéro 811 signale son vol, ainsi que huit autres têtes en marbre et en pierre datant toutes de l'époque romaine. - Début 1997 : le ministère de la Culture, via les services de la Sûreté nationale, soupçonne la sortie frauduleuse à l'étranger du buste et saisit Interpol. - 16 mars 2004 : la trace du buste est retrouvée à New York, sur les catalogues des objets de valeur proposés à la vente par la prestigieuse galerie Christie's. - 2 juin 2004 : la société britannique "The art loss registry", spécialisée dans la recherche des oeuvres d'art, antiquités et objets de valeur volées, procède à l'identification du buste. L'ambassade d'Algérie dans la capitale américaine charge son avocat-conseil de suivre l'affaire auprès des autorités américaines, qui entament alors la procédure légale visant à consacrer le droit de propriété de l'Algérie sur la sculpture. - 7 juin 2004 : Interpol-Washington saisit le Département américain de la Sécurité intérieure, de l'Immigration et des Douanes et lui signale la présence du buste sur les catalogues de Christie's. - 21 novembre 2005 : les services du département américain de la Justice introduisent une procédure judiciaire auprès de la Cour de New York, en vue de la confiscation du buste volé. - 13 décembre 2006 : un juge de New York en charge du dossier ordonne aux autorités américaines de disposer du buste et autorise le département américain de la Justice à le restituer à l'Algérie. - 16 janvier 2008 : les autorités américaines restituent le buste à l'Algérie lors d'une cérémonie à l'ambassade d'Algérie à Washington. - 1er mars 2008 : le buste est rapatrié en Algérie, de Washington via Montréal, par les services du ministère des Affaires étrangères. - 16 avril 2008 : à la veille du mois du patrimoine (17 avril-17 mai), la sculpture est remise au ministère de la Culture et est exposée au Musée des antiquités à Alger.
Marcus Aurelius retourne en Algérie[IMG]http://www.lecourrier-d***********/photos/6.jpg[/IMG] Le ministère de la Culture a choisi le lancement du mois du patrimoine pour procéder à la récupération officielle du buste de Marcus Aurelius, le célèbre empereur romain, subtilisé, faut-il le rappeler, en décembre 1996 du centre culturel de Skikda. Et c’est dans la solennité propre aux cérémoniaux du genre que le fameux buste a retrouvé la place qui aurait dû être la sienne, au niveau du musée des antiquités de la capitale, et ce, au bout d’une assez longue et laborieuse bataille diplomatique de près de dix ans. Une pièce de notre patrimoine et de notre histoire, comme a tenu à le souligner madame la ministre de la Culture qui a présidé ce cérémonial en compagnie de son collègue des Affaires étrangères. Car, c’est ce dernier département qui a rapatrié l’objet, une tête de marbre de près d’une trentaine de centimètres de hauteur, le 1er mars dernier de Washington en transitant par Montréal. Volée le 22 décembre 1996 du centre culturel de la ville de Skikda, cette pièce qui portait le numéro 821, a atterri à New York où elle a été proposée à la vente par la célébrissime galerie Christie's le 8 juin 2004 et ce, pour le compte de la galerie marchande "Samarcande arts anciens", sise à Paris. Interpol qui a été officiellement saisie par les autorités algériennes et grâce à l’étroite coopération de l'Administration américaine, a pu récupérer le buste pour le remettre en janvier dernier à notre ambassade d'Algérie à Washington. Un parcours tumultueux que Khalida Toumi a qualifié de ‘’roman policier’’, car "on ne disposait pas des spécifications précises du buste et celles qui ont été données à Interpol ne correspondaient pas à l'objet retrouvé", dira-t-elle. Et des photos du buste prises à côté d'une règle graduée ont pu combler cette lacune qui ont permis de convaincre Interpol pour prouver la propriété de l'Algérie sur cette pièce, a-t-elle ajouté avant qu’elle ne déplore les conditions dans lesquelles étaient exposées ces pièces. "Elles n'étaient pas dans un musée, mais dans un centre culturel géré par la commune, qui ne disposait pas des mesures de sécurité adéquates", a-t-elle déclaré. Cependant, elle affirmera que la situation a totalement changé depuis 1996 puisque dira-t-elle, l'Etat "a décidé de conserver les pièces de valeur dans des musées dignes de ce nom, gérées selon les normes juridiques et sécuritaires internationales" A relever que seul le buste est la seule pièce à avoir été retrouvée puisque les huit autres pièces historiques, subtilisées au même moment n'ont pas encore été retrouvées : des "têtes" de femmes, d'un homme, d'un garçon, d'une fille et d'un "clown", toutes en marbre sauf une en pierre. Khalida Toumi n’a pas raté l’occasion de pointer du doigt un marché international de trafic illicite de biens culturels, qui provoque une saignée du patrimoine des pays du Sud. Et les pouvoirs publics ne semblent pas rester les bras croisés face à ce fléau dangereux puisque, apprend-on de la bouche de la ministre, "une stratégie de sauvegarde du patrimoine" est en élaboration et sera présentée devant le gouvernement "avant fin mai, et ce, précisera-t-elle, sur instruction du président. Et il faut le reconnaître, de gros efforts sont déployés ces derniers temps en termes de durcissement de l’arsenal juridique à même de prémunir le plus possible notre patrimoine contre le pillage et le trafic des réseaux criminels aussi bien nationaux qu’internationaux dont le décret exécutif portant sur les modalités de l’inventaire général des biens culturels protégés, celui inhérent au stockage des biens culturels immatériels dans la banque nationale de données, celui concernant les modalités d’établissement du plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques et de leur zone de protection (PPMVSA) ou encore celui portant sur les modalités d’établissement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS)… Pour sa part, se félicitant de la conjonction des efforts des différents services du gouvernement algérien ayant abouti à la récupération du buste, Mourad Medelci, le responsable de notre diplomatie a déclaré que même si certains pourraient minimiser la valeur de cette pièce, il s'agit de notre patrimoine historique et culturel, qui est inestimable", a-t-il affirmé.
Talsa M.
Qui est Marcus Aurelius ?Le philosophe stoïcien Marcus Aurelius (Marc Aurèle) a régné sur l'empire romain de 161 à 180 après JC. Il a légué un célèbre recueil philosophique (sous le titre "Pensées"), qui prône les principes de la vertu. L'Algérie a été sous domination romaine durant un demi-millénaire, de la moitié du deuxième siècle avant- JC jusqu'au cinquième siècle de notre ère. Les traces de cette présence romaine sont nombreuses à travers le territoire national, des côtes jusqu'aux limites du Sahara.
Les péripéties de la récupération du buste de Marcus Aurelius
- 22 décembre 1996 : le Centre culturel de Skikda où était conservé le buste sous le numéro 811 signale son vol, ainsi que huit autres têtes en marbre et en pierre datant toutes de l'époque romaine. - Début 1997 : le ministère de la Culture, via les services de la Sûreté nationale, soupçonne la sortie frauduleuse à l'étranger du buste et saisit Interpol. - 16 mars 2004 : la trace du buste est retrouvée à New York, sur les catalogues des objets de valeur proposés à la vente par la prestigieuse galerie Christie's. - 2 juin 2004 : la société britannique "The art loss registry", spécialisée dans la recherche des oeuvres d'art, antiquités et objets de valeur volées, procède à l'identification du buste. L'ambassade d'Algérie dans la capitale américaine charge son avocat-conseil de suivre l'affaire auprès des autorités américaines, qui entament alors la procédure légale visant à consacrer le droit de propriété de l'Algérie sur la sculpture. - 7 juin 2004 : Interpol-Washington saisit le Département américain de la Sécurité intérieure, de l'Immigration et des Douanes et lui signale la présence du buste sur les catalogues de Christie's. - 21 novembre 2005 : les services du département américain de la Justice introduisent une procédure judiciaire auprès de la Cour de New York, en vue de la confiscation du buste volé. - 13 décembre 2006 : un juge de New York en charge du dossier ordonne aux autorités américaines de disposer du buste et autorise le département américain de la Justice à le restituer à l'Algérie. - 16 janvier 2008 : les autorités américaines restituent le buste à l'Algérie lors d'une cérémonie à l'ambassade d'Algérie à Washington. - 1er mars 2008 : le buste est rapatrié en Algérie, de Washington via Montréal, par les services du ministère des Affaires étrangères. - 16 avril 2008 : à la veille du mois du patrimoine (17 avril-17 mai), la sculpture est remise au ministère de la Culture et est exposée au Musée des antiquités à Alger.
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