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Dernière trouvaille du régime algérien!
20 avril : la mémoire à bas débit
Ce 20 avril 2008 ne sera assurément pas comme les précédents. Non pas qu’il n’évoque plus l’épopée, certes douloureuse, du combat démocratique en Algérie ou qu’il ne représente point ce repère culturel et politique pour la nouvelle génération, mais parce que les autorités officielles ont pris, pour la première fois depuis 28 ans, le risque d’assumer publiquement une entreprise de destruction de ce symbole via une tromperie technologique. Ainsi donc, ce 20 avril, témoin de la Kabylie, voire de l’Algérie belle et rebelle, semble désormais être un legs trop lourd à porter pour nos officiels. Il faut donc l’effacer des mémoires, par la magie des TIC, pour mieux faire passer la pilule. Notre ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication croyait pouvoir révolutionner son secteur en instituant une journée nationale du haut débit, un 20 avril, comme par hasard… ! Au-delà de l’indigence symbolique d’une telle trouvaille qui voudrait qu’on célèbre un produit dérivé de l’internet qui plus est frelaté, il est difficile de ne pas y voir une volonté officielle de déconnecter l’opinion publique d’un repère culturel aussi mobilisateur. Etait-il à ce point impossible à nos honorables responsables de trouver une autre date que le 20 avril pour caser ce « machin » de haut débit, débile plutôt, si tant est qu’il fallait fixer ce rendez-vous sur un calendrier national déjà étouffant de ces journées aussi farfelues les unes que les autres ? Loin d’être une coquetterie technologique, l’arrière-pensée politique de cette tentative de « débaptisation » est évidente. Il fallait, en effet, mettre la puce à l’oreille des Algériens pour incruster dans leur mémoire un succédané de 20 avril plus fluide à l’énoncé mais surtout moins évocateur. Et le printemps berbère, voire même le printemps noir, ne seraient ainsi que de vagues réminiscences d’un passé ô combien encombrant pour un régime qui veut réécrire sa propre histoire expurgée des luttes citoyennes. C’est dire que M. le ministre serait mieux inspiré d’assurer, pour de vrai, le haut débit sur son réseau, au compte-gouttes, au lieu de lui fixer une date commémorative sur mesure. Tous les spécialistes des TIC savent qu’internet en Algérie est à l’âge de la pierre (512 Kbps) comparé au haut débit, le vrai, dont jouissent nos voisins immédiats et à volonté. La fracture numérique entre l’Algérie et le reste du monde est à ce niveau M. le ministre ! Ce n’est sûrement pas en décrétant le 20 avril journée du haut débit que l’internet sera démocratisé dans un pays où la connexion reste poussive. Question à deux clics : quel rapport entre les luttes du 20 avril et le haut débit d’internet ? Un problème de réseau…
Hassan Moali
Ce 20 avril 2008 ne sera assurément pas comme les précédents. Non pas qu’il n’évoque plus l’épopée, certes douloureuse, du combat démocratique en Algérie ou qu’il ne représente point ce repère culturel et politique pour la nouvelle génération, mais parce que les autorités officielles ont pris, pour la première fois depuis 28 ans, le risque d’assumer publiquement une entreprise de destruction de ce symbole via une tromperie technologique. Ainsi donc, ce 20 avril, témoin de la Kabylie, voire de l’Algérie belle et rebelle, semble désormais être un legs trop lourd à porter pour nos officiels. Il faut donc l’effacer des mémoires, par la magie des TIC, pour mieux faire passer la pilule. Notre ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication croyait pouvoir révolutionner son secteur en instituant une journée nationale du haut débit, un 20 avril, comme par hasard… ! Au-delà de l’indigence symbolique d’une telle trouvaille qui voudrait qu’on célèbre un produit dérivé de l’internet qui plus est frelaté, il est difficile de ne pas y voir une volonté officielle de déconnecter l’opinion publique d’un repère culturel aussi mobilisateur. Etait-il à ce point impossible à nos honorables responsables de trouver une autre date que le 20 avril pour caser ce « machin » de haut débit, débile plutôt, si tant est qu’il fallait fixer ce rendez-vous sur un calendrier national déjà étouffant de ces journées aussi farfelues les unes que les autres ? Loin d’être une coquetterie technologique, l’arrière-pensée politique de cette tentative de « débaptisation » est évidente. Il fallait, en effet, mettre la puce à l’oreille des Algériens pour incruster dans leur mémoire un succédané de 20 avril plus fluide à l’énoncé mais surtout moins évocateur. Et le printemps berbère, voire même le printemps noir, ne seraient ainsi que de vagues réminiscences d’un passé ô combien encombrant pour un régime qui veut réécrire sa propre histoire expurgée des luttes citoyennes. C’est dire que M. le ministre serait mieux inspiré d’assurer, pour de vrai, le haut débit sur son réseau, au compte-gouttes, au lieu de lui fixer une date commémorative sur mesure. Tous les spécialistes des TIC savent qu’internet en Algérie est à l’âge de la pierre (512 Kbps) comparé au haut débit, le vrai, dont jouissent nos voisins immédiats et à volonté. La fracture numérique entre l’Algérie et le reste du monde est à ce niveau M. le ministre ! Ce n’est sûrement pas en décrétant le 20 avril journée du haut débit que l’internet sera démocratisé dans un pays où la connexion reste poussive. Question à deux clics : quel rapport entre les luttes du 20 avril et le haut débit d’internet ? Un problème de réseau…
Hassan Moali
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