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Maroc :Habiter un bidonville devient un ascensseur social

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  • Maroc :Habiter un bidonville devient un ascensseur social

    Pas facile d'y voir autre chose que l'indigence, car le lieu s'apparente à un taudis. Pourtant, l'univers des bidonvilles est nettement plus complexe que l'on ne pourrait le croire. Avec un peu d'esprit curieux et aventureux, le regard vers ces habitants de ces bidonvilles ou du moins pour une partie de ces habitants va changer. Il faut juste prendre le temps de s'introduire dans ce monde où l'étranger de passage est déconcerté par le ressentiment lu dans le regard d'une population méfiante, peu habituée à voir des inconnus visiter leur karyan. Ce ressentiment n'est pas uniquement dû au fait qu'ils sont des laissés-pour-compte, mais également par crainte de débusquer une autre catégorie de personnes ayant les moyens, mais qui reste sur les lieux en attendant une offrande de l'Etat.

    Incroyable ! A Bachkou, l'un des plus anciens bidonvilles de la métropole, il n'y a pas que des pauvres qui squattent cette carrière. En fait, au sein de ce bidonville, il y a également des classes sociales. On rencontre des professeurs, des commerçants, des fonctionnaires dans l'administration publique et même certaines personnes qui ont monté des petites entreprises et évidemment le reste c'est-à-dire les démunis.

    Cette «hiérarchie sociale» se voit également au niveau de l'aspect des baraques, de leurs superficies et de leurs ameublements intérieurs. Et si ces gens ont choisi d'y élire domicile, c'est parce que la vie leur revient moins cher ici qu'ailleurs. « Pourquoi voulez-vous que j'achète ou je loue un appartement, alors que tôt au tard j'en bénéficierai d'un. J'ai déjà des dizaines comme moi avec un statut pareil recevoir soit un terrain ou carrément un logement», a affirmé fièrement un fonctionnaire vivant à la carrière. C'est l'idée de vivre gratuitement en attendant l'aide de l'Etat qui incite cette catégorie de personnes à s'accrocher à sa baraque même s'il peut facilement se payer un logement décent.

    Il faut dire que ces gens-là ne payent presque pas de charge, y compris l'eau potable. Au fil des années, ces gens ont développé l'esprit d'assistanat. «C'est à l'Etat de nous loger s'il veut qu'on quitte nos baraques. Il n'est pas question que je dépense un sou pour partir ailleurs», indique un autre habitant.

    D'ailleurs, certains, une fois avoir bénéficié changent de camps et vont s'installer dans un autre karyan en attendant qu'ils soient à nouveau relogés. C'est absurde la façon avec laquelle ces fraudeurs voient les choses. Et ce n'est pas bête de leur part parce que procéder ainsi leur permet de cumuler les logements qu'ils louent ou qu'ils revendent alors que ceux qui en ont vraiment besoin attendent toujours. Tout cela ce fait avec la connivence de certains représentants des pouvoirs publics (mqadam, cheikh, caïd …). Selon un représentant des pouvoirs publics, habiter dans les carrières est devenu un moyen de promotion sociale. La vraie misère, dit-il, se trouve à l'intérieur de la ville où les familles honnêtes ont du mal à joindre les deux bouts.

    Et d'ajouter que c'est aux médias de lever le voile sur ce genre de pratiques qui mettent en péril le processus de lutte contre l'habitat insalubre au niveau de la région du Grand Casablanca.
    ---------------------------------------------------

    370 groupements de bidonvilles

    La région du Grand Casablanca, exceptées les communes rurales avoisinantes, compte 370 groupements des bidonvilles abritant 53 915 logements, soit 7,7 % du parc total des logements urbains de la capitale économique du Royaume.
    Selon une enquête récente réalisée par le service de la statistique à la Direction régionale du département de la Prévision économique et du Plan à Casablanca, ces bidonvilles logent 57 463 ménages et près de 300 000 habitants, soit respectivement 8,8 % du nombre total des ménages urbains et 8,6 % de la population urbaine de la région.

    Une forte concentration de ces habitations de fortune est enregistrée au niveau des préfectures de Aïn Sebâa-Hay Mohammadi (41,1 %), de Mohammedia (17,1 %), de Sidi Bernoussi (13,3 %), de Aïn Chok-Hay Hassani (9,8 %), de Casablanca-Anfa (9,2 %) et de Ben M'sik-Médiouna (8 %). Pratiquement, chaque arrondissement ou municipalité a ses propres bidonvilles.
    Le Matin

  • #2
    Maroc :Habiter un bidonville devient un ascensseur social

    L'idée de vivre gratuitement maintient les gens sur place et développe l'esprit d'assistanat

    ..............................

    La première impression lorsque l'on arrive à un bidonville c'est que l'on va plonger dans un univers précaire où couve la misère. Un sentiment dicté par la qualité de l'habitat constituée de matériaux de récupération (bidons, cartons, plastiques, tôles, …).

    Pas facile d'y voir autre chose que l'indigence, car le lieu s'apparente à un taudis. Pourtant, l'univers des bidonvilles est nettement plus complexe que l'on ne pourrait le croire. Avec un peu d'esprit curieux et aventureux, le regard vers ces habitants de ces bidonvilles ou du moins pour une partie de ces habitants va changer. Il faut juste prendre le temps de s'introduire dans ce monde où l'étranger de passage est déconcerté par le ressentiment lu dans le regard d'une population méfiante, peu habituée à voir des inconnus visiter leur karyan. Ce ressentiment n'est pas uniquement dû au fait qu'ils sont des laissés-pour-compte, mais également par crainte de débusquer une autre catégorie de personnes ayant les moyens, mais qui reste sur les lieux en attendant une offrande de l'Etat.

    Incroyable ! A Bachkou, l'un des plus anciens bidonvilles de la métropole, il n'y a pas que des pauvres qui squattent cette carrière. En fait, au sein de ce bidonville, il y a également des classes sociales. On rencontre des professeurs, des commerçants, des fonctionnaires dans l'administration publique et même certaines personnes qui ont monté des petites entreprises et évidemment le reste c'est-à-dire les démunis.

    Cette «hiérarchie sociale» se voit également au niveau de l'aspect des baraques, de leurs superficies et de leurs ameublements intérieurs. Et si ces gens ont choisi d'y élire domicile, c'est parce que la vie leur revient moins cher ici qu'ailleurs. « Pourquoi voulez-vous que j'achète ou je loue un appartement, alors que tôt au tard j'en bénéficierai d'un. J'ai déjà des dizaines comme moi avec un statut pareil recevoir soit un terrain ou carrément un logement», a affirmé fièrement un fonctionnaire vivant à la carrière. C'est l'idée de vivre gratuitement en attendant l'aide de l'Etat qui incite cette catégorie de personnes à s'accrocher à sa baraque même s'il peut facilement se payer un logement décent.

    Il faut dire que ces gens-là ne payent presque pas de charge, y compris l'eau potable. Au fil des années, ces gens ont développé l'esprit d'assistanat. «C'est à l'Etat de nous loger s'il veut qu'on quitte nos baraques. Il n'est pas question que je dépense un sou pour partir ailleurs», indique un autre habitant.

    D'ailleurs, certains, une fois avoir bénéficié changent de camps et vont s'installer dans un autre karyan en attendant qu'ils soient à nouveau relogés. C'est absurde la façon avec laquelle ces fraudeurs voient les choses. Et ce n'est pas bête de leur part parce que procéder ainsi leur permet de cumuler les logements qu'ils louent ou qu'ils revendent alors que ceux qui en ont vraiment besoin attendent toujours. Tout cela ce fait avec la connivence de certains représentants des pouvoirs publics (mqadam, cheikh, caïd …). Selon un représentant des pouvoirs publics, habiter dans les carrières est devenu un moyen de promotion sociale. La vraie misère, dit-il, se trouve à l'intérieur de la ville où les familles honnêtes ont du mal à joindre les deux bouts.

    Et d'ajouter que c'est aux médias de lever le voile sur ce genre de pratiques qui mettent en péril le processus de lutte contre l'habitat insalubre au niveau de la région du Grand Casablanca.

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    • #3
      c'est exactement le même constat que je faisais ici !
      ?

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