Crise des « subprimes » à la marocaine
La crise financière qui secoue les bourses, les banques et les professionnels de l’immobilier a pour l’instant épargné le Maroc. Certes le marché marocain, en l’absence de convertibilité de la monnaie, est relativement déconnecté/protégé des autres places financières mais on peut se demander si cela va durer.
Pour simplifier, le scénario de la crise dite des « subprimes » provient d’un excès de liquidité. On a construit des produits financiers indexés sur les transactions immobilières pour offrir des placements à forte rentabilité. Il suffisait alors d’encourager ces transactions, en facilitant l’accès au crédit, pour faire monter les rendements de ces placements. L’augmentation des transactions faisait augmenter les prix et tant que les prix de l’immobilier montaient, le système fonctionnait. En claire on avait de la spéculation financière assise sur de la spéculation immobilière : une double bulle qui a fini par éclater.
Au Maroc on parle aussi d’excès de liquidité pour expliquer l’engouement de la bourse de Casablanca. Pour satisfaire ces capitaux, on a créé des produits financiers basés sur l’immobilier : les introductions en bourses des promoteurs immobiliers (CGI et Addoha). Cependant, on se retrouve avec un scénario similaire : une spéculation financière assise sur une spéculation immobilière s’entretenant l’une et l’autre.
Comme pour les subprimes il suffit que les ventes ralentissent pour que la crise survienne. A mon avis cette crise a déjà commencé. Une défaillance d’Addoha ou de la CGI est envisageable en 2009 … ou même avant.
Et pour conclure...
Les "mythes" de l'immobilier Marocain:
Sur les MRE :
Oui les MRE ont le désir d’acheter et achètent. Mais j’aimerai avoir accès a des données fiable pour affirmer que les MRE investissent "Massivement". En tout cas ce ne sont pas eux qui sont visés par les programmes de standing. Dans la réalité les acheteurs des programmes de standing sont encore en majorité de riches marocains qui font souvent un placement spéculatif.
Concernant la fiabilité de l’information, les organisateurs du SMAP immobilier à Paris par exemple diront que les MRE (et que les européens) achètent massivement, mais c’est leur fond de commerce.
Sur le Casaneashore, le tanger Med ou l’usine Renault Nissan :
Je connais bien la clientèle d’affaire à Casablanca puisque c’est celle que traite avec mon agence immobilière à casablanca au quotidien. C’est une clientèle qui représente un flux régulier de gens qui arrivent (et qui partent), mais je ne pense pas qu’il faudra attendre une augmentation de flux importante. Le Casanearshore par exemple c’est aujourd’hui 8.000 m2 livré, 30 000 d’ici fin 2008. Cela représente 3.000 emplois créés. Certaines des sociétés qui vont s’installer au Casaneashore sont déjà installés. Pour les agences immobilières cela va représenter 30, 50, 100 cadres étrangers ou consultants de passage à loger. Pas de quoi remplir les nombreux immeubles qui sont construits à cet effet.
Ce sont les promoteurs qui entretiennent le mythe des touristes d’affaires, ce mythe entretenant ensuite l’augmentation des prix. La conséquence c’est qu’il y a Casablanca beaucoup d’appartement vides dans ce type de programme.
Pour investir dans l’immobilier Locatif à Casablanca, soyez très sélectif.
Sur les ventes de programme de standing à l’étranger:
A part "la Palmeraie" qui a fait une grosse campagne communication en France (Journaux, Télévision, Salons de l’immobilier) il n’y pas grand-chose. J’ai eu accès a des listings de programmes de standing à Marrakech : la majorité des acheteurs sont toujours de riches marocains qui font un placement spéculatif et cette clientèle là n’est pas extensible à l’infini.
Enfin les prix pratiqué, supérieurs à 2000 euro du m2, sont beaucoup trop élevés. Une villa avec un bout de terrain s’achète aujourd’hui à Marrakech de 300 000 à 1 millions d’euros. La clientèle n’est plus là. Les anglais quand à eux achètent souvent à l’étranger pour faire de la spéculation : il achètent le programme avant qu’il ne soit construit pour le revendre ensuite avec un plu value. Aux niveaux de prix pratiqués, il ont partout dans le monde, de meilleurs opportunités d’investissement.
La aussi ce sont les promoteurs entretiennent le mythe de l’acheteur anglais. A ce sujet je me souviens d’un petit promoteur marocain qui avait construit 10 villas de luxe à Marrakech. Elles étaient vendues 700 000 euros. Il me disait que ce produit était parfait pour des anglais (sous entendu c’est trop cher pour les français). C’était il y a deux ans et le programme immobilier est toujours en vente. Le promoteur parle aujourd’hui de l’arrivé prochaine des (riches) russes …
En conclusion
La clientèle étrangère, face à la crise immobilière mondiale, a restreint ses envies d’achat immobilier. Les journaux marocains font état de la baisse des transaction que l’on observe depuis quelques mois. La crise n’épargnera pas le Maroc.
L’immobilier de standing au Maroc est cher et n’est pas toujours exempt de défauts : finitions pas toujours de "standing" et copropriété notamment. Soyez très selectif avant d’acheter.
Sources et synthèse : casawaves.com.
La crise financière qui secoue les bourses, les banques et les professionnels de l’immobilier a pour l’instant épargné le Maroc. Certes le marché marocain, en l’absence de convertibilité de la monnaie, est relativement déconnecté/protégé des autres places financières mais on peut se demander si cela va durer.
Pour simplifier, le scénario de la crise dite des « subprimes » provient d’un excès de liquidité. On a construit des produits financiers indexés sur les transactions immobilières pour offrir des placements à forte rentabilité. Il suffisait alors d’encourager ces transactions, en facilitant l’accès au crédit, pour faire monter les rendements de ces placements. L’augmentation des transactions faisait augmenter les prix et tant que les prix de l’immobilier montaient, le système fonctionnait. En claire on avait de la spéculation financière assise sur de la spéculation immobilière : une double bulle qui a fini par éclater.
Au Maroc on parle aussi d’excès de liquidité pour expliquer l’engouement de la bourse de Casablanca. Pour satisfaire ces capitaux, on a créé des produits financiers basés sur l’immobilier : les introductions en bourses des promoteurs immobiliers (CGI et Addoha). Cependant, on se retrouve avec un scénario similaire : une spéculation financière assise sur une spéculation immobilière s’entretenant l’une et l’autre.
Comme pour les subprimes il suffit que les ventes ralentissent pour que la crise survienne. A mon avis cette crise a déjà commencé. Une défaillance d’Addoha ou de la CGI est envisageable en 2009 … ou même avant.
Et pour conclure...
Les "mythes" de l'immobilier Marocain:
Sur les MRE :
Oui les MRE ont le désir d’acheter et achètent. Mais j’aimerai avoir accès a des données fiable pour affirmer que les MRE investissent "Massivement". En tout cas ce ne sont pas eux qui sont visés par les programmes de standing. Dans la réalité les acheteurs des programmes de standing sont encore en majorité de riches marocains qui font souvent un placement spéculatif.
Concernant la fiabilité de l’information, les organisateurs du SMAP immobilier à Paris par exemple diront que les MRE (et que les européens) achètent massivement, mais c’est leur fond de commerce.
Sur le Casaneashore, le tanger Med ou l’usine Renault Nissan :
Je connais bien la clientèle d’affaire à Casablanca puisque c’est celle que traite avec mon agence immobilière à casablanca au quotidien. C’est une clientèle qui représente un flux régulier de gens qui arrivent (et qui partent), mais je ne pense pas qu’il faudra attendre une augmentation de flux importante. Le Casanearshore par exemple c’est aujourd’hui 8.000 m2 livré, 30 000 d’ici fin 2008. Cela représente 3.000 emplois créés. Certaines des sociétés qui vont s’installer au Casaneashore sont déjà installés. Pour les agences immobilières cela va représenter 30, 50, 100 cadres étrangers ou consultants de passage à loger. Pas de quoi remplir les nombreux immeubles qui sont construits à cet effet.
Ce sont les promoteurs qui entretiennent le mythe des touristes d’affaires, ce mythe entretenant ensuite l’augmentation des prix. La conséquence c’est qu’il y a Casablanca beaucoup d’appartement vides dans ce type de programme.
Pour investir dans l’immobilier Locatif à Casablanca, soyez très sélectif.
Sur les ventes de programme de standing à l’étranger:
A part "la Palmeraie" qui a fait une grosse campagne communication en France (Journaux, Télévision, Salons de l’immobilier) il n’y pas grand-chose. J’ai eu accès a des listings de programmes de standing à Marrakech : la majorité des acheteurs sont toujours de riches marocains qui font un placement spéculatif et cette clientèle là n’est pas extensible à l’infini.
Enfin les prix pratiqué, supérieurs à 2000 euro du m2, sont beaucoup trop élevés. Une villa avec un bout de terrain s’achète aujourd’hui à Marrakech de 300 000 à 1 millions d’euros. La clientèle n’est plus là. Les anglais quand à eux achètent souvent à l’étranger pour faire de la spéculation : il achètent le programme avant qu’il ne soit construit pour le revendre ensuite avec un plu value. Aux niveaux de prix pratiqués, il ont partout dans le monde, de meilleurs opportunités d’investissement.
La aussi ce sont les promoteurs entretiennent le mythe de l’acheteur anglais. A ce sujet je me souviens d’un petit promoteur marocain qui avait construit 10 villas de luxe à Marrakech. Elles étaient vendues 700 000 euros. Il me disait que ce produit était parfait pour des anglais (sous entendu c’est trop cher pour les français). C’était il y a deux ans et le programme immobilier est toujours en vente. Le promoteur parle aujourd’hui de l’arrivé prochaine des (riches) russes …
En conclusion
La clientèle étrangère, face à la crise immobilière mondiale, a restreint ses envies d’achat immobilier. Les journaux marocains font état de la baisse des transaction que l’on observe depuis quelques mois. La crise n’épargnera pas le Maroc.
L’immobilier de standing au Maroc est cher et n’est pas toujours exempt de défauts : finitions pas toujours de "standing" et copropriété notamment. Soyez très selectif avant d’acheter.
Sources et synthèse : casawaves.com.
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