Le MSP se déchire, le MRN se vide, Djaballah officiellement déchu...
En un mot comme en mille, il n’y a qu’à accorder le minimum d’attention aux multiples soubresauts pour constater que la crise est bel et bien réelle, mais cette dernière, a, et selon toute vraisemblance, atteint son point de non retour.
En un mot comme en mille, il n’y a qu’à accorder le minimum d’attention aux multiples soubresauts pour constater que la crise est bel et bien réelle, mais cette dernière, a, et selon toute vraisemblance, atteint son point de non retour.
Est-ce la «fin d’une génération» ou, plus profondément, l’expression achevée d’une crise qui en aura déjà emporté plus d’un ? Les faits étant ce qu’ils sont, l’on ne peut que prendre acte de ce que le retour de l’Etat, au devant de la scène, aura entrainé l’affaiblissement de tous ceux qui, justement, ne seront devenus forts qu’à la faveur de la profonde crise structurelle qu’ils ont eu à subir depuis la fin de la décennie 1980-1990.
Ce que l’on pressentait depuis de nombreuses années déjà, n’est plus qu’un secret de polichinelle excepté chez ceux, habitués tout autant à «couper les cheveux en quatre», selon l’expression populaire bien connue, ou encore à toujours s’arranger pour trouver les mots pour masquer les évidences. Bref, et en un mot comme en mille, il n’y a qu’à accorder le minimum d’attention aux multiples soubresauts et conflits qui agitent le camp traditionnellement affublé de l’étiquette «islamiste» pour constater que crise, non seulement est bel et bien réelle, mais cette dernière, a, et selon toute vraisemblance, atteint son point de non retour. D’abord, celui que l’on persiste toujours à considérer comme le poids lourd de l’islam politique dans notre pays, le Mouvement de la société pour la paix, fait les choux gras de la presse nationale ces derniers temps, non parce qu’il aurait quelque part repris du poil de la bête ou innové de quelque façon que ce soit, mais surtout du fait des profondes dissensions internes, certes perceptibles à peine quelques temps après la disparition prématurée de Mahfoud Nahnah, mais d’autant plus apparues au grand jour en ces avant-veilles de tenue d’un Congrès jugé capital pour l’avenir du parti et qui aura définitivement achevé de ruiner les derniers espoirs de militants et de sympathisants qui, jusqu’au dernier moment, auront refusé de voir la réalité en face. A savoir que l’Etat a réellement repris sous sa coupe le terrain perdu depuis le milieu de la décennie 1980-1990, en matière de défense et de protection de la religion, et ce, d’abord et avant tout parce que, petit à petit, il s’est, de nouveau, attelé à des principes comme la justice sociale, la répartition des richesses ou encore la lutte contre la corruption. C’est là, on le sait, les principaux viviers où a été puisé l’islam politique dès son apparition massive dans notre pays. Autre élément à ne pas sous-estimer, le fait que l’entrée dans le jeu institutionnel légal de formations comme le MSP ou encore le Mouvement Al Islah, aura tôt fait de ne faire comprendre qu’une chose et de ne prendre en considération que les militants de son propre parti politique, et tout autre chose est de se comporter en véritable homme ou femme politique, c’est-à-dire avant tout soucieux et préoccupé par l’intérêt de la nation dans son ensemble.
L’apprentissage aura été d’autant plus douloureux que les premiers grincements de dents seront vite apparu à la faveur de l’incorporation du MSP dans l’Alliance présidentielle. Dès lors, il devenait clair que le MPS se devait de trouver autre chose que cette prétendue «idéologie islamiste» pour rassembler ses troupes et développer un discours qui aille véritablement dans le sens des attentes populaires. C’est pourquoi, aussi, l’on peut considérer que, quels que soient les arrangements ou les «combines» qui pourraient émerger lors du Congrès en question, non seulement le ver est dans le fruit, mais pire, qu’il faudra un incroyable effort d’imagination aux futurs dirigeants pour convaincre les leurs qu’il ne sera agit là que d’un incident de parcours.
L’apprentissage aura été d’autant plus douloureux que les premiers grincements de dents seront vite apparu à la faveur de l’incorporation du MSP dans l’Alliance présidentielle. Dès lors, il devenait clair que le MPS se devait de trouver autre chose que cette prétendue «idéologie islamiste» pour rassembler ses troupes et développer un discours qui aille véritablement dans le sens des attentes populaires. C’est pourquoi, aussi, l’on peut considérer que, quels que soient les arrangements ou les «combines» qui pourraient émerger lors du Congrès en question, non seulement le ver est dans le fruit, mais pire, qu’il faudra un incroyable effort d’imagination aux futurs dirigeants pour convaincre les leurs qu’il ne sera agit là que d’un incident de parcours.
Autre facteur, la toute récente décision du Conseil d’Etat qui vient de débouter le cheikh Abdallah Djaballah et qui l’empêche désormais de conserver quelque visée allant dans le sens du Mouvement qu’il aura pourtant lui-même créé. Dernière grande figure de l’islam politique algérien à avoir émergé au lendemain de l’ouverture démocratique de 1989, Djaballah, rassembleur et tacticien, se voit ainsi privé d’un cadre et d’une tribune indispensables à l’action qu’il mène depuis plus de deux décennies maintenant.
Où l’on peut constater, sans trop de difficultés, qu’alors même que c’est l’affaiblissement de l’Etat qui a pu faire la montée en puissance de l’islam politique dans notre pays, c’est le renforcement et la stabilisation de ce même Etat qui entraine, de fait, l’affaiblissement de tous ceux qui avaient fait de la religion et de la lutte contre les maux sociaux leur cheval de bataille.
- MidiLibre
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