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Les compagnies aériennes américaines replongent dans le rouge

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  • Les compagnies aériennes américaines replongent dans le rouge

    Sur le front tant des dépenses que des recettes, les compagnies aériennes américaines sont à la peine. La hausse de plus de 75 % en un an de la facture pétrolière a fait exploser les coûts et fait replonger dans le rouge les compagnies aériennes, qui, sur le seul premier trimestre, devraient avoir perdu, hors éléments exceptionnels, entre 1,2 et 1,4 milliard de dollars.

    Et le pire est peut-être à venir dans la mesure où la dégradation de la conjoncture économique pourrait commencer à peser lourdement sur le chiffre d'affaires, qui a jusque-là bien résisté. L'an dernier, six ans après le choc du 11 septembre 2001, qui avait plongé le ciel américain dans la crise la plus grave de son histoire, les compagnies pensaient avoir retrouvé le chemin de la profitabilité. Après de longs et pénibles exercices de réduction des coûts, elles étaient sorties des processus de redressement judiciaire. Attirées par l'embellie, de nouvelles compagnies à bas coûts avaient même tenté de prendre leur envol.

    Un an plus tard, les nuages se sont accumulés et les faillites ont fait leur retour. Quatre petits transporteurs ont déposé leur bilan au cours des dernières semaines et les grandes compagnies ont toutes, à l'exception du champion du « low cost » Southwest, affiché des pertes trimestrielles. US Airways, qui annoncera ses résultats aujourd'hui, ne semble guère en mesure de surprendre positivement les observateurs.
    Tourmente boursière

    Affectées par de gigantesques moins-values comptables de respectivement 6,1 et 3,9 milliards de dollars, Delta et Northwest, qui ont enclenché un processus de fusion, affichent ainsi, hors impact comptable, des pertes nettes de 274 et 191 millions de dollars. Mais les deux partenaires américains d'Air France ne sont pas les seuls à souffrir. Avant-hier, United Airlines, dont la facture pétrolière a bondi de 51 %, à 1,6 milliard de dollars, a annoncé une perte trimestrielle de 537 millions de dollars contre un bénéfice de 152 millions sur la même période l'an dernier. Le groupe a du coup vu son cours de Bourse reculer de 37 % en une seule journée, mardi (- 62 % depuis le début de l'année), et entraîné avec lui à la baisse la quasi-totalité des compagnies, qui affichaient des reculs souvent supérieurs à 15 %.

    Hier, au lendemain de ce tremblement de terre boursier, certaines se ressaisissaient mais faiblement (United + 5 % à mi-séance, Northwest +1,50 %), mais d'autres étaient en baisse comme Continental (- 5 %). Accablé en outre par des problèmes de maintenance de sa flotte, American a, de son côté, dû annuler des milliers de vols et annoncer une perte de 328 millions sur le dernier trimestre. Même JetBlue, une « low cost » considérée comme un succès, affiche une perte de 8 millions.

    Dans ce contexte, l'approche d'une nouvelle phase de consolidation permettant de réduire progressivement les capacités et de générer des économies d'échelle fait figure de rare nouvelle modestement positive. A court terme, une fusion n'a cependant aucun impact sur le prix du pétrole, qui fragilise les compagnies. En attendant, elles en sont réduites à des expédients. United Airlines a annoncé le départ de 1.100 salariés (2 % de ses effectifs) et, comme la plupart de ses concurrents, une accélération de son programme de réduction de ses capacités domestiques. Pour augmenter leurs recettes, de nombreux transporteurs vont facturer 25 dollars l'enregistrement d'un deuxième bagage en soute ou imposer des hausses de prix.

    Les compagnies, dont les chiffres d'affaires restent globalement pour l'instant encore bien orientés, soulignent enfin que le premier trimestre est en général le plus difficile. Elles espèrent aujourd'hui que la demande résistera cet été.

    Par Les Echos
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