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Le paludisme toujours aussi meurtrier en Afrique

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  • Le paludisme toujours aussi meurtrier en Afrique

    Le paludisme tue un enfant toutes les trente secondes en Afrique

    Les cent quatre-vingt-douze pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont choisi en mai 2007 la date du 25 avril 2008 pour célébrer la première journée mondiale de lutte contre le paludisme.

    Maladie infectieuse la plus meurtrière après le sida, la malaria – nom anglais du paludisme – est transmise par le sang via une piqûre de moustique. Elle sévit surtout dans les zones tropicales et touche en priorité les femmes enceintes et les enfants. Il existe quatre espèces de parasites provoquant des symptômes variables en durée et intensité. Forte fièvre pouvant s'accompagner de maux de tête, douleurs musculaires, vomissements, diarrhées, toux, le paludisme a pour particularité de fonctionner par cycles typiques de forte fièvre coïncidant avec la multiplication des parasites et l'éclatement des globules rouges, qui conduit à l'anémie.

    UN FREIN IMPORTANT AU DÉVELOPPEMENT

    Il constitue un problème majeur de santé publique dans plus de quatre-vingt-dix pays, où il ralentit la productivité et enferme durablement les communautés dans la pauvreté. La Banque mondiale a estimé que les pertes de PIB imputables à cette maladie en Afrique sub-saharienne s'élèvent à 12 milliards de dollars par an. Soit un manque à gagner quatre fois supérieur à la somme nécessaire pour lutter efficacement contre le fléau à un niveau mondial. Dans la même région, le paludisme est la cause de 60 % de l'absentéisme scolaire.

    S'il existe des traitements qui ont fait leurs preuves, ce sont surtout les actions préventives de distribution de moustiquaires traitées aux insecticides et la prise de médicaments antipaludiques en amont qui ont permis de diviser par cent le nombre de cas de paludisme au Vietnam entre 1992 et 2006. Mais dans les régions endémiques d'Afrique sub-saharienne, les parasites les plus dangereux ont développé une résistance à la choloroquine, le traitement le plus généralement utilisé. Et les nouveaux traitements combinés à base d'artémisinine présentent des coûts dix à vingt fois plus élevés. "On a procédé à des distributions systématiques sans en mesurer l'impact et prévenir le développement d'une inévitable résistance", déplore le docteur Pierre Druilhe, directeur de l'unité de parasitologie biomédicale de l'Institut Pasteur de Paris.

    LA RECHERCHE D'UN VACCIN, ENTRE PROGRÈS ET FAUSSES PISTES

    S'il se réjouit d'un regain de mobilisation autour de la question, le chercheur constate un manque de concertation dans les recherches de vaccin. "Les agences internationales financent des projets de recherche redondants, privilégiant une approche où les molécules sont 'choisies' par le système immunitaire des souris, ce qui est, selon moi, une fausse piste. En ce moment quarante à cinquante essais cliniques sont menés sur des molécules qui ont déjà démontré leur inefficacité", explique-t-il.

    L'équipe du docteur Druilhe a choisi d'étudier les mécanismes de défense immunitaire chez les populations exposées au paludisme. Une molécule cible ainsi identifiée a présenté des résultats encourageants à l'issue d'une première phase de tests d'inocuité en 2000. Et une prochaine série d'essais d'efficacité sur des enfants africains indiquera si un vaccin peut être développé d'ici 2012.
    Mais, en attendant un éventuel vaccin dont les premiers bénéficiaires seront les voyageurs des pays du Nord, "la population qui intéresse en priorité les laboratoires" selon le docteur Druilhe, le programme mondial de lutte contre le paludisme a besoin de 2 milliards de dollars supplémentaires pour lutter efficacement contre la maladie sur le terrain.

    Le paludisme en chiffres

    - 500 millions de personnes touchées par an
    - 59 % de personnes touchées en Afrique, 38 % en Asie, 3 % en Amérique

    - 1 enfant meurt du paludisme toutes les trente secondes en Afrique
    - 1,1 million de morts par an
    - 1 million de morts des complications
    - 60 % des pertes fœtales et 10 % des décès maternels
    - 12 milliards de dollars de PIB perdus par an en Afrique sub-saharienne
    - 1,3 point de croissance perdu par an dans les pays fortement atteints
    - 3,2 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour la prévention et les soins
    Sources : Banque Mondiale, OMS, RBM

    Par Le Monde
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