Le diabète est une véritable épidémie qui avance silencieusement dans notre société au point qu’elle prend aujourd’hui une ampleur démesurée, en l’absence d’un programme de prévention et de sensibilisation sérieux et efficace. Cette maladie chronique n’épargne personne, touchant aussi bien les adultes que les adolescents et les enfants. Cette réalité est perceptible lorsqu’on se déplace dans les maisons du diabétique qui ouvrent leurs portes à des dizaines de malades. Les malades s’adressent à ces structures dans l’espoir de trouver une prise en charge de leur mal.
La Maison du diabète de Bouzaréah est l’une de ces structures de proximité qui tente de leur apporter un soutien médical et psychologique. Le docteur Mohamed Karim Hammoudi est le responsable de cette structure fonctionnelle depuis 1996.
Accompagner le diabétique…
La Maison du diabète de Bouzaréah est un lieu de rencontre et d’écoute entre patients et professionnels de santé. L’accès à cette structure est totalement libre, il n’y a aucune contrainte pour le patient, explique le docteur Hammoudi qui précise que cette maison du diabétique dispose d’une salle de soins et de dépistage, d’un laboratoire. Elle est entièrement équipée pour la prise en charge des malades pour les soins d’urgence.
Une fois diagnostiqué, le malade bénéficie d’une carte et d’un suivi régulier. Selon les toutes récentes statistiques, 4 000 diabétiques sont inscrits à notre niveau, avec une majorité de diabètes de type 2, ajoute notre interlocuteur.
Il faut savoir que le diabète se caractérise par une augmentation du taux de glucose dans le sang, qui peut entraîner des complications au niveau de nombreux organes. Cette maladie peut résulter de facteurs génétiques et environnementaux agissant de concert. Ainsi, deux types de diabète sont distincts : le type 1 et le type 2. De type 1 ou 2, le diabète traduit une élévation anormale du taux de glucose dans le sang.
Cette anomalie est due à une insuffisance ou à une mauvaise utilisation de l’insuline. Sans traitement approprié, elle peut être à l’origine de graves complications. Le diabète de type 1 (qu’on appelait auparavant diabète insulino dépendant ou diabète de l’enfant) se caractérise par une sécrétion insuffisante d’insuline. Il est rapidement mortel sans l’administration quotidienne d’insuline.
Le diabète de type 2 ou diabète non insulinodépendant survient classiquement chez l’adulte de plus de 40 ans. «Contrairement au diabète de type 1, ce n’est pas l’absence d’insuline qui est responsable de la hausse du glucose sanguin mais plutôt la résistance des cellules à l’insuline. L’insuline n’a plus ou presque plus d’effet sur les cellules pour favoriser l’entrée du glucose. Par conséquent, le glucose reste dans le sang et fait augmenter la glycémie. Le diabète de type 2 peut être plus ou moins grave. Souvent, avec un bon contrôle de l’alimentation, une perte de poids ainsi que de l’exercice, la glycémie reviendra à la normale».
«Durant le trimestre 2007 [de juillet à septembre] sur 3 662 consultations que nous avons réalisées, 172 représentent des nouveaux cas. Sur ce nombre, 155 malades sont de type 2, dont 100 sont des femmes et 72 des hommes.»
Parce que le diabète provoque de nombreuses complications, il fait appel à plusieurs spécialités. Dans ce sens, une équipe pluridisciplinaire composée de généralistes, pédiatres, endocrinologues, ophtalmologues et psychologues assure un suivi régulier du malade. Le docteur Hammoudi précise que des rencontres périodiques gratuites ont lieu avec les diabétiques. Elles abordent avec eux les aspects liés au diabète, à l’obésité et aux risques cardio-vasculaires. Des affiches leur sont également distribuées. Cette maison du diabétique est là pour conseiller et suivre le patient diabétique, explique le responsable. «Nous essayons d’être proches du diabétique tout au long de sa maladie.»
L’éducation sanitaire est, selon lui, la mission principale de la maison. Il est éminemment important de sensibiliser autour de cette maladie. Il est inadmissible que tant de vies soient gâchées par ignorance ou négligence.
Nombreux sont les diabétiques qui ne savent pas qu’ils sont atteints de cette maladie, d’où la nécessité de faire un travail d’information et de sensibilisation.
Avec une implication personnelle et une bonne éducation sanitaire, on peut éviter en grande partie les complications majeures et c’est ce que nous essayons de faire à la Maison du diabétique de Bouzaréah. Si l’éducation sanitaire des patients est aujourd’hui une évidence admise, elle n’est malheureusement pas accessible à tout le monde.
Rendre le diabétique autonome
Le malade qui arrive ici est aussitôt diagnostiqué par le médecin généraliste. On lui fait effectuer un bilan complet. Lorsque le diagnostic tombe, c’est tout le quotidien des diabétiques qui est bouleversé. Les malades sont appelés irrémédiablement à réaménager leur vie, à faire attention à leur alimentation, à prendre soin de leur corps, de leurs pieds. Le diabétique ne doit pas marcher pieds nus, il est au régime toute sa vie. En effet, la personne atteinte de cette pathologie chronique doit être particulièrement attentive à ses pieds qui sont particulièrement vulnérables, en raison d’une insensibilité liée à l’atteinte des nerfs. Ainsi, les pieds du diabétique, rendus insensibles, doivent être nettoyés avec soin, les ongles coupés au carré. De plus, la circulation sanguine étant moins bonne, les plaies cicatrisent moins rapidement. Quant au soutien psychologique, il est plus que nécessaire : souvent, les malades qui découvrent qu’ils sont atteints de cette pathologie chronique ont du mal à accepter la maladie.
Les spécialistes, à l’image du docteur Hammoudi, estiment nécessaire de mener une stratégie de prévention de la population.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, d’ailleurs, averti que «si des mesures urgentes ne sont pas prises, le nombre de décès dus au diabète dans le monde doublera d’ici dix ans». A l’origine de ces complications, on trouve encore trop de diagnostics tardifs. Ce que le responsable de la maison du diabétique de Bouzaréah a bien constaté. «Souvent, nous recevons des cas de personnes qui ignoraient qu’elles sont atteintes de diabète.» L’absence de sensibilisation est criante dans ce domaine. La Maison du diabétique de Bouzaréah mise essentiellement sur la sensibilisation et l’éducation sanitaire, n’hésitant pas à saisir la célébration, le 14 novembre de chaque année, de la Journée mondiale du diabétique pour organiser des journées portes ouvertes, (appel à dépistage, distribution d’affiches…). Nous essayons dans notre travail de tous les jours d’apporter un éclairage approfondi sur cette maladie, dira le responsable de la maison du diabétique, en évitant banalisation et dramatisation des risques.
A travers ses activités, et particulièrement l’éducation sanitaire, la maison du diabétique veut apprendre au diabétique à être autonome et l’amener à ce qu’il puisse «gérer» son traitement et mieux se prendre en charge.
Par La Tribune
La Maison du diabète de Bouzaréah est l’une de ces structures de proximité qui tente de leur apporter un soutien médical et psychologique. Le docteur Mohamed Karim Hammoudi est le responsable de cette structure fonctionnelle depuis 1996.
Accompagner le diabétique…
La Maison du diabète de Bouzaréah est un lieu de rencontre et d’écoute entre patients et professionnels de santé. L’accès à cette structure est totalement libre, il n’y a aucune contrainte pour le patient, explique le docteur Hammoudi qui précise que cette maison du diabétique dispose d’une salle de soins et de dépistage, d’un laboratoire. Elle est entièrement équipée pour la prise en charge des malades pour les soins d’urgence.
Une fois diagnostiqué, le malade bénéficie d’une carte et d’un suivi régulier. Selon les toutes récentes statistiques, 4 000 diabétiques sont inscrits à notre niveau, avec une majorité de diabètes de type 2, ajoute notre interlocuteur.
Il faut savoir que le diabète se caractérise par une augmentation du taux de glucose dans le sang, qui peut entraîner des complications au niveau de nombreux organes. Cette maladie peut résulter de facteurs génétiques et environnementaux agissant de concert. Ainsi, deux types de diabète sont distincts : le type 1 et le type 2. De type 1 ou 2, le diabète traduit une élévation anormale du taux de glucose dans le sang.
Cette anomalie est due à une insuffisance ou à une mauvaise utilisation de l’insuline. Sans traitement approprié, elle peut être à l’origine de graves complications. Le diabète de type 1 (qu’on appelait auparavant diabète insulino dépendant ou diabète de l’enfant) se caractérise par une sécrétion insuffisante d’insuline. Il est rapidement mortel sans l’administration quotidienne d’insuline.
Le diabète de type 2 ou diabète non insulinodépendant survient classiquement chez l’adulte de plus de 40 ans. «Contrairement au diabète de type 1, ce n’est pas l’absence d’insuline qui est responsable de la hausse du glucose sanguin mais plutôt la résistance des cellules à l’insuline. L’insuline n’a plus ou presque plus d’effet sur les cellules pour favoriser l’entrée du glucose. Par conséquent, le glucose reste dans le sang et fait augmenter la glycémie. Le diabète de type 2 peut être plus ou moins grave. Souvent, avec un bon contrôle de l’alimentation, une perte de poids ainsi que de l’exercice, la glycémie reviendra à la normale».
«Durant le trimestre 2007 [de juillet à septembre] sur 3 662 consultations que nous avons réalisées, 172 représentent des nouveaux cas. Sur ce nombre, 155 malades sont de type 2, dont 100 sont des femmes et 72 des hommes.»
Parce que le diabète provoque de nombreuses complications, il fait appel à plusieurs spécialités. Dans ce sens, une équipe pluridisciplinaire composée de généralistes, pédiatres, endocrinologues, ophtalmologues et psychologues assure un suivi régulier du malade. Le docteur Hammoudi précise que des rencontres périodiques gratuites ont lieu avec les diabétiques. Elles abordent avec eux les aspects liés au diabète, à l’obésité et aux risques cardio-vasculaires. Des affiches leur sont également distribuées. Cette maison du diabétique est là pour conseiller et suivre le patient diabétique, explique le responsable. «Nous essayons d’être proches du diabétique tout au long de sa maladie.»
L’éducation sanitaire est, selon lui, la mission principale de la maison. Il est éminemment important de sensibiliser autour de cette maladie. Il est inadmissible que tant de vies soient gâchées par ignorance ou négligence.
Nombreux sont les diabétiques qui ne savent pas qu’ils sont atteints de cette maladie, d’où la nécessité de faire un travail d’information et de sensibilisation.
Avec une implication personnelle et une bonne éducation sanitaire, on peut éviter en grande partie les complications majeures et c’est ce que nous essayons de faire à la Maison du diabétique de Bouzaréah. Si l’éducation sanitaire des patients est aujourd’hui une évidence admise, elle n’est malheureusement pas accessible à tout le monde.
Rendre le diabétique autonome
Le malade qui arrive ici est aussitôt diagnostiqué par le médecin généraliste. On lui fait effectuer un bilan complet. Lorsque le diagnostic tombe, c’est tout le quotidien des diabétiques qui est bouleversé. Les malades sont appelés irrémédiablement à réaménager leur vie, à faire attention à leur alimentation, à prendre soin de leur corps, de leurs pieds. Le diabétique ne doit pas marcher pieds nus, il est au régime toute sa vie. En effet, la personne atteinte de cette pathologie chronique doit être particulièrement attentive à ses pieds qui sont particulièrement vulnérables, en raison d’une insensibilité liée à l’atteinte des nerfs. Ainsi, les pieds du diabétique, rendus insensibles, doivent être nettoyés avec soin, les ongles coupés au carré. De plus, la circulation sanguine étant moins bonne, les plaies cicatrisent moins rapidement. Quant au soutien psychologique, il est plus que nécessaire : souvent, les malades qui découvrent qu’ils sont atteints de cette pathologie chronique ont du mal à accepter la maladie.
Les spécialistes, à l’image du docteur Hammoudi, estiment nécessaire de mener une stratégie de prévention de la population.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, d’ailleurs, averti que «si des mesures urgentes ne sont pas prises, le nombre de décès dus au diabète dans le monde doublera d’ici dix ans». A l’origine de ces complications, on trouve encore trop de diagnostics tardifs. Ce que le responsable de la maison du diabétique de Bouzaréah a bien constaté. «Souvent, nous recevons des cas de personnes qui ignoraient qu’elles sont atteintes de diabète.» L’absence de sensibilisation est criante dans ce domaine. La Maison du diabétique de Bouzaréah mise essentiellement sur la sensibilisation et l’éducation sanitaire, n’hésitant pas à saisir la célébration, le 14 novembre de chaque année, de la Journée mondiale du diabétique pour organiser des journées portes ouvertes, (appel à dépistage, distribution d’affiches…). Nous essayons dans notre travail de tous les jours d’apporter un éclairage approfondi sur cette maladie, dira le responsable de la maison du diabétique, en évitant banalisation et dramatisation des risques.
A travers ses activités, et particulièrement l’éducation sanitaire, la maison du diabétique veut apprendre au diabétique à être autonome et l’amener à ce qu’il puisse «gérer» son traitement et mieux se prendre en charge.
Par La Tribune
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