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La preuve éclatante d'un néolibéralisme criminel

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  • La preuve éclatante d'un néolibéralisme criminel

    par Damien Millet

    L’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme stipule que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ». Au moment où le cours des matières premières explose sur les marchés mondiaux, ce droit à l’alimentation est bafoué par le modèle économique néolibéral promu avec force par le trio infernal Fonds monétaire international (FMI) / Banque mondiale / Organisation mondiale du commerce (OMC). Après une baisse très importante des cours pendant plus de vingt ans, l’inversion de tendance a eu lieu au second semestre 2001. D’abord dirigée sur le secteur de l’énergie et des métaux, elle a ensuite concerné les denrées alimentaires. La tendance est extrêmement forte. En un an, les prix du riz et du blé viennent de doubler. Le baril de pétrole a atteint 115 dollars, l’once d’or 1000 dollars, le boisseau de maïs 6 dollars. Les stocks céréaliers sont au plus bas depuis un quart de siècle. Le coût d’un repas a si fortement augmenté que dans plus de trente pays, la population est descendue dans la rue pour crier sa révolte.

    Les explications avancées sont souvent présentées de manière factuelle : dérèglements climatiques ayant réduit la production céréalière en Australie et en Ukraine ; hausse du prix du pétrole répercuté sur les transports puis les marchandises ; demande croissante de la Chine et de l’Inde ; développement des agro-carburants ayant exclu 100 millions de tonnes de céréales du secteur alimentaire en 2007. Nombre d’intervenants refusent d’interroger le cadre économique dans lequel ces phénomènes se produisent. Ainsi, Louis Michel, Commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire, craint « un vrai tsunami économique et humanitaire » en Afrique. L’expression est ambiguë car l’image du tsunami fait référence à une catastrophe naturelle qui nous dépasse et dédouane trop facilement un certain nombre de responsables.

    Récemment, le FMI et la Banque mondiale ont voulu tirer la sonnette d’alarme. Des fonds ont été débloqués en urgence. Mais qui rappellera que l’aide publique au développement versée en 2007 par les pays riches a baissé de 8,4% ? Depuis 1970, ils ont promis de la porter à 0,7% du revenu national brut, mais elle ne dépasse pas 0,28% en moyenne, en dépit de manipulations statistiques (inclusion des remises de dettes, des dépenses de reconstruction en Irak et en Afghanistan, etc.). De surcroît, cette aide est très majoritairement octroyée sur des critères géopolitiques, indépendamment des besoins réels.

    Et qui remettra en cause la toute-puissance des marchés financiers ? Aux Etats-Unis, les organismes de crédit hypothécaire ont prêté ces dernières années à un secteur de la population déjà fortement endetté, le taux étant modéré pendant deux ans avant d’augmenter fortement. Les prêteurs affirmaient aux emprunteurs que leur bien immobilier gagnerait rapidement de la valeur. En 2007, la bulle de l’immobilier a éclaté. La crise s’est alors propagée à de multiples acteurs financiers qui avaient mis sur pied d’ahurissants montages de dettes et mené d’énormes opérations hors bilan. La spéculation s’est alors déplacée sur un autre secteur devenu plus lucratif : celui des matières premières, poussant les cours à la hausse.

    Enfin, qui soulignera que la Banque mondiale semble surtout inquiète car les troubles sociaux menacent la globalisation néolibérale, structurellement génératrice de pauvreté, d’inégalités, de corruption, interdisant toute forme de souveraineté ? Au cours des années 1980 et 1990, les pays du Sud ont été contraints de suivre les diktats néolibéraux sous forme de politiques d’ajustement structurel : réduction des surfaces destinées aux cultures vivrières et spécialisation dans un ou deux produits d’exportation, fin des systèmes de stabilisation des prix, abandon de l’autosuffisance en céréales, fragilisation des économies par une extrême dépendance aux évolutions des marchés mondiaux, forte réduction des budgets sociaux, suppression des subventions aux produits de base, ouverture des marchés et mise en concurrence déloyale des petits producteurs locaux avec des sociétés transnationales…

    Aujourd’hui, les populations du Sud paient le prix fort. Les institutions mises en cause doivent rendre des comptes. Un timide mea culpa dans un rapport semi-confidentiel ne peut suffire car elles ont commis le crime d’imposer un modèle économique qui a délibérément privé les populations pauvres des protections indispensables et fait la preuve de son échec en termes de développement humain.

    Trois pistes s’imposent alors : l’annulation de la dette extérieure publique des pays du Sud ; l’abandon définitif des politiques néolibérales ; le remplacement du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC par des institutions démocratiques, enfin soucieuses de garantir les droits fondamentaux et le principe non négociable de souveraineté alimentaire.

    infos article
    URL: http://www.cadtm.org


    Damien Millet, porte-parole du CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org), auteur de L’Afrique sans dette, CADTM/Syllepse, 2005.

    Publié dans Politis
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Hbibna SOLAS bonjour.

    Très interressant l'article,d'ailleurs je tenais à te remercier pour tous ces sujets que tu postes que j'ai fort plaisir à lire.

    Un passage m'a de suite fais penser à des articles que je viens de consulter concernant les "biocarburants".Une politique (pour préparer l'après-pétrole et parer à la contestation des écolos...) mal gérée dès le départ et faite dans la précipitation aussi comme si le pétrole était taris!!
    Mais à y voir de près c'est un plan qui est né après mure reflexion et comment..
    Voici quelques articles ci-dessous(voir et consulter leurs liens),tu remarquera la ...supercherie.



    La dernière étape du processus d'adoption de l'energy bill, loi d'orientation sur l'énergie américaine devrait être aujourd'hui. L'Association National des Cultivateurs de Maïs (NCGA) se félicite de cette loi qu'elle considère comme une victoire. En effet, la nouvelle réglementation devrait fixer comme objectif, une production multipliée par 5 d'ici 15 ans, à savoir 36 milliards de gallon d'éthanol en 2022 et le tout, essentiellement issu de cultures de maïs.
    Sources : ethanolproducer.com


    Biocarburants : l’Allemagne inaugure la première usine de deuxième génération
    L’Allemagne se lance dans la deuxième génération, en inaugurant la première usine de biocarburant de deuxième génération du monde, a-t-on appris le 17 avril.

    La chancelière Angela Merkel a inauguré le 17 avril à Freiberg (Saxe, un land de l’Est de l’Allemagne) «la première raffinerie au monde» de biodiesel de deuxième génération. Elle était accompagnée des patrons de Daimler, de Volkswagen et de Shell-Allemagne. Le président de la fédération des constructeurs automobiles allemands (VDA), Matthias Wissman, a salué ce «nouvel âge des biocarburants» et s’est félicité que l'Allemagne «prenne la tête» du mouvement.
    Pour produire ce biodiesel, les industriels de Choren Industries, le fabricant allemand de biocarburants qui exploite le site, ne recourront plus aux graines oléagineuses comme le colza, ni aux importations d’huile de palme de Malaisie, décriées en raison de la déforestation, mais à des matières premières abondantes et d’un faible coût, comme le bois, la paille, les mauvaises herbes, les résidus de lait de l'industrie agroalimentaire, ont-ils expliqué.
    Le procédé de fabrication est celui dit «thermochimique» ou «BTL (Biomass to liquid)». Il consiste à porter de la matière organique à haute température, jusqu’à obtenir un gaz, que l’on liquéfie pour lui donner une formule chimique comparable au gazole.
    Source : Agra Presse
    .................................................. ......

    Le modèle français et européen du bioéthanol n’a pas d’impact sur la sécurité alimentaire

    A l’occasion des inquiétudes exprimées ces derniers jours sur la situation alimentaire dans de nombreux pays en voie de développement, la production de biocarburants est parfois désignée comme l’une des causes de la pénurie actuelle.
    Le modèle français et européen de développement du bioéthanol n’a pas d’impact sur la sécurité alimentaire mondiale. Il est fondé sur des objectifs raisonnables (10 % dans l’UE en 2020), des critères de durabilité et une diversification des matières premières (blé, betteraves, maïs). En France, l’objectif national qui vise à incorporer 7 % de bioéthanol dans l’essence en 2010 nécessite à peine 3 % des surfaces agricoles cultivées en céréales et en betteraves.
    En réalité, la cause essentielle des actuelles tensions alimentaires réside dans le retard pris depuis plus de 10 ans dans le développement de l’agriculture mondiale, notamment dans les pays en voie de développement dont la sécurité alimentaire est d’autant plus sensible aux aléas climatiques.
    Vingt-cinq ans après son dernier rapport, sur l’agriculture, la Banque Mondiale (« Rapport 2008 sur le développement dans le monde : l’agriculture au service du développement ») souligne combien il est essentiel « d’accroître et de stabiliser la production intérieure agricole des pays pauvres pour assurer leur sécurité alimentaire » et indispensable de « réaliser d’importants gains de productivité ».
    La fondation FARM (Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde) rappelle que depuis 1990, la part de l’agriculture dans l’aide officielle au développement a chuté de 12 % à 4 %.
    Il est urgent d’agir pour rattraper ce retard et financer la relance mondiale du développement de l’agriculture pour déboucher sur des systèmes agricoles à la fois plus productifs et plus viables sur le plan écologique.

    Source :bioethanolcarburant.com
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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