Considérée, depuis 1992, comme patrimoine mondial de l’UNESCO, «la vieille ville d’Alger», connue sous le nom mythique et légendaire de la Casbah, restera, à jamais, témoin de la richesse culturelle que recèle l’Algérie.
Construite au XVIe siècle, la Casbah mène quotidiennement et depuis plus de sept cents ans, un combat sur plusieurs fronts, afin d’assurer sa survie et sa continuité : humidité, phénomènes naturels, temps, manque d’entretien et autres agressions extérieures ne font que desservir cette richesse culturelle. Tous ces facteurs mettent la Casbah dans un état désastreux présentant un danger monumental pour ses habitants.
La Casbah d’Alger a été construite par les Ottomans il y a de cela plus de sept cents ans, sur un site accidenté, dans le but de dominer la baie d’Alger et, de ce fait, stopper toute tentative d’invasion.
Selon El Bakr, géographe arabe, la vieille ville d’Alger est bâtie sur des ruines romaines ; il affirme, également, qu’à son époque, on pouvait observer «un théâtre pavé de mosaïques et un mur provenant d’une grande église». Les grandes séries de démolitions exécutées par les Français ont permis de découvrir un nombre important de vestiges datant de l’ère romaine.
Cette forteresse est entourée de remparts contenant cinq portes, en l’occurrence : «Bab Ajdid » (La porte neuve), «Bab el wad» (La porte de la rivière), «Bab Azzoun», «Bab El bhar » (La porte de la mer), «Bab El dzira» ou «Bab el djihad» (La porte de l’île ou porte de la guerre sainte), ces ouvertures assurent la liaison entre la vieille ville, le port et les autres parties du pays.
Autrefois, la basse Casbah était à l’origine de la splendeur de la majestueuse vieille ville. Cette partie proche de la mer a subi, hélas, une série de démolitions qui l’a anéantie pour laisser place aux grands et prestigieux immeubles, destinés aux arrivants coloniaux. Ce qui reste de la basse Casbah, aujourd’hui, c’est le Bastion 23, qui était, à l’époque, la résidence des capitaines des corsaires. L’une des caractéristiques de la Casbah d’Alger est, bel et bien, l’aspect architectural et artistique avec lequel les Ottomans ont construit les maisons, les rues, les palais et les mosquées. Dans les premières années de la colonisation, 6 800 maisons ont été recensées, il n’en existe actuellement que 1700, considérées comme étant de l’époque ottomane, dont seulement 12 % sont en bon état.
En observant cette agglomération, nous avons l’impression que ces maisons ont été construites d’une manière inclinée et appuyées les unes aux autres, c’est la raison pour laquelle l’écroulement d’une seule maison menace toutes les maisons proches, à l’image d’un château de cartes.
Edifiées très proches les unes des autres, ces maisons nous renseignent sur la mentalité et les traditions conservatrices de ses habitants. Elles sont caractérisées par leurs patios carrés, ouverts vers le ciel, et dotés d’une fontaine au milieu, (wast eddar), autour duquel est répartie toute l’habitation dont les colonnes torsadées, voûtes et fenêtres, entourées de céramiques dégagent des motifs polychromes d’une splendeur inouïe.
Une chose est sûre, la Casbah d’aujourd’hui n’est plus celle d’antan.
Jadis, El Mahroussa était animée par ses habitants et ses marchés. Quant à ses rues, elles étaient connues pour toute l’effervescence commerciale et les petits métiers traditionnels qui y étaient pratiqués : «Rue du lézard» (Zankat el syaghine), réputée par le commerce des bijoux en or, «Rue Médée», connue par ses fabricants de chaussures, «Rue de la Lyre », «Rue de la Casbah», «Rue Port Neuve» etc...
Désertée par ses habitants, la vieille ville d’Alger s’est métamorphosée en une ville fantôme. Ce bien culturel, classé par l’UNESCO sur la longue liste du patrimoine mondial, attend désespérément l’arrivée du sauveur, celui qui lui rendra son âme et son lustre, pour redevenir cette Casbah d’autrefois, bruyante et animée par ses marchés et ses petits métiers traditionnels.
Par la Nouvelle République
Construite au XVIe siècle, la Casbah mène quotidiennement et depuis plus de sept cents ans, un combat sur plusieurs fronts, afin d’assurer sa survie et sa continuité : humidité, phénomènes naturels, temps, manque d’entretien et autres agressions extérieures ne font que desservir cette richesse culturelle. Tous ces facteurs mettent la Casbah dans un état désastreux présentant un danger monumental pour ses habitants.
La Casbah d’Alger a été construite par les Ottomans il y a de cela plus de sept cents ans, sur un site accidenté, dans le but de dominer la baie d’Alger et, de ce fait, stopper toute tentative d’invasion.
Selon El Bakr, géographe arabe, la vieille ville d’Alger est bâtie sur des ruines romaines ; il affirme, également, qu’à son époque, on pouvait observer «un théâtre pavé de mosaïques et un mur provenant d’une grande église». Les grandes séries de démolitions exécutées par les Français ont permis de découvrir un nombre important de vestiges datant de l’ère romaine.
Cette forteresse est entourée de remparts contenant cinq portes, en l’occurrence : «Bab Ajdid » (La porte neuve), «Bab el wad» (La porte de la rivière), «Bab Azzoun», «Bab El bhar » (La porte de la mer), «Bab El dzira» ou «Bab el djihad» (La porte de l’île ou porte de la guerre sainte), ces ouvertures assurent la liaison entre la vieille ville, le port et les autres parties du pays.
Autrefois, la basse Casbah était à l’origine de la splendeur de la majestueuse vieille ville. Cette partie proche de la mer a subi, hélas, une série de démolitions qui l’a anéantie pour laisser place aux grands et prestigieux immeubles, destinés aux arrivants coloniaux. Ce qui reste de la basse Casbah, aujourd’hui, c’est le Bastion 23, qui était, à l’époque, la résidence des capitaines des corsaires. L’une des caractéristiques de la Casbah d’Alger est, bel et bien, l’aspect architectural et artistique avec lequel les Ottomans ont construit les maisons, les rues, les palais et les mosquées. Dans les premières années de la colonisation, 6 800 maisons ont été recensées, il n’en existe actuellement que 1700, considérées comme étant de l’époque ottomane, dont seulement 12 % sont en bon état.
En observant cette agglomération, nous avons l’impression que ces maisons ont été construites d’une manière inclinée et appuyées les unes aux autres, c’est la raison pour laquelle l’écroulement d’une seule maison menace toutes les maisons proches, à l’image d’un château de cartes.
Edifiées très proches les unes des autres, ces maisons nous renseignent sur la mentalité et les traditions conservatrices de ses habitants. Elles sont caractérisées par leurs patios carrés, ouverts vers le ciel, et dotés d’une fontaine au milieu, (wast eddar), autour duquel est répartie toute l’habitation dont les colonnes torsadées, voûtes et fenêtres, entourées de céramiques dégagent des motifs polychromes d’une splendeur inouïe.
Une chose est sûre, la Casbah d’aujourd’hui n’est plus celle d’antan.
Jadis, El Mahroussa était animée par ses habitants et ses marchés. Quant à ses rues, elles étaient connues pour toute l’effervescence commerciale et les petits métiers traditionnels qui y étaient pratiqués : «Rue du lézard» (Zankat el syaghine), réputée par le commerce des bijoux en or, «Rue Médée», connue par ses fabricants de chaussures, «Rue de la Lyre », «Rue de la Casbah», «Rue Port Neuve» etc...
Désertée par ses habitants, la vieille ville d’Alger s’est métamorphosée en une ville fantôme. Ce bien culturel, classé par l’UNESCO sur la longue liste du patrimoine mondial, attend désespérément l’arrivée du sauveur, celui qui lui rendra son âme et son lustre, pour redevenir cette Casbah d’autrefois, bruyante et animée par ses marchés et ses petits métiers traditionnels.
Par la Nouvelle République
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