Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'adhésion de l'Algérie à l'OMC

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'adhésion de l'Algérie à l'OMC

    Petites phrases autour d’un dossier majeur


    Débat, coup de gueule ou simple opération politicienne ? L’adhésion à l’OMC a donné lieu à une passe d’armes du RND contre le gouvernement. En attendant une suite qui ne viendra pas.

    Le dossier s’est imposé presque par inadvertance. Au détour d’un débat très protocolaire organisé par le très docile Conseil de la Nation, l’adhésion de l’Algérie à l’OMC a refait surface. On ne sait s’il était réellement dans l’intention des organisateurs de ce séminaire de lancer le débat et de poser les vraies questions. Mais les choses les ont visiblement dépassés, pour atteindre des proportions que le discret Abdelkader Bensalah ne devait guère soupçonner.

    Dans ce débat, trois positions se sont exprimées. La première, radicale, rejette en bloc l’idée d’adhésion à l’OMC, une organisation qui « n’apportera que misère », selon la formule de l’ancienne sénatrice, Mme Meriem Belmihoub. Aussi ancrée dans ses positions idéologiques, Mme Louisa Hanoun a développé un argumentaire assez proche. Cette organisation internationale « n’est pas neutre », mais soumise à « l’hégémonisme américain », souligne la présidente du Parti des Travailleurs, qui appelle à un débat national sur la question, qualifiant les négociations en cours depuis près d’une décennie de « clandestines ».

    A l’opposé, les représentants du gouvernement ont développé le discours traditionnel, avec des mots souvent pompeux, en affirmant, par exemple, que l’adhésion à l’OMC est un « choix stratégique, souverain et irréversible». Un représentant du ministère du Commerce a affirmé, contre toute évidence, que cette option a suscité... l’unanimité de la classe politique, des partenaires sociaux et des universitaires sur la nécessité pour l’Algérie d’intégrer l’OMC».

    Curieusement, la position la plus réaliste est venue de représentants du RND ! M. Abdelkrim Harchaoui, ancien ministre et proche de Ahmed Ouyahia, a noté que l’Algérie veut intégrer une organisation commerciale alors qu’elle a peu de choses à exporter, à l’exception des hydrocarbures. Un autre ancien ministre du Commerce, M. Bakhti Belaïd, a développé l’analyse la plus lucide, en notant que le choix d’entamer des négociations d’adhésion à l’OMC s’est fait sans que son impact sur l’économie du pays ne soit évalué. De plus, l’option a été prise alors que le pays était « fragilisé », sans oublier le plus important : « l’administration économique n’est pas outillée pour suivre les accords signés par l’Algérie», a-t-il dit.

    M. Belaïd a touché du doigt le noeud du problème. Une entreprise aussi ambitieuse que l’adhésion à l’OMC ne peut être menée par une équipe de technocrates insouciants, déconnectés de l’économie du pays. L’opération est beaucoup plus complexe. Elle aurait dû, en fait, mener les négociateurs algériens eux-mêmes à imposer des réformes économiques d’envergure, pour permette au pays de tirer profit de cette adhésion.

    Adhérer à l’OMC n’est pas un simple effet de mode. C’est une prise en compte des nouvelles réalités économiques mondiales, à travers un mot très galvaudé mais dont l’Algérie n’a pas pris la mesure : la mondialisation. Tirer profit de cette situation implique d’abord une évaluation de l’état du pays : où en est son économie, où en sont ses institutions ? Sur quels terrains peut-on être compétitif, comment bénéficier d’avantages comparatifs, d’effets de proximité de l’Europe, et comment tirer profit des ressources du pays, notamment une énergie relativement abondante et à prix raisonnable ?
    En posant simplement ces questions, on arrive à un constat évident. L’économie algérienne a un retard énorme. Aller à l’OMC dans ces conditions, qui datent d’avant le début des négociations, signifie une condamnation définitive de l’économie du pays. Un long travail de mise à niveau des entreprises et des institutions est indispensable. Sans quoi, l’Algérie serait condamnée à perpétuer la situation actuelle, et à l’aggraver, en exportant les hydrocarbures et à importer tout le reste.

    Il n’est pas nécessaire d’être un grand économiste pour s’en rendre compte. Le simple bon sens suffirait, d’autant plus que l’expérience de l’accord d’association avec l’Union européenne est là, avec ses effets dévastateurs qui menacent de ruiner ce qui reste de la production nationale, tout en faisant le bonheur des fameux importateurs, qui poussent à davantage de dérégulation dans l’immédiat pour élargir leur champ d’action.

    Les enjeux de l’adhésion à l’OMC paraissent ainsi évidents. Même si les positions idéologiques ou dogmatiques sont rejetées, le simple bon sens impose une révision des choix en cours, des choix souvent irresponsables, car le pays ne peut les assumer. En ce sens, M. Belaïb a souligné l’incapacité de l’administration économique à suivre l’adhésion à l’OMC. Mais l’incapacité des institutions algériennes à assurer l’accompagnement politique nécessaire de l’opération est encore plus flagrante. L’Algérie ne dispose pas des instruments nécessaires pour garantir une place pour son économie sur la scène internationale.

    C’est ici, pourtant, que se situe le plus grand danger. L’Algérie a d’abord besoin d’une vision d’avenir sur la place légitime qu’elle doit occuper. Elle doit mettre le paquet pour y arriver. Une fois la démarche engagée, elle envisage une adhésion progressive à l’OMC, qui constituera à son tour un élément de motivation pour améliorer ses performances économiques.

    Non seulement on en est loin, mais le pays prend le chemin inverse de ce qu’il faut faire, tant ses institutions sont incapables de la moindre initiative. La preuve en est fournie par ce débat sur l’OMC. Voilà en effet des anciens ministres, membres d’un parti, le RND, qui soutient M. Bouteflika, dirigé par un homme devenu l’envoyé spécial du chef de l’Etat, mais qui expliquent leur scepticisme à propos d’un dossier économique majeur. La logique voudrait que des institutions - leur propre parti, le gouvernement dont sont membres des dirigeants RND, le Parlement où le RND est présent, l’Alliance présidentielle dont ils sont membres -, s’emparent de ce dossier pour corriger le tir.

    Il n’en sera rien. M. Ahmed Ouyahia se contentera d’exprimer sa satisfaction face aux acquis réalisés, et le Sénat, organisateur du débat, sera le premier à approuver l’adhésion à OMC à l’unanimité.

    par Abed Charef
    QO

    === MODERATION ===
    Indiquez des titres explicites pour vos sujets de discussions, SVP : http://www.algerie-dz.com/forums/faq...edaction_topic
    29
    Pour
    58,62%
    17
    Contre
    41,38%
    12
    Dernière modification par DZmes Bond, 29 avril 2008, 17h39.
    La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

  • #2
    Omc, pourquoi faire ?
    ?

    Commentaire


    • #3
      L’économie algérienne a un retard énorme. Aller à l’OMC dans ces conditions, qui datent d’avant le début des négociations, signifie une condamnation définitive de l’économie du pays. Un long travail de mise à niveau des entreprises et des institutions est indispensable. Sans quoi, l’Algérie serait condamnée à perpétuer la situation actuelle, et à l’aggraver, en exportant les hydrocarbures et à importer tout le reste.
      Je suis contre pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas prêts du tout.

      Il faut préparer le pays à une telle adhésion !
      La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

      Commentaire


      • #4
        La logique voudrait que des institutions - leur propre parti, le gouvernement dont sont membres des dirigeants RND, le Parlement où le RND est présent, l’Alliance présidentielle dont ils sont membres -, s’emparent de ce dossier pour corriger le tir.

        Il n’en sera rien. M. Ahmed Ouyahia se contentera d’exprimer sa satisfaction face aux acquis réalisés, et le Sénat, organisateur du débat, sera le premier à approuver l’adhésion à OMC à l’unanimité.
        N'importe quoi. Il reconnait que notre position est la plus logique et qu'on dit la vérité mais il trouve quand meme le moyen de nous critiquer.

        S'emparer du dossier comment? On va faire de l'opposition pour un seul dossier? Il n'y a rien d'autre à faire que ce que le RND fait déjà: dire les vérités concrétement, tout en votant en conséquence au parlement.

        Si le journaliste veut qu'on puisse faire plus, il n'a qu'a faire campagne pour nous la prochaine fois et nous aider à obtenir plus de voix et de pouvoir c'est tout.

        A+
        66

        Commentaire


        • #5
          Je suis contre pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas prêts du tout.

          Il est normal de se poser des questions pour y adhérer ou pas, mais que veux-tu dire par "nous ne sommes pas prêts" ?
          Je fais plein de fautes d'ortoghraphes : soyez indulgeants

          Commentaire


          • #6
            Pas prêts dans le sens où les entreprises ne sont pas compétitives du tout. Elles se feraient bouffer par la concurrence. Il faut qu'elles gagnent en maturité et surtout en compétitivité dans de nombreux secteurs ! Elles doivent adopter les nouvelles techniques de gestion et de production. L'Etat a une tâche immense à accomplir !
            La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

            Commentaire


            • #7
              Sans interet, sans utilite

              Touta fait Contre !

              A l'heure actuelle je ne vois vraiment pas en quoi ladhesion a ce truc pourrait etre utile ou profitable pour le pays. Y etre juste pour "faire comme tout le monde" me semble con comme attitude
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

              Commentaire


              • #8
                Dans les années 90 on avait le même discours concernant un pays comme l'indonésie: les hydrocarbures représentaient 90% des export, pourtant en integrant par la suite l'OMC c'est aujourd'hui un pays qui a diversifié son économie et se rapproche de son voisin la Malaisie.
                Blair disait récement que les pays qui ne réussissent pas leur entrée dans la mondialisation sont des pays immobiles qui ont peur du changement.

                Commentaire


                • #9
                  DzmesBond, merci pour l'article!
                  J'aurais seulement souhaité un article neutre sur les bienfaits de l'adhésion à l'OMC. Tout le monde sait à travers la presse que les négociations piétinent ce qui n'empêche pas d'avoir une appréciation objective sur les avantages, qui sont nombreux, et les inconvenients. Pour être bref je résumerais en une phrase: Si l'algérie ne va pas à la mondialisation, c'est la mondialisation qui s'invite chez elle! Au contraire il faut que l'Algérie, en menant des réformes courageuses et irréversibles montre qu'elle peut relever le défi de la mondialisation, pour celà elle possède le potentiel économique et humain nécéssaire pour atteindre cet objectif et ne plus être le dernier de sa classe!

                  Commentaire


                  • #10
                    Dans les années 90 on avait le même discours concernant un pays comme l'indonésie: les hydrocarbures représentaient 90% des export, pourtant en integrant par la suite l'OMC c'est aujourd'hui un pays qui a diversifié son économie et se rapproche de son voisin la Malaisie.
                    Non... l'Indonésie a tout simplement asséché ses gisements en pétrole. Aujourd'hui elle n'est plus un exportateur net de pétrole parce qu'elle n'en a plus assez tout simplement. Comme Bahrein d'ailleurs. On ne peut pas appeller cela une "diversification de l'économie".

                    A+
                    66

                    Commentaire


                    • #11
                      Au passage je ne comprend pas pourquoi certains ont voté pour l'adhésion de l'OMC dans le sondage?

                      Franchement qu'est ce que ca va nous apporter comme avantage? On exporte rien d'autre que du pétrole et du gaz pour l'instant. Pourquoi est ce qu'on va devenir membre de corps policier?

                      Profitons de l'opportunité pour développer nos indutries intra-muros et faire du protectionisme tant qu'on le peut au moins!

                      A+
                      66

                      Commentaire


                      • #12
                        Je crois que la mondialisation est tueuse des incompétents...
                        Que ceux-là crèvent, c'est tout bon.
                        Mais hélàs entre incompétents, on se protège...

                        Commentaire


                        • #13
                          Bachi,

                          Ta réponse est digne de Nostradamus. J'ai rien capté.

                          Tu peux développer un peu stp?

                          A+
                          66

                          Commentaire


                          • #14
                            C'est tout simple...
                            A s'isoler entre incompétents comme on a toujours fait, on demeurera non concurentiels, déficitaires, et on n'apprendra à jamais rien vendre d'autre que le pétrole.
                            La mondialisation, c'est du tout bon, elle ne laissera que le solide. Les autres, qu'ils crevent et le plus vite, c'est le mieux...

                            Commentaire


                            • #15
                              Bachi,

                              Des périodes de protectionisme sont parfois bénéfiques à une économie. C'est connu.

                              Quand le gouvernement Ouyahia avait introduit la "taxe sur la valeur administrée" entre 1996 et 1998 tout monde disait que c'était du protectionisme enfatin etc. Les meubles etaient taxé de 100%, les TV, démos, fromages, eau minérale, yaourt, etc.. idem.

                              N'empeche que cette période de répit a permis à nos entreprises de se développer. Aujourd'hui l'Algérie posséde suffisament de petites boites privées qui produisent tout des TV, fromages, eau minérale, yaourt, démos, etc.. et qui peuvent résister à Evian, ou alors qui sont en partenariat avec les Danone, LG, Samsung, etc. qui sont carrément venue implanter leurs usines finalement avec un partenaire Algérien.

                              Donc c'est cela que je dis: ne rentrons pas tout de suite dans l'OMC: développons d'abord notre tissu industriel. Et pour se faire augmentons les impots de 200% meme si il le faut. Yak on fait pas partie de l'OMC? Qui va broncher? Personne. Surtout qu'on a une santé financiére impécable.

                              Mais ne pas accéder à l'OMC, tout en demandant à l'OMC de nous accépter, et continuer de baisser les impots pour que leur produits rentre, je vois pas le but.

                              C'est trés simple. Pour te donner un exemple. Un quart de million de véhicules se vendent en Algérie cette année. Si tu met une taxe de 100% pour les véhicules importés et 0% pour les constructeurs qui feront une usine de montage ici, tu verras au moins 6 constructeurs ouvrir des grandes usines de montage ici en l'espace de 2 ou 3 ans.

                              Mais Allah Ghaleb... El rai makache.

                              A+
                              66

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X