Encore une fois, le Maroc épaulé par la France et accessoirement, les Etats-Unis, pervertit le contenu de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Sahara occidental votée la semaine dernière qui consacre pourtant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. En réaction à un texte limpide, le Maroc «s'est félicité» de la résolution 1813, y voyant seul, qu'elle accordait «la prééminence» de sa solution de règlement du conflit qui l'oppose depuis 33 ans au front Polisario. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Fassi Fihri, le Maroc affirme que le texte « constitue une étape nouvelle et importante qui consacre le tournant déjà opéré depuis l'année dernière dans l'évolution des négociations autour de la marocanité du Sahara ». Sans aucune retenue, ce ministre fait une lecture tronquée de la résolution et clame que « le Conseil de sécurité a décidé de consolider les acquis marocains et de les renforcer ». Il faut rappeler que le texte invite le Maroc et le Polisario, les deux parties en conflit, à « poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi», pour « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Rabat continue de réalisme et d'un esprit de compromis afin de maintenir l'élan imprimé au processus de négociation », est une prise de position pour sa solution d'autonomie. Il a été conforté dans sa thèse illégale par l'envoyé spécial qui avant la réunion du Conseil avait fait montre d'un alignement incompréhensible en estimant irréaliste l'option de l'indépendance. Ce ministre dit qu'à présent, « toutes les chances sont offertes pour que l'on puisse rapidement entrer dans la négociation substantielle autour fondamentalement de la proposition marocaine d'autonomie ». On sait que Rabat cherche à imposer l'autonomie comme « seule solution », pour régler le conflit. On sait également que le Polisario, qui a fait d'énormes concessions a proposé trois options, le rattachement au Maroc, l'autonomie ou l'indépendance. Seulement, ces options doivent passer par un réfésurtout qu'il vient d'avoir l'appui de deux pays influents membres permanents du conseil de sécurité. L'un d'eux la France a influé pour que soit retiré la disposition de Ban Ki-moon appelant à protéger les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. La position officielle de la France n'est pas celle des travailleurs français, puisque 300 travailleurs sahraouis participaient le 1er mai à Paris à la marche des syndicats pour « réaffirmer leur volonté de poursuivre la lutte pour la liberté et l'indépendance avec le Front Polisario ». Ces travailleurs sahraouis portaient des drapeaux sahraouis et des dizaines de banderoles faisant valoir « la juste cause du peuple sahraoui en lutte pour son droit à l'autodétermination et dénonçant la répression par le Maroc de leurs droits humains ». Ils ont été invités par l'Association des travailleurs sahraouis de France (ATSF) qui a rappelé, dans un communiqué, que le Maroc occupe le Sahara occidental « en toute illégalité », et « continue de vouloir imposer comme unique base de négociation un plan d'autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine qui bafoue le droit international et refuse toujours un référendum d'autodétermination ».
Par Adel H., le courrier-d'algerie
Par Adel H., le courrier-d'algerie
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