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Pratiques sociales et santé publique : La consanguinité

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  • Pratiques sociales et santé publique : La consanguinité

    38% de mariages consanguins en 2007

    L’Algérie demeure le pays le moins touché comparé à l’Egypte et à la Tunisie, la Jordanie (55%), l’Arabie saoudite (50%), le Koweït (54%).

    Cependant des pays comme le Maroc (19,87%) et Oman 38% sont moins touchés par ce phénomène traditionnel qui demeure un tabou mais qui engendre des dégâts et des retombées néfastes sur la santé de l’individu sur plusieurs générations.

    Une étude réalisée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement (Forem) a démontré que les mariages consanguins sont encore fréquents en Algérie et ce, malgré les risques que cela peut engendrer.

    La consanguinité est à l’origine de plusieurs maladies génétiques, sans compter les problèmes neurologiques auxquels sont souvent exposés les enfants. Ainsi, il existe de nombreuses sociétés humaines pour lesquelles les mariages avec les cousins sont la norme sur le plan culturel.

    Cependant, on sait que les unions consanguines augmentent fortement les maladies de type génétique, ainsi plus nos gènes sont brassés, plus la santé s'en trouve progressivement solidifiée. L’étude de la Forem s'est penchée sur la relation entre les unions consanguines et le taux de survie de la descendance. Cette recherche qui a touché 10 wilayas à savoirs Biskra, Ghardaïa, Tébessa, Béjaïa, Alger, Aïn Defla, Annaba, El Bayadh, Bechar et Ouargla s'est basée essentiellement sur les communautés bédouines et les tribus ainsi que les patelins traditionnels sans toutefois négliger les grandes villes car, dans ce cadre, les pourcentages de mariages entre cousins directs sont doublés et le constat établi démontre que les nouveau-nés issus de mariages entre cousins directs avaient une probabilité de décès doublée par rapport aux mariages entre cousins indirects et ce, après avoir tenu compte de paramètres socioéconomiques et démographiques ainsi que génétiques. Les risques varient d’un cas à un autre ainsi plus de 9 % des hommes étaient sourds victimes directs de ces mariages où des malformations sont courantes comme la perte de la vue.

    Les explications scientifiques sont formelles à ce sujet, cependant elles affirment que l'enfant issu de mariages consanguins ne sera pas automatiquement anormal.

    Quelles sont les raisons directes ainsi que les risques de présenter des anomalies congénitales ?

    Pour le docteur Nouali : " Nos chromosomes sont formés de deux chaînes, composées de gènes comme un collier est composé de perles. Elles nous viennent chacune d'un de nos parents. Les chaînes sont disposées en parallèle. Situés face-à-face, des gènes qui codent, ensemble, pour une fonction. Voilà, on a tous des gènes, des bons, c'est-à-dire qui codent pour des fonctions normales et des mauvais, qui codent moins bien pour ces fonctions, avec un risque que celles-ci ne fonctionnent pas au mieux.

    Prenons l'exemple de la sécrétion de l'insuline et admettons qu'il y a, dans un chromosome, deux gènes qui codent pour la sécrétion de l'insuline.

    Chaque parent donne un de ses gènes. Disons par exemple que chez moi, mon père m'en a donné un qui est très bien et ma mère un qui est un peu fatigué. Le résultat de cette addition, on appelle ça l'expression, c'est que ça ne va pas trop mal, grâce à celui du père.

    Le problème, c'est que, dans une même famille, vous avez des chances de retrouver des gènes communs. Si des cousins font un enfant ensemble, il se peut que cet enfant ait reçu, pour l'insuline, exactement le même gène de ces deux parents.

    Si il reçoit le gène "très bien", genre celui du père, c'est gagné, il ne sera jamais diabétique, mais imaginez qu'il reçoive le gène "fatigué", il n'aura pas un gène qui corrige la déficience de l'autre ".

    Ainsi les chiffres parlent d’eux-mêmes : la moyenne de consanguinité est de 38,30% et varie selon les régions du pays. Bir El-Ater commune de (Tébessa) vient en tête du classement avec un taux de 85% de cas de consanguinité, alors que le taux le plus faible est enregistré à Annaba avec seulement 16,2%. La capitale occupe un taux important, même s’elle reste en dessous de la moyenne nationale (26,6%).

    La consanguinité du deuxième degré, en revanche, est très élevée dans les wilayas de Boumerdès (85,71%), de Aïn Defla (76,3%), de Bordj Bou-Arréridj (75,92%), et très basse à Oran avec seulement 18,91%.

    L’étude qui révèle que le phénomène nécessite une approche sociologique différente fait ressortir également qu’il n’y a pas eu d’évolution durant les 45 dernières années, notamment avec le lot d’anomalies et de maladies souvent fâcheuses qui découlent des mariages consanguins, des anomalies congénitales observées à la naissance, comme le bec de lièvre, les cardiopathies et les trisomies. Les maladies génétiques sont, par ailleurs, plus fréquentes, comme le cas hémolytiques (23 cas), cardiopathies (23 cas), hydrocéphalies et myopathies de Duchenne (16 cas), hémophilie (7 cas) et surdité (3 cas).

    Chez nous la gravité des maladies développées liées à la consanguinité est très “ignorée” pendant les dernières années où l’homme et la femme ont eu quand même à observer une certaine évolution mais le sujet demeure souvent tabou vu le respect des traditions.

    - La depeche de Kabylie
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