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  • Liberté de la presse en Afrique du Nord

    Liberté de la presse en Afrique du Nord, entretien avec Saïd Essoulami

    Publié le 07.05.2008 | 18h30

    A l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, l'Association Mondiale des Journaux (AMJ) organisait les 2 et 3 Mars à Casablanca, une conférence sur le thème : « Quelle stratégie pour faire face aux attaques contre la presse en Afrique du Nord ?».
    Saïd Essoulami, directeur général du Centre pour le respect de la liberté d’expression dans le monde arabo-musulman (CMF MENA) lève le voile sur «l’état » des libertés de cette presse au Maghreb dans un entretien exclusif pour Ya***********.
    Liberté de la presse en Afrique du Nord, entretien avec Saïd Essoulami- ******** : L’édition 2008 de la journée mondiale du journalisme a été organisée au Maroc. Est-ce un choix qui répond à des circonstances particulières?
    - Saïd Essoulami : Non. Le Maroc est un pays ouvert ou chacun peut venir. La Tunisie, l’Algérie ou la Libye ne sont pas très favorables à ce genre de manifestations. Le Royaume est un pays ou les journalistes peuvent s’exprimer librement sur les affaires qui les concernent sans peur d’être arrêté ou de s’autocensurer. Voila pourquoi le choix du Maroc.


    - La thématique semble faire apparaître que la presse est sous pression au Maroc? Vous partagez cet état de fait?
    - Le thème général du séminaire était de réfléchir sur des stratégies pour soutenir la liberté de la presse dans chaque pays de l’Afrique du Nord. Au Maroc, la presse souffre essentiellement de la justice qui n’est pas indépendante. On a vu comment les juges politisent les cas de presse en condamnant les journalistes à des peines de prisons où à des amendes colossales. Les juges subissent de nombreuses pressions et il a été question de mener des plaidoyers envers les institutions qui font pression sur les juges, et bien sûr de continuer à faire pression sur le gouvernement pour la libération de Moustafa Rahmat Allah, journaliste à Al Watan al-An, ainsi que la poursuite du dialogue avec le gouvernement dans le cadre de la réforme du code de la presse.


    - Quelles sont les formes de pression que vous dénoncez ?
    Il y a des formes de pressions comme les attaques physiques que subissent les journalistes lors des couvertures des manifestations publiques, des pressions économiques avec, par exemple, l’attitude de certains annonceurs publics ou privés qui refusent d’acheter des espaces publicitaires. La pression politique et celle exercée par le gouvernement sur les journalistes par l’usage du soit disant code d’éthique qui d’ailleurs n’existe pas au Maroc, et la plus grave, la rétention de l’information par l’administration marocaine.
    Pour d’autres pays, en particulier la Tunisie et la Libye, nous avons réfléchis sur le besoin de faire le bilan des actions menées pour la défense de la liberté de la presse. Malheureusement, ces actions à l’échelle internationale, régionale et nationale n'ont pas abouti. Nous avons également proposé que soient inventés de nouveaux moyens de plaidoyers beaucoup plus effectifs et de mener de formations appropriées pour les défenseurs de la liberté de la presse.


    - Que faut-il retenir des débats et travaux qui se sont déroulés durant deux jours?
    - Qu’il n’est pas possible actuellement de créer un réseau régional de défense de la liberté de la presse, car des pays travaillant dans ce domaine comme l’Algérie, la Tunisie ou la Libye ne peuvent pas travailler librement. Que les défenseurs de la liberté de la presse doivent inventer de nouvelles méthodes de défense et de protestation en s’inspirant des pays d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est. Et que les institutions internationales sortent de leur timidité et qu’elles exigent clairement dans leurs programmes de partenariat avec ces pays, le respect de la liberté d’expression et de la presse.


    - Y a-t-il eu des spécificités qui ont émergées des différents orateurs?
    Tous les orateurs ont bien diagnostiqué la situation de la liberté de la presse dans leur pays respectif. Mais la différence était dans le niveau de faire le lien entre la liberté de la presse et les autres libertés publiques et le droit des citoyens. Les marocains étaient les plus pertinents car ils ont pu aborder le sujet dans tous ses détails et sa complexité.


    - Vous affirmez donc que le Maroc serait en avance sur ses voisins algérien, tunisien et égyptien ?
    Le plaidoyer pour la liberté de la presse est en avance au Maroc par rapport aux autres pays. Les dossiers sont bien connus, et un dialogue entre le gouvernement et les journalistes est en cours même s’il est bloqué sur les questions de peines d’emprisonnement et de la protection du « sacré » contre la critique. Le travail que notre centre a initié sur le droit d’accès à l’information est maintenant bien compris par la société civile et le gouvernement. Il y a de plus en plus d’associations qui se mobilisent sur cette question. Deux choses ont du mal à avancer : le droit des radios associatives à exister et l’éducation des citoyens -surtout les jeunes- aux médias pour comprendre les messages et éviter d’être victime de la manipulation.


    - Alors, comment se prépare-t-on à contrecarrer les "attaques" des régimes en place au Maghreb?
    D’abord, il faut réfléchir sur la situation des défenseurs de la liberté de la presse dans les pays où ils sont harcelés comme la Tunisie, la Libye ou l’Algérie, désorganisés ou non reconnus par l’Etat tel l’Egypte, et voir comment peut-on les soutenir professionnellement et matériellement. Il faut définir des priorités d’attaques pour ces associations qui sont cohérentes et possible à réaliser. Il ne faut pas demander l’impossible et rester paralyser. Il faut avoir des objectifs concrets, réalisables et trouver des entrées dans d’autres secteurs sur la question de la liberté : les partis politiques, les entreprises, les syndicats, les artistes, les écrivains et les universitaires. La liberté de la presse est une liberté publique et les libertés publiques comme celles du droit de s’organiser et de se réunir impactent directement la liberté de la presse. L’ensemble fait partie de la liberté d’expression. On ne peut pas défendre la liberté de la presse si on ne peut pas se réunir ou s’organiser librement.

    Rachid Hallaouy
    Copyright Ya***********

  • #2
    Eh bien oui...
    Si Saïd Essoulami dit qu'il y a plus de liberté de presse au Maroc que dans tout le Maghreb, on doit le croire...
    Que des foutaises!

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    • #3
      Qu'un journaliste marocain s'aventure à faire un article un peu critique touchant à la monarchie et il va voir: du genre de dire que le roi et sa famille ont un budget excessivement élevé alors que beaucoup de marocains ont la tête sous l'eau, sans parler des affaires de corruption touchant à des personnalités sensibles, tout ceci n'est que foutaise.

      Il n y a pas de réelle liberté de la presse au Maroc.
      Everyone thinks of changing the world, but no one thinks of changing himself

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      • #4
        Qu'en pense la presse?

        Soyons beaux joueurs

        ("Aucune loi n'interdit de caricaturer le roi, et encore moins de s’intéresser à son salaire")

        Sous la présidence du roi Mohammed VI, un conseil des ministres s’est tenu le 6 janvier dernier à Agadir. En marge de ce conseil, un petit groupe de ministres aurait vu le roi en aparté. J’utilise le conditionnel – même si l’information semble sûre – parce qu’aucun des ministres que nous avons contactés n’a voulu nous confirmer la tenue de cet aparté, ni sa teneur. C’est bien compréhensible, vu que leurs collègues n’en sortent pas grandis. Selon nos informations, donc, ces quatre ministres auraient dit au souverain combien ils étaient outragés par les "dépassements" de la presse indépendante. Les 3 titres cités en particulier (TelQuel, Le Journal et Al Bidaoui) ont en commun d’avoir publié, ces derniers temps, des articles "portant atteinte" à la personne du monarque et, pire, des caricatures du roi – ce qui, comme chacun sait, est interdit par le code de la presse. Conclusion : il faudrait, n’est-ce pas, Majesté, leur rappeler que Votre Auguste Personne est Sacrée, faire respecter la loi (pardon, La Loi) avec la plus grande fermeté… bref, Sévir. Mohammed VI n’aurait fait aucun commentaire, sinon que le conseil avait un ordre du jour et que ce point n’y figurait pas. Voila une réaction qu’on peut qualifier de "royale". Exit nos quatre héros – piteusement, on imagine…

        Ni le dossier sur "le salaire du roi" (TelQuel n° 156-157), et encore moins les caricatures publiées par ces 3 journaux (dont, faut-il le rappeler, les lignes éditoriales respectives n’ont rien de commun, sinon le refus de l’autocensure)… rien de tout cela, donc, n’a fait réagir le roi et son entourage. Cela ne veut pas dire qu’ils en sont enchantés, mais cela démontre au moins que la liberté d’expression, dans ce pays, est une réalité. Quant au respect de la loi, il n’a rien à voir là-dedans.

        Une mise au point s’impose : même si tout le monde en est persuadé, aucune loi au Maroc n’interdit de caricaturer le roi, et encore moins de s’intéresser à combien il touche. L’article 41 du code de la presse punit l'"offense" envers Sa Majesté, oui. Mais qu’est-ce que cela veut dire, au juste ? Selon les pitoyables thuriféraires du régime (ainsi que quelques désopilantes feuilles de chou) tout ce qui sort de l’éloge laudateur relève de l’offense. Pas selon nous et – surtout – pas selon le Palais. L’opinion internationale ne s’y est d’ailleurs pas trompée. Notre dossier sur le "salaire du roi" a été repris aux quatre coins de la planète, chaque fois avec le même commentaire : si Mohammed VI a permis cela, c’est qu’il a vraiment une fibre de démocrate. Nous sommes énergiquement d’accord. Et nous serions vraiment mauvais joueurs de ne pas l’en créditer. Voilà qui est fait.

        Telquel

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        • #5
          Que pense monsieur Saïd Essoulami de l'annulation du JT Maghreb d'Aljazeera par les autorités marocaines?
          A todo cerdo le llega su San Martín.

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          • #6
            Tel Quel est réellement un journal libre, dans les limites du cadre marocain.Dommage qu'il soit un peu trop léger, trop vite dans les accusations.
            C'est le seul que je lis. Y en a-t-il d'autres ?

            L'Algérie avait le Matin mais il est tombé dans le gueroyage politique et perdu toute crédibilité avant de fermer ( A-t-il réouvert?)

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            • #7
              le général el amari était donc un modéle si l'on suit la logique de l'article de telquel... il se faisait caricaturer et a lui meme annoncé son salaire et le salaire des autres généraux : 90 000 dinar/mois
              Rabhine n'katlokoum, wo Rhassrine n'katlokoum... Tahia JSD !!! même si souvent, elle deconne vraiment!!! enfin tout le temps même...

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              • #8
                Il n'a pas honte de dire cela ?
                Le Royaume est un pays ou les journalistes peuvent s’exprimer librement sur les affaires qui les concernent sans peur d’être arrêté ou de s’autocensurer. Voila pourquoi le choix du Maroc.
                quel faux-c.l !
                Tu as raison freesoda, s'il dit ne serait-ce qu'un mot sur M6 et il verra... Rappelle-toi le "majeski", c'était pas méchant en plus.
                Je ne vais pas faire les comparaisons mais je me rappelle d'un article sur le Quotidien d'Oran (il y a quelques semaines) qui était tellement critique à l'encontre de Boutef ! J'étais persuadé que le journaliste allait être poursuivi... mais rien.

                Le problème au Maghreb est plus le fait que nous ayons beaucoup trop d'auteurs de science-fiction. Les journalistes, les vrais, sont rares. Nous avons un grand nombre de torchons par contre...
                La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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                • #9
                  Bond,
                  En Algérie, on peut critiquer Bouteflika mais jamais les généraux Mediène, Lamari, ... :22:

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                  • #10
                    El Diez

                    Que pense monsieur Saïd Essoulami de l'annulation du JT Maghreb d'Aljazeera par les autorités marocaines?
                    -El qazdira et tous les journaux marocains vont faire une pause momentané pour ne pas jeter de l huile sur le feu ..?? le rêve de la réouverture des frontières en vue .....?
                    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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                    • #11
                      - Saïd Essoulami : Non. Le Maroc est un pays ouvert ou chacun peut venir. La Tunisie, l’Algérie ou la Libye ne sont pas très favorables à ce genre de manifestations. Le Royaume est un pays ou les journalistes peuvent s’exprimer librement sur les affaires qui les concernent sans peur d’être arrêté ou de s’autocensurer. Voila pourquoi le choix du Maroc.
                      c'est tellement vrai que le maroc doit être le seul pays ou il y a encore des journalistes en prison
                      « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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