Message reçu. A vous.
par Ahmed Saïfi Benziane
Un titre à la tournure puisée dans un verset, des images qui ressemblent, en tout point de vue, à un passé qui ne veut plus de nous, autant que nous ne voulons plus de lui, un gestionnaire des deniers publics habillé en milliardaire avec une éternelle pochette sous forme de star à la Peter Oustinov, des caméras qui auraient dû se déplacer là où on a besoin de voir plus clair et le tout aboutit péniblement à un documentaire qui nous fait découvrir une autre Algérie. Celle qui va très bien et à laquelle il ne manque ni route, ni eau, ni pomme de terre et où les étrangers se bousculent pour dévorer les couleurs célestes du Grand Sud. Une Algérie où il n'est permis de dire que de bonnes choses, les mauvaises doivent être tues parce qu'elles sont vraies.
Le message facile à décoder est celui de la réussite du président de la République là où toute l'Algérie a échoué, une fois de plus. Décidément, l'ENTV n'arrêtera pas de nous faire remercier le ciel et l'Occident de nous avoir accroché au bout de nos paraboles. «Ouama adraka mal Djazaïr», titre de l'émission du dernier vendredi soir, mais aussi une occasion de plus pour se le répéter et répéter, encore, jusqu'à épuisement.
Quelle mouche a donc piqué nos compatriotes de la télévision nationale à trois têtes pour se croire obligés de faire le bilan de la période 1999 à 2009, alors que nous ne sommes qu'en 2008? C'est, en effet, la première fois qu'un bilan est fait par anticipation là où même le bilan de la guerre de Libération n'est pas encore arrêté? Celui de toute une indépendance bute, quant à lui, sur les passifs et l'argent du pétrole restera l'énigme du siècle. Cela rappelle l'ère des Soviets et de la glorification des leaders pères des nations, aimés des peuples. C'est une autre ère et la globalisation n'a laissé sur ses traces que l'amour de la richesse et celle de la concurrence déloyale. Aujourd'hui, que le risque d'avoir plus faim l'emporte sur celui de mourir plus vite, n'estil pas grand temps d'ouvrir les yeux sur ce que nous renvoie la réalité et cesser de rédiger les demandes d'emploi par caméra interposée? Ça en coûte à l'Etat «Ouama adraka ma l'avenir» devrions-nous dire, alors que l'Etat met dans la cagnotte du soutien des prix des produits de première nécessité, de quoi lancer plus de mille petites entreprises et que l'Occident s'emploie, nuit et jour, pour se passer du pétrole grâce à sa recherche scientifique et au développement humain, résultats d'années de travail sans paroles, sans glorification. Par simple devoir envers une communauté qui place sa confiance en des hommes qui désirent se mettre à son service et via des urnes transparentes. Réellement transparentes.
Il n'est nul besoin de démontrer aux Algériens ce qu'ils voient mais plutôt ce qu'il ne voient pas et que cachent les écrans de fumée qui montent de la colère des jeunes. C'est aussi par là que les caméras de l'ENTV devraient passer, même par omission. Entre deux émissions où l'on puise les titres dans le verset d'El Q'aria qui se termine, rappelons-le, par «Naroun Hamia».
Quotidien d'Oran
par Ahmed Saïfi Benziane
Un titre à la tournure puisée dans un verset, des images qui ressemblent, en tout point de vue, à un passé qui ne veut plus de nous, autant que nous ne voulons plus de lui, un gestionnaire des deniers publics habillé en milliardaire avec une éternelle pochette sous forme de star à la Peter Oustinov, des caméras qui auraient dû se déplacer là où on a besoin de voir plus clair et le tout aboutit péniblement à un documentaire qui nous fait découvrir une autre Algérie. Celle qui va très bien et à laquelle il ne manque ni route, ni eau, ni pomme de terre et où les étrangers se bousculent pour dévorer les couleurs célestes du Grand Sud. Une Algérie où il n'est permis de dire que de bonnes choses, les mauvaises doivent être tues parce qu'elles sont vraies.
Le message facile à décoder est celui de la réussite du président de la République là où toute l'Algérie a échoué, une fois de plus. Décidément, l'ENTV n'arrêtera pas de nous faire remercier le ciel et l'Occident de nous avoir accroché au bout de nos paraboles. «Ouama adraka mal Djazaïr», titre de l'émission du dernier vendredi soir, mais aussi une occasion de plus pour se le répéter et répéter, encore, jusqu'à épuisement.
Quelle mouche a donc piqué nos compatriotes de la télévision nationale à trois têtes pour se croire obligés de faire le bilan de la période 1999 à 2009, alors que nous ne sommes qu'en 2008? C'est, en effet, la première fois qu'un bilan est fait par anticipation là où même le bilan de la guerre de Libération n'est pas encore arrêté? Celui de toute une indépendance bute, quant à lui, sur les passifs et l'argent du pétrole restera l'énigme du siècle. Cela rappelle l'ère des Soviets et de la glorification des leaders pères des nations, aimés des peuples. C'est une autre ère et la globalisation n'a laissé sur ses traces que l'amour de la richesse et celle de la concurrence déloyale. Aujourd'hui, que le risque d'avoir plus faim l'emporte sur celui de mourir plus vite, n'estil pas grand temps d'ouvrir les yeux sur ce que nous renvoie la réalité et cesser de rédiger les demandes d'emploi par caméra interposée? Ça en coûte à l'Etat «Ouama adraka ma l'avenir» devrions-nous dire, alors que l'Etat met dans la cagnotte du soutien des prix des produits de première nécessité, de quoi lancer plus de mille petites entreprises et que l'Occident s'emploie, nuit et jour, pour se passer du pétrole grâce à sa recherche scientifique et au développement humain, résultats d'années de travail sans paroles, sans glorification. Par simple devoir envers une communauté qui place sa confiance en des hommes qui désirent se mettre à son service et via des urnes transparentes. Réellement transparentes.
Il n'est nul besoin de démontrer aux Algériens ce qu'ils voient mais plutôt ce qu'il ne voient pas et que cachent les écrans de fumée qui montent de la colère des jeunes. C'est aussi par là que les caméras de l'ENTV devraient passer, même par omission. Entre deux émissions où l'on puise les titres dans le verset d'El Q'aria qui se termine, rappelons-le, par «Naroun Hamia».
Quotidien d'Oran
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