En l’absence d’un prophète, une communauté religieuse (milla) a besoin de quelqu’un qui la prenne en charge et puisse contraindre les gens à se conduire en accord avec la loi révélée. Ce quelqu’un tient, en quelque sorte, la place d’un vicaire (khalîfa) du prophète, puisqu’il veille au respect des obligations que celui-ci avait imposées. De plus, en raison de la nécessité d’un gouvernement politique pour toute organisation social humaine (ijtimâ’ basharî), les hommes ont absolument besoin d’une personne qui leur fasse faire ce qui est bon pour eux et les empêche, de force, de faire ce qui peut leur nuire. C’est cette personne qui est le roi.
Dans la communauté musulmane, la guerre sainte est un devoir canonique, à cause du caractère universel de la mission de l’Islâm et de l’obligation de convertir tout le monde, de gré ou de force. C’est pourquoi les pouvoirs spirituels et temporels sont confondus : le souverain peut y consacrer ses forces en même temps.
Les autres communautés religieuses n’ont pas ce caractère œcuménique, et la guerre sainte n’est pas pour elles un devoir canonique, sauf pour la (légitime) défense. Ce qui fait que les chefs de ces religions ne s’occupent pas de politique. Le pouvoir royal, chez eux, appartient à ses titulaires, qui l’ont eu par hasard et, en tout cas, pour des raisons sans rapport avec leur foi. Ils règnent par l’effet nécessaire de l’esprit de corps __dont la nature est de rechercher le pouvoir royal__, et non parce qu’ils doivent vaincre les autres nations, comme c’est le cas pour l’Islâm. Ils doivent seulement établir leur propre religion au milieu de leurs sujets.
C’est pour quoi les Israélites, après Moïse et Josué, se passèrent de monarchie pendant prés de quatre cents ans. Leur unique problème était d’installer leur religion. Leur chef religieux portait le nom de Kôhen. C’était une sorte de vicaire de Moïse. Il dirigeait les prières et les sacrifices des Israélites. Ceux-ci le prenaient obligatoirement dans la postérité d’Aron, conformément à la révélation (wahy).Quant aux questions politiques, qui se posent naturellement à tous les hommes, soixante-dix Anciens furent choisis, parmi les Israélites, pour détenir l’autorité légale. Le Kôhen était plus élevé qu’eux dans l’échelle religieux et plus éloigné des remous de l’autorité légale. Telle fut la situation, jusqu’au moment où l’esprit de corps se fit pleinement sentir : tout le pouvoir devint alors politique. Les Israélites prirent aux Cananéens, les Araméens ( ?), les Edomites, les Ammonites et les Moabites se battirent contre eux. En ce temps-là les Anciens avaient le pouvoir politiques. Il en fut ainsi pendant prés de quatre cents ans. Les Israélites n’avaient encore aucun roi et se trouvaient en butte aux attaques des autres nations. Ils firent donc demander à Dieu, par leur prophète Samuel, de leur permettre de se choisir un roi. Et c’est ainsi que Saül devint leur roi. Il battit les étrangers et fit tuer Goliath , le roi des philistines. Après lui, vinrent les rois David et Salomon. Le royaume de Salomon prospéra et s’attendis jusqu’aux frontières du Hijâz, puis jusqu’à celle du Yémen et l’Empire byzantin. Après la mort de Salamon, les (douze) tribus éclatèrent et formèrent deux grandes dynasties, conséquence de l’esprit de clan, comme on l’a vu. La première de ces dynasties groupait les dix tribus de la région de Naplouse, capitale Samarie (Sabustiya), et l’autre les deux tribus de Benjamin et de Juda. Mais Nabuchodonosor (Bukht-Nasar), roi de Babylone (Bâbil), finit par des les déposséder l’une après l’autre : il battit d’abord les dix tribus de Samarie, puis la tribu de Juda à Jérusalem __dont les dynasties avaient, sans interruption, mille ans d’existence. Il détruisit leur temple (masjid), brûla leur Pentateuque (Tawrât) et abolit leur religion. Il déporta le peuple (juif) jusqu’à Isfahân et en ‘Irâq. Soixante-dix ans plus tard, un souverain perse akhéménide (Kayyânî) les ramena à Jérusalem. Ils y rebâtirent leur temple et rétablirent leur religion comme auparavant avec ces prêtres, le pouvoir politique restant aux mains des Perses.
Là-dessus, Alexandre et les Grecs battirent les Perses. Les Juifs passèrent sous la domination ‘’ionienne’’ (yunânî). Ensuite, le joug grec s’affaiblit et les juifs, soutenus par leur esprit de corps, se soulevèrent contre les grecs et s’en débarrassèrent. Le pouvoir royal, chez juifs, passa aux Kôhens de la famille des Macchabées (ou Asmonées : Banû Hashmonnây). Ceux-ci battirent les Grecs, mais furent vaincus, à leur tour, par les Romains. Ces Romains marchèrent sur Jérusalem, capital des enfants d’Hérode, apparentés par mariage aux Macchabées et derniers survivants de cette dynastie. Ils y mirent le siège et la prirent de force, en déchaînant (tous les démons) du meurtre, du pillage et de l’incendie. Ils laissèrent Jérusalem en ruine et déportèrent les Juifs jusqu’à Rome et au-delà. Ce fut la seconde des destructions du temple et ce que les Juifs appellent « la Grande Diaspora » (al-Jalwat al-Kubrâ). Depuis, ils ont perdu tout pouvoir royal, parce qu’ils n’avaient plus d’esprit de corps. Ils restèrent ensuite sous la domination des Romains et de leurs successeurs. Leur Kôhen restait leur chef religieux.
Dans la communauté musulmane, la guerre sainte est un devoir canonique, à cause du caractère universel de la mission de l’Islâm et de l’obligation de convertir tout le monde, de gré ou de force. C’est pourquoi les pouvoirs spirituels et temporels sont confondus : le souverain peut y consacrer ses forces en même temps.
Les autres communautés religieuses n’ont pas ce caractère œcuménique, et la guerre sainte n’est pas pour elles un devoir canonique, sauf pour la (légitime) défense. Ce qui fait que les chefs de ces religions ne s’occupent pas de politique. Le pouvoir royal, chez eux, appartient à ses titulaires, qui l’ont eu par hasard et, en tout cas, pour des raisons sans rapport avec leur foi. Ils règnent par l’effet nécessaire de l’esprit de corps __dont la nature est de rechercher le pouvoir royal__, et non parce qu’ils doivent vaincre les autres nations, comme c’est le cas pour l’Islâm. Ils doivent seulement établir leur propre religion au milieu de leurs sujets.
C’est pour quoi les Israélites, après Moïse et Josué, se passèrent de monarchie pendant prés de quatre cents ans. Leur unique problème était d’installer leur religion. Leur chef religieux portait le nom de Kôhen. C’était une sorte de vicaire de Moïse. Il dirigeait les prières et les sacrifices des Israélites. Ceux-ci le prenaient obligatoirement dans la postérité d’Aron, conformément à la révélation (wahy).Quant aux questions politiques, qui se posent naturellement à tous les hommes, soixante-dix Anciens furent choisis, parmi les Israélites, pour détenir l’autorité légale. Le Kôhen était plus élevé qu’eux dans l’échelle religieux et plus éloigné des remous de l’autorité légale. Telle fut la situation, jusqu’au moment où l’esprit de corps se fit pleinement sentir : tout le pouvoir devint alors politique. Les Israélites prirent aux Cananéens, les Araméens ( ?), les Edomites, les Ammonites et les Moabites se battirent contre eux. En ce temps-là les Anciens avaient le pouvoir politiques. Il en fut ainsi pendant prés de quatre cents ans. Les Israélites n’avaient encore aucun roi et se trouvaient en butte aux attaques des autres nations. Ils firent donc demander à Dieu, par leur prophète Samuel, de leur permettre de se choisir un roi. Et c’est ainsi que Saül devint leur roi. Il battit les étrangers et fit tuer Goliath , le roi des philistines. Après lui, vinrent les rois David et Salomon. Le royaume de Salomon prospéra et s’attendis jusqu’aux frontières du Hijâz, puis jusqu’à celle du Yémen et l’Empire byzantin. Après la mort de Salamon, les (douze) tribus éclatèrent et formèrent deux grandes dynasties, conséquence de l’esprit de clan, comme on l’a vu. La première de ces dynasties groupait les dix tribus de la région de Naplouse, capitale Samarie (Sabustiya), et l’autre les deux tribus de Benjamin et de Juda. Mais Nabuchodonosor (Bukht-Nasar), roi de Babylone (Bâbil), finit par des les déposséder l’une après l’autre : il battit d’abord les dix tribus de Samarie, puis la tribu de Juda à Jérusalem __dont les dynasties avaient, sans interruption, mille ans d’existence. Il détruisit leur temple (masjid), brûla leur Pentateuque (Tawrât) et abolit leur religion. Il déporta le peuple (juif) jusqu’à Isfahân et en ‘Irâq. Soixante-dix ans plus tard, un souverain perse akhéménide (Kayyânî) les ramena à Jérusalem. Ils y rebâtirent leur temple et rétablirent leur religion comme auparavant avec ces prêtres, le pouvoir politique restant aux mains des Perses.
Là-dessus, Alexandre et les Grecs battirent les Perses. Les Juifs passèrent sous la domination ‘’ionienne’’ (yunânî). Ensuite, le joug grec s’affaiblit et les juifs, soutenus par leur esprit de corps, se soulevèrent contre les grecs et s’en débarrassèrent. Le pouvoir royal, chez juifs, passa aux Kôhens de la famille des Macchabées (ou Asmonées : Banû Hashmonnây). Ceux-ci battirent les Grecs, mais furent vaincus, à leur tour, par les Romains. Ces Romains marchèrent sur Jérusalem, capital des enfants d’Hérode, apparentés par mariage aux Macchabées et derniers survivants de cette dynastie. Ils y mirent le siège et la prirent de force, en déchaînant (tous les démons) du meurtre, du pillage et de l’incendie. Ils laissèrent Jérusalem en ruine et déportèrent les Juifs jusqu’à Rome et au-delà. Ce fut la seconde des destructions du temple et ce que les Juifs appellent « la Grande Diaspora » (al-Jalwat al-Kubrâ). Depuis, ils ont perdu tout pouvoir royal, parce qu’ils n’avaient plus d’esprit de corps. Ils restèrent ensuite sous la domination des Romains et de leurs successeurs. Leur Kôhen restait leur chef religieux.
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