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Mikhail Gorbatchev : denonce la posture belliqueuse des u s a

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    Mikhail Gorbatchev : « J’ai parfois le sentiment que les États-Unis vont faire la guerre contre le monde entier. »
    9 mai 2008Lors d’un entretien accordé au Daily Telegraph, le dernier dirigeant de l’Union Soviétique estime que l’on ne peut plus faire confiance aux déclarations de la Maison Blanche quand elle affirme qu’elle a des intentions pacifiques à l’égard son ancienne rivale. Il dénonce également l’unilatéralisme et la posture belliqueuse des Etats-Unis.


    Daily Telegraph, 7 mai 2008 (résumé)

    Livrant au Daily Telegraph l’une de ses critiques les plus acerbes contre les États-Unis, M. Gorbatchev a déclaré que le renforcement actuel des capacités de l’armée américaine était destiné à contenir une résurgence de la Russie.

    En décidant des projets d’extension de l’OTAN dans les pays de l’ancienne Union soviétique, des augmentations de budget militaires et de l’installation du bouclier antimissile en Europe centrale, les États-Unis ont délibérément mis fin aux espoirs d’une paix permanente avec la Russie, juge M. Gorbatchev.

    « Nous disposions de 10 ans après la guerre froide pour construire un nouvel ordre mondial, et pourtant nous les avons gâchés », rappelle-t-il.

    Pour M. Gorbatchev la responsabilité de la crise la plus grave dans les relations Est-Ouest, depuis la guerre froide incombe entièrement à l’administration du président George W. Bush.

    « Les États-Unis ne peuvent tolérer quiconque agissant de façon indépendante ».

    « Chaque président des Etats-Unis doit avoir une guerre. »

    Selon lui, « Le problème ne provient pas de la Russie ».

    « La Russie n’a pas d’ennemis et Poutine ne va pas débuter une guerre contre les États-Unis ou tout autre pays. »

    « Pourtant, nous voyons les États-Unis approuver leur budget militaire et le Secrétaire à la Défense s’engager à renforcer les forces classiques en raison de la possibilité d’une guerre avec la Chine ou la Russie. »

    « J’ai parfois le sentiment que les États-Unis vont faire la guerre contre le monde entier. »

    L’année dernière, Robert Gates, le Secrétaire à la Défense des USA, a déclaré devant une commission du Congrès que l’Amérique devait accroître ses dépenses militaires pour lutter contre les menaces multiples y compris les « développements incertains en Chine et en Russie ».

    Les tensions ont été renforcées par la décision américaine de construire un bouclier de défense antimissile en Pologne et en République Tchèque pour contrer la menace que représenterait l’Iran.

    Pour M. Gorbatchev, ce projet de bouclier anti-missile a été un acte d’agression contre la Russie.

    « La construction des installations de défense anti missiles relance la course aux armements à un niveau supérieur », s’inquiète-t-il, ajoutant qu’il s’agit d’une « une étape très dangereuse. »

    M. Gorbatchev interprète les engagements de l’OTAN en faveur d’une adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine, comme une tentative des USA pour étendre leur sphère d’influence sur les arrières de la Russie.

    « Les Américains avaient promis après la guerre froide que l’OTAN ne s’étendrait pas au-delà des frontières de l’Allemagne, mais aujourd’hui la moitié des pays d’Europe centrale et orientale en sont membres. Que sont devenues leurs promesses ? Cela montre qu’on ne peut leur faire confiance. »

    M. Gorbatchev dénonce également ce qu’il nomme le « complexe militaro-industriel », qu’il décrit comme le « véritable gouvernement » des Etats-Unis.

    Au sujet des attaques occidentales sur l’absence de démocratie en Russie, M. Gorbatchev déclare qu’il ne « pense pas que la glasnost soit morte en Russie ».

    « Il est d’usage à l’Ouest de critiquer la politique intérieure de Poutine. Mais en Russie, il bénéficie du soutien de la masse. Sa cote de popularité est à 70 ou 80%.

    « N’est-ce pas cela la démocratie ? » conclut-il.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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