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La fin progressive du pétrole

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  • La fin progressive du pétrole

    Nous sommes arrivés à la fin de la croissance de la production mondiale de pétrole, ce qu'on appelle le pic de production (peak oil) ou pic de Hubbert. Le géologue Hubbert avait calculé en 1956 que le maximum de la production pétrolière aurait lieu en 1970 aux Etats-Unis, ce qui s'est réalisé. De nombreux pays ont déjà atteint leur maximum de production.

    A partir de l'année prochaine, la production mondiale de pétrole va décroître à un rythme de plus en plus élevé, que ce pétrole soit "conventionnel" et facile à extraire ou qu'il s'agisse de pétrole dont les conditions d'extraction sont difficiles, très coûteuses, techniquement risquées et aléatoires, très coûteuses aussi pour l'environnement.
    Les variations de prix du pétrole au cours des prochaines années, en hausse ou en baisse, ne seront qu'un épiphénomène. L'évolution sur longue période sera une augmentation constante des prix à mesure de la rareté croissante du pétrole.

    Divers facteurs économiques (récession), climatiques (hivers doux) ou autres peuvent soit retarder le moment de ce déclin, soit conduire à une fluctuation en forme de "tôle ondulée" du maximum de la production. Dans les deux cas, le répit serait de quelques années, mais la décroissance serait ensuite plus accentuée.

    Une estimation très optimiste prévoit une décroissance de la production de 2 % par an, conduisant à une production réduite de moitié dans 35 ans. Mais la réalité semble devoir être bien différente.
    A titre d'indication, voici ce qu'il en serait de la production mondiale de pétrole, comparée à celle d'aujourd'hui, selon divers taux constants de décroissance :
    - taux = 2 % : 80 % dans 12 ans (80,1) - 50 % dans 35 ans (50,3),
    - taux = 3 % : 80 % dans 8 ans (80,8) - 50 % dans 24 ans (49,6),
    - taux = 4 % : 80 % dans 6 ans (81,5) - 50 % dans 18 ans (49,9),
    - taux = 5 % : 80 % dans 5 ans (81,4) - 50 % dans 14 ans (51,3).

    En fait la courbe de Hubbert représentative de la croissance puis du déclin de la production est une courbe en cloche, proche d'une courbe de Gauss. Dans la réalité, cette courbe sera sans doute asymétrique à cause de la surexploitation des gisements due à une forte demande.
    Avec une décroissance progressive de 1%, puis 2% ... 5%, nous aurions une production limitée à 80 % dans 12 ans et à 50 % dans 20 ans.

    Les réserves de pétrole ont été surestimées, soit pour des raisons politiques (attribution des quotas de production en fonction des réserves pour les pays de l'OPEP), soit pour des raisons financières dans le cas des compagnies (faire monter le cours des actions, obtenir des prêts bancaires).

    Ainsi, les réserves "prouvée" augmentent de 50 % à 200 % en une seule année, sans qu'aucun gisement important n'ait été découvert. Par exemple :
    - 1984 Koweit : de 67 à 93 Gb (Giga-barils : milliard de barils),
    - 1985 Vénézuéla : de 28 à 55 Gb,
    - 1986 Emirats : de 33 à 97 Gb,
    - 1986 Iran : de 59 à 93 Gb,
    - 1988 Arabie : de 167 à 255 Gb.

    Le volume des nouvelles découvertes est depuis longtemps inférieur à celui de la production. Les champs de pétrole découverts sont de plus en plus petits alors que les champs géants en exploitation sont en fin de vie.
    Le maximum de découvertes a été atteint en 1962. Depuis 1981 le volume produit chaque année est supérieure à celui des nouvelles découvertes. Actuellement, le volume produit est 3 à 4 fois supérieur au volume découvert.

    La décroissance de la production peut être très rapide. Par exemple (millions de tonnes / an) :
    - Norvège : de 162 Mt en 2001 à 138 Mt en 2005 (- 15 % en 4 ans),
    - Grande-Bretagne : de 137 Mt en 1999 à 85 Mt en 2005 (- 38 % en 6 ans),
    - Egypte : de 47,5 Mt en 1993 à 33,9 Mt en 2005 (- 29 % en 12 ans),
    - Gabon : de 18,3 Mt en 1996 à 11,7 Mt en 2005 (- 36 % en 9 ans),
    - Australie : de 35,3 Mt en 2000 à 23,3 Mt en 2005 (- 34 % en 5 ans).


    L'énergie pour les transports
    Le secteur des transports consomme 48,9 millions de tonnes de pétrole chaque année en France, comparé à une consommation de 15,0 Mt pour le résidentiel (logements) et le secteur tertiaire, de 13,7 Mt pour la pétrochimie, 6,0 Mt pour l'industrie, 2,2 Mt pour l'agriculture, 1,5 Mt pour les centrales thermiques (production d'électricité), 4,7 Mt en pertes et usages divers, soit un total de 94,7 millions de tonnes (en 2005).

    Ni la pile à combustible, ni les biocarburants ne seront une solution comme certains rêveurs l'imaginent pour remplacer le pétrole dans les transports.
    Plusieurs techniques de piles à combustible sont envisagées, mais toutes posent d'énormes problèmes et il s'agit donc d'une solution illusoire. Les piles à méthanol ne sont qu'une variante dans l'utilisation des biocarburants.

    Les piles à hydrogène nécessitent de produire cet hydrogène, soit à partir du gaz naturel ou autres produits pétroliers (cela ne change rien à la disparition progressive du pétrole et du gaz), soit de façon plus coûteuse et avec un faible rendement à partir de l'électricité (produite pour l'essentiel à partir d'énergie fossile). Et l'hydrogène doit être conservé soit sous forme liquide à moins 235 °C, soit sous pression à 700 bars (700 fois la pression atmosphérique) avec un réservoir spécial et très solide de 100 Kg pour contenir 5,7 kg d'hydrogène (pour parcourir environ 500 km). Cela n'a rien à voir avec une bouteille de butane ou de propane. Tout cela demande aussi de très importantes quantités d'énergie pour liquéfier (et conserver liquide à -235°C) ou comprimer cet hydrogène.

    Les biocarburants ne sont guère une solution eux aussi car leur production nécessite une utilisation importante de carburant (tracteurs, moissonneuses ...) et d'engrais (à base de produits pétroliers). La production de produits alimentaires, en France comme dans le monde, constitue un bien meilleur usage de l'agriculture que la production de carburants.
    Les biocarburants sont séduisants, à condition de ne pas regarder le bilan énergétique de leur production , ni la surface de terres cultivables à utiliser pour remplacer une partie seulement du pétrole utilisé à ce jour en France.
    La situation est identique dans le reste du monde, sans doute pire dans les régions tropicales. Celles-ci permettent un meilleur bilan énergétique à court terme (en utilisant beaucoup de produits chimiques pétroliers), mais les sols de ces régions sont fragiles et deviendraient rapidement stériles, sans compter les ravages de la déforestation.

    Lorsque l'on étudie la consommation de pétrole (carburants, engrais et autres produits pétrochimiques) utilisée pour produire l'équivalent en biocarburants, on constate qu'il faut, sur un hectare de culture, en tonne équivalent pétrole (tep) :
    - huile de colza : 0,50 tep consommée pour produire 1,37 tep = 0,87 tep à l'hectare,
    - huile de tournesol : 0,29 tep pour 1,06 tep = 0,77 tep / ha,
    - éthanol de betterave : 3,22 tep pour 3,98 tep = 0,76 tep / ha.

    Pour produire l'équivalent des 49 millions de tonnes de pétrole consommées par les seuls transports (sans compter les autres usages) il faudrait utiliser dans le meilleur des cas (huile de colza) 56.400.000 hectares (564.000 km2) soit plus que la superficie de la France et 3,6 fois la superficie des terres cultivées du pays.

    Ne pas manquer de lire Pénurie et fin progressive de l'uranium si vous rêvez de voitures à hydrogène ou électriques. Mieux vaut garder les pieds sur terre et se résoudre aux seules solutions raisonnables.


    Nous devrons nous habituer à la disparition des voitures individuelles et des camions pour privilégier les transports ferroviaires et fluviaux. Le retour à la marche et à l'usage de la bicyclette sera la seule solution pour les déplacements à faible et moyenne distance (très bon pour la santé). Les transports de marchandises seront limités par nécessité. Cela nous conduit à des solutions de bon sens pour l'utilisation de l'espace. Après plus d'un siècle d'exode rural, il faudra faire le chemin inverse : construire des villes de taille modeste loin des grandes agglomérations actuelles, autosuffisantes en énergie et en nourriture (productions diversifiées dans la campagne environnante).


    Un des aspects méconnus de la disparition du pétrole, c'est le devenir de l'agriculture et comment nourrir les populations.
    Aujourd'hui, seul un usage intensif et polluant des machines et des engrais chimiques permet d'avoir une production excédentaire en France. Sans les engrais (pétrochimie) les rendements baisseront sans doute de moitié et chaque parcelle de terre cultivable devra être réservée aux productions alimentaires. Sans doute faudra-t-il aussi réduire les productions animales, car la production d'un gramme de protéine animale nécessite cinq à dix fois plus de ressources agricoles que celle d'un gramme de protéine végétale. La question de la surpopulation, évidente au niveau mondial, se posera aussi en France.

    Le temps est venu de consommer beaucoup moins d'énergie et de se préparer à des réalités contraignantes, en changeant de façon radicale notre mode de vie, l'organisation du territoire (passer de l'exode rural à l'exode urbain), l'urbanisme, l'architecture, l'organisation économique et sociale.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    mon sujet de fin d'étude traite se sujet mais mais sa conserne juste une zones pétrolifière le théme c'est "le pic pétrolier en et ses retombées sur les secteurs économiques" a savoir le primaire (l'agriculture) secondaire (l'industrie) et terciere (les services) et franchement a chaque pat en avant pour mon travail j'ai des conviction par rapport a la théorie d'Olduvaî: Energie, Population et Civilisation


    La Théorie d'Olduvaï
    La théorie d'Olduvaï établi que la durée de vie de la civilisation industrielle est approximativement de 100 ans : environ 1930-2030. la Loi d'Ackerman ( « de White ») est défini par : e=Energie/Population. La durée de la civilisation industrielle est mesurée par le nombre d'années entre le moment où « e » atteint 30% de sa valeur maximale et quand « e » retourne à cette valeur.
    Sept intervalles :

    1) De 1930 à 1945, « e » montre une croissance irrégulière pendant la Grande dépression et la Seconde Guerre Mondiale.

    2) Une croissance forte de 1945 à 1970 est corrélée par la forte croissance de la production de pétrole et de gaz naturel dans le monde.
    3) Le ralentissement de la croissance de « e » de 1970 à 1979 reflète celui de la production mondiale de pétrole.
    4)Le plateau accidenté de 1979 à 2003 montre que la production d'énergie marche à égalité avec la croissance de la population.
    5) le « bord du précipice » de 2004 à environ 2008 représente la lutte de l'industrie énergétique pour satisfaire la demande croissante.
    6) « La falaise d'Olduvaï » d'environ 2008 à 2030 est liée à la propagation de l'épidémie de pannes d'électricité permanentes.
    7) A partir de 2030, la société rejoint le niveau de vie agraire.



    La théorie d'Olduvaï et la population mondiale




    Le pic de la population mondiale dans le scénario de la théorie d'Olduvaï (OT) se produit en 2015 à 6,9 milliards -courbe 2, graphique 4.Notez que le scéénario d'OT est en accord avec le scénario de LTG jusqu'en 2012. par la suite, cependant, le scénario OT diverges vers le bas. Ainsi, quand le pic se produit dans le scénario de LTG à 7,47 milliards d'individus, la population dans le scénario d'Olduvaï a décliné vers 5,26 milliards, la même valeur qu'elle avait en 1990.
    Les différences augmentent avec le temps. Quand le scénario LTG montre la population mondiale à 6,45 milliards en 2050, la population dans le scénario d'OT est tombé à 2 milliards. - la même valeur qu'en 1925.
    Les différences entre le scénario de LTG et le scénario OT, à mon sens, se produisent principalement parce que le modèle de « Limits To Growth » n'inclue pas explicitement la production mondiale d'énergie, alors que la théorie d'Olduvaï le fait ( Duncan 1989,1993,1996,2000,2001,2033,2004; Duncan & Youngquist 1999).
    De plus, la théorie d'Olduvaï établit que les pannes d'électricité permanentes – chacun se produisant l'un après l'autre, région après région, et se répand dans le monde entier au cours du temps- sera la cause proximale (directe et immédiate) de l'effondrement de la civilisation industrielle. Par contraste, le modèle « Limits To Growth » identifie plusieurs causes ultimes (indirectes, délayées) de l'éffondrement - spécialement le « manque d'investissements financiers pour les biens industriels et les services ». Par conséquent, les scénarios de LTG et d'OT sont conséquents et complémentaires.
    Le scénario d'Olduvaï n'était ni le premier, ni le seul à projeter que la population mondiale pourrait décliner rapidement à ses niveaux pré-industriels.
    Cinq exemples suivent.
    En 1949, King Hubbert réalisa que la population humaine pourrait revenir à « un niveau de vie agraire » ( « Scénario 3 », présenté précédemment).
    Le physicien autrichien Hans Thirring ( 1956) était, aussi loin que je sache, le premier à reconnaître que la rapide croissance de la population mondiale était de plus en plus vulnérable à la perte de l'énergie électrique. Son
    scénario (cité au dessus) suggère que des pannes d'électricité pourraient tuer « peut-être les trois quarts de la population mondiale. » Aussi, la perte largement répandue de l'énergie électrique pourrait être la cause du pic de la population de OT à 6,90 milliards en 2015 pour tomber à 1,73 milliards en 2050.
    Selon le professeur David Pimentel de l'Université de Cornell, le monde devra ajuster l'amoindrissement des approvisionnements en énergie et en
    nourriture par une décroissance proportionnée de la population. D.Pimentel et M.Pimentel (1996) établit que



    « les nations dans le monde doivent développer un plan pour réduire la population mondiale de presque 6 milliards à environ 2 milliards. Si les humains ne maitrisent pas leur population, la nature s'en occupera. »

    Le professeur Richard Heinberg du New College of California anticipe que la déplétion du pétrole et du gaz provoqueront la montée des prix de ces carburants -avec les produits très dépendants aux hydrocarbures comme les fertilisants, les pesticides et les herbicides. D'où le fait que sans une énergie bon marché, l'agriculture industrielle ne sera capable de nourrir qu'une fraction de la population actuelle- peut-être moins de deux milliards, à peu près son niveau pré-industrielle ( reporté par J.Attarian, 2003).
    Après avoir revu un premier brouillon de cet article, le géologue Walter Youngquist ( 2004) écrivait :



    « Je doute que la population mondiale se réduise à deux milliards d'individus ou moins en 2030 – vous devriez modifier cela car le Tiers-Monde aura encore beaucoup de gens vivants avec la base de subsistence. Je déplacerai peut-être les deux milliards ou l'ultime chiffre à l'année 2050. D'ailleurs, les 2 milliards correspond à ce que certains disent comme la limite pour une économie basée uniquement sur les ressources naturelles renouvelables – et le niveau de vie aura peu de chances d'être aussi haut que ce qu'il est maintenant. »

    Pour étendre notre enquête, quatre scénarios à 2050 très largement répandus tendent à mettre la population mondiale bien au dessus de ce que nous mentionnons plus haut. Plus précisémment, le Bureau du Recensement des USA met la population mondiale en 2050 à 9,2 milliards ( USCB, 2004). En plus, les Nations Unis offrent trois scénarios de population en 2050 : 10,6 milliards (haut), 8,9 milliards ( moyen), et 7,4 milliards ( bas) ( UN, 2004).
    Nous soulignons que tous les scénarios sur la population sont spéculatifs.
    Le temps seulement nous le dira. L'histoire ne donne aucun précédent pour l'effondrement de la civilisation industrielle (electromagnetique), mais les conséquences de la politique du bord du gouffre qu'est la croissance exponentielle sont claires ( White, 1943 ; Thirring, 1956; Youngquist, 1997, 1999 ; Stanton, 2003 ; et Bartlett et al., 2004).
    Le dépassement des capacités des ressources naturelles (l'Overshoot) et l'effondrement de la civilisation industrielle était assuré dès que l'humanité devint dépendante de l'exploitation rapide de ressources non-renouvelables sur une planète finie. De plus, notre insatiable appétit pour l'énergie électrique a accéléré l'effondrement et approfondi le déclin. (Adams, 1907 ; Duncan, 2000,2001).
    La théorie d'Olduvaï est largement discutée sur internet - pro, contre et autres. Cherchez « olduvaï theory » pour accédez aux nombreux sites et forums.

    Par
    Richard Duncan
    Les amies diminuent de moitié nos peines et multiplient par deux nos joies

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