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La réforme du service public en Algérie s'impose

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    Les citoyens en ont gros sur le coeur. A chaque fois que l’on évoque le fonctionnement des services publics, les visages se ferment et les poings se crispent. Aller à la poste, demander un papier d’état civil, autant de gestes anodins qui sont devenus de nos jours un véritable chemin de croix pour le commun des mortels. Pour prendre des exemples concrets, on peut citer ce cas digne du Guiness des records et vécu en ce samedi 10 mai, au bureau de poste de Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Commençons par dire tout de suite, que ce bureau de poste ploie sous la demande, les foules d’usagers se pressent devant les portes du bureau dès les premières heures de la matinée, et dans une bousculade sans borne, s’y engouffrent dès l’ouverture. Les gens alors se chamaillent et souvent s’échangent des mots aigres-doux, car chacun veut passer avant l’autre.

    Une fois à l’intérieur du bureau et les chaînes enfin constituées, il faut prendre son mal en patience, car les employés ne sont pas encore là. Pratiquement, tous les guichets sont désertés par les employés qui arrivent quand ils le peuvent. Huit heures trente, après une demi-heure de vaine attente, le receveur se pointe et, désolé, déclare que «ceux qui veulent partir sont libres de le faire, car je n’ai pas d’employés! On a encore enlevé deux employés et je n’ai personne pour assurer le service.» Une heure d’attente et souvent plus, pour se voir finalement refoulé et cela sans un mot pour demander des excuses aux usagers qui attendaient, pour certains d’entre eux, depuis sept heures du matin. Les gens qui sont venus pour un retrait se sont repliés sur le distributeur automatique de billets à l’extérieur, mais là aussi, niet. Le distributeur affichait hors service. La guigne, quoi, les machines et les fonctionnaires semblent s’être donné le mot. Si cela s’arrêtait au niveau de ce seul bureau de poste, passe encore, mais comme le rapportait un confrère: «Une lettre a mis exactement cinq mois pour arriver de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri à la nouvelle-ville de Tizi Ouzou.» Cinq mois pour parcourir environ un kilomètre. Qui dit mieux?

    L’autre service public qui fait blanchir les cheveux de citoyens est, sans aucun doute, le service de l’état civil de nos APC. Demander un extrait d’acte de naissance dans certaines APC relève du parcours du combattant. En effet, la plupart du temps, les guichets ploient sous la foule et les citoyens sont exigeants, nerveux et souvent agressifs. Mais de l’autre côté, les services de l’état civil qui, disent les mauvaises langues, font appel à des jeunes gens qui, soit prennent leur travail à la légère, soit encore, et c’est le pire des cas, sont carrément ou presque analphabètes dans les deux langues et quand ils vous délivrent des papiers, il est recommandé de bien lire ce qui est écrit. Il n’est pas rare que le nom soit mal orthographié et alors on est, dans le meilleur des cas, quitte pour une autre attente devant le guichet pour la rectification. Ailleurs, c’est un autre problème que les citoyens rencontrent, si on déclare une naissance c’est tout juste si l’on ne doit pas d’abord prier le ciel pour que l’employé accepte le prénom proposé ou alors que le prénom soit orthographié correctement. Combien de citoyens sont aujourd’hui devant les tribunaux pour corriger des erreurs de transcription...

    L’APC de Tizi Ouzou, parce que, justement, se trouvant dans une grande ville et sollicitée par de nombreux citoyens, est un service qui donne la fièvre avant même de s’y rendre. Pourquoi taire l’hôpital, et ne pas dire que ce qui se passe est un véritable cauchemar pour les malades? Là aussi, il semble que non seulement les malades sont chaque jour plus nombreux, mais en plus l’accueil est des plus déprimants. Il est vrai que nos services publics sont malades, mais la vérité est de souligner aussi que ces services sont à l’image de notre société. En effet, et pour ne prendre que le seul exemple des rues de nos villes qui, hélas, sont de plus en plus sales, il semble qu’avant d’incriminer les services de nettoiement, il faut faire son autocritique et tirer les conclusions idoines sur notre comportement de citoyen. En effet, les gens jettent leurs papiers gras n’importe où; certes le mobilier urbain n’est pas ´´brillant´´ mais pourquoi ne pas dire que les rares corbeilles à papier ont été arrachées et jetées? Les APC ont-elles pris la décision de ne plus les remplacer? Passe encore pour ce «point», mais le nettoyage des trottoirs est laissé à l’abandon. Il semble que les commerçants qui ´´débordent´´ sur les trottoirs allant jusqu’à chasser les piétons vers la chaussée, doivent être, ou taxés fortement, ou alors obligés au moins de nettoyer ces trottoirs et céder un petit espace aux passants. Individualistes à souhait, ne voyant midi qu’à notre porte, exigeant des autres ce que l’on évite de faire, quand bien même on occupe soi-même un poste dans la Fonction publique. L’Algérie a des problèmes avec ses services publics et elle doit se secouer et faire en sorte que les choses s’arrangent et vite, et ce dans l’intérêt de tous, administrés et administrations.

    source : l'Expression
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