Le fédéralisme :
Une tentation algérienne ?
En Algérie, le fédéralisme doit être entendu comme un compromis historique entre, un État unitaire, et les différentes composantes nationales soumises de fait aux pressions " standardisantes " d'un gouvernement central. De par sa nature même, le fédéralisme cherche à trouver un équilibre entre les forces centripètes et les forces centrifuges, entre des besoins antagonistes d'unité et de diversité. Même quand elle n'est pas ethnique, la diversité existe partout, aucune région n'est semblable, trait pour trait à sa voisine. Rappelons l'époque des programmes spéciaux qui mirent en saine concurrence les différentes régions d'Algérie. L'émulation fut alors le formidable aiguillon du développement régional. Sans le savoir, nous étions engagés dans une logique fédérale, avec les résultats globalement positifs que l'on connaît. Le fédéralisme n'est donc pas le huitième péché capital, loin s'en faudrait. Pourtant, bien des hommes politiques s'irritent à la seule évocation du fédéralisme, il y voient ce qu'ils ont envie de voir, soit un délestage de leurs prérogatives régaliennes.
Le fédéralisme ! Un bien grand mot, presque une injure, un crime de lèse-majesté, et pourtant il faudra bien y venir et d'abord lever ce tabou ridicule, ils le sont presque tous, et envisager notre avenir à son aune. Tout doit être mis en perspective désormais afin de nous désengluer du jacobinisme napoléonien qu'apparemment nous avons souhaité conserver en héritage. Pour la petite histoire, sachons que les États-Unis ont été longtemps divisés sur le système politique pour lequel ils devaient opter, et que, finalement, le fédéralisme l'a emporté. Séduits, au début par la Révolution française, les Américains ont vite déchanté dès le retour à l'Empire avec son état centralisé, soit l'antithèse du fédéralisme. Depuis, on sait ce qu'il est advenu de ce choix. Alors quelles raisons profondes motivent-elles ce choix, pourquoi telle nation préfère-t-elle un système fédéral plutôt qu'un autre, plus conventionnel, plus ringard pourrait-on dire, incarné par un exécutif et un parlement uniques, au sein d'un état nation ? La réponse tombe sous le sens. Si l'on se penche sur les cas de la Suisse et du Canada ou encore de l'Inde, tous ont été incités sous la pression sociologique et culturelle à adopter un système fédéral afin de former des ensembles politiques viables où chacune des entités fédérées se voit garantie une stabilité avantageuse et bienfaisante. L'un des intérêts du fédéralisme est donc la possibilité de réunir au sein d'un même appareil d'État des peuples différents que l'histoire ne soude pas forcément. Mais l'exemple le plus éloquent est sans doute celui des États-Unis où l'on constate que, dans un contexte géopolitique complexe, il est possible de rapprocher des hommes et des femmes sur un espace territorial donné, sans pour autant faire appel à des valeurs communes telles que le partage d'une histoire, d'une langue, d'une religion ou d'une ethnie. Avant d'être considéré comme un simple modèle d'organisation politique, le fédéralisme, avant tout, est en premier lieu une Philosophie, une conception sociale de la vie. C'est plus qu'un guide pratique de gestion des sociétés, quoique… Et qui dit philosophie flirte avec l'idéologie, aussi le fédéralisme connaît en son sein plusieurs courants de pensée et autant de conceptions particulières. A commencer par la vision, la plus répandue, purement démocratique et institutionnelle. Cette conception se caractérise par un détachement prononcé vis-à-vis des idéologies politiques. Ce qui fait la différence entre ces deux courants, tient au fait que les tenants du fédéralisme intégral soutiennent l'idée d'un fédéralisme, non plus purement institutionnel, mais aussi et surtout respectant les dogmes d'une idéologie politique
Une tentation algérienne ?
En Algérie, le fédéralisme doit être entendu comme un compromis historique entre, un État unitaire, et les différentes composantes nationales soumises de fait aux pressions " standardisantes " d'un gouvernement central. De par sa nature même, le fédéralisme cherche à trouver un équilibre entre les forces centripètes et les forces centrifuges, entre des besoins antagonistes d'unité et de diversité. Même quand elle n'est pas ethnique, la diversité existe partout, aucune région n'est semblable, trait pour trait à sa voisine. Rappelons l'époque des programmes spéciaux qui mirent en saine concurrence les différentes régions d'Algérie. L'émulation fut alors le formidable aiguillon du développement régional. Sans le savoir, nous étions engagés dans une logique fédérale, avec les résultats globalement positifs que l'on connaît. Le fédéralisme n'est donc pas le huitième péché capital, loin s'en faudrait. Pourtant, bien des hommes politiques s'irritent à la seule évocation du fédéralisme, il y voient ce qu'ils ont envie de voir, soit un délestage de leurs prérogatives régaliennes.
Le fédéralisme ! Un bien grand mot, presque une injure, un crime de lèse-majesté, et pourtant il faudra bien y venir et d'abord lever ce tabou ridicule, ils le sont presque tous, et envisager notre avenir à son aune. Tout doit être mis en perspective désormais afin de nous désengluer du jacobinisme napoléonien qu'apparemment nous avons souhaité conserver en héritage. Pour la petite histoire, sachons que les États-Unis ont été longtemps divisés sur le système politique pour lequel ils devaient opter, et que, finalement, le fédéralisme l'a emporté. Séduits, au début par la Révolution française, les Américains ont vite déchanté dès le retour à l'Empire avec son état centralisé, soit l'antithèse du fédéralisme. Depuis, on sait ce qu'il est advenu de ce choix. Alors quelles raisons profondes motivent-elles ce choix, pourquoi telle nation préfère-t-elle un système fédéral plutôt qu'un autre, plus conventionnel, plus ringard pourrait-on dire, incarné par un exécutif et un parlement uniques, au sein d'un état nation ? La réponse tombe sous le sens. Si l'on se penche sur les cas de la Suisse et du Canada ou encore de l'Inde, tous ont été incités sous la pression sociologique et culturelle à adopter un système fédéral afin de former des ensembles politiques viables où chacune des entités fédérées se voit garantie une stabilité avantageuse et bienfaisante. L'un des intérêts du fédéralisme est donc la possibilité de réunir au sein d'un même appareil d'État des peuples différents que l'histoire ne soude pas forcément. Mais l'exemple le plus éloquent est sans doute celui des États-Unis où l'on constate que, dans un contexte géopolitique complexe, il est possible de rapprocher des hommes et des femmes sur un espace territorial donné, sans pour autant faire appel à des valeurs communes telles que le partage d'une histoire, d'une langue, d'une religion ou d'une ethnie. Avant d'être considéré comme un simple modèle d'organisation politique, le fédéralisme, avant tout, est en premier lieu une Philosophie, une conception sociale de la vie. C'est plus qu'un guide pratique de gestion des sociétés, quoique… Et qui dit philosophie flirte avec l'idéologie, aussi le fédéralisme connaît en son sein plusieurs courants de pensée et autant de conceptions particulières. A commencer par la vision, la plus répandue, purement démocratique et institutionnelle. Cette conception se caractérise par un détachement prononcé vis-à-vis des idéologies politiques. Ce qui fait la différence entre ces deux courants, tient au fait que les tenants du fédéralisme intégral soutiennent l'idée d'un fédéralisme, non plus purement institutionnel, mais aussi et surtout respectant les dogmes d'une idéologie politique
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