La visite éclair qu'a effectuée hier, lundi, Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, bien qu'elle ait été consacrée, en grande partie, au projet de l'Union méditerranéenne, prôné par le président Sarkozy, a été également mise à profit par les deux parties, algérienne et française, pour aborder le conflit palestino-israélien et plus particulièrement la crise qui secoue le Liban, le menaçant d'implosion. D'ailleurs, pour de nombreux analystes, la rencontre, prévue voilà plus de deux mois, mais reportée pour des considérations liées au calendrier, a vu son ordre du jour « bouleversé » surtout que pour la partie algérienne ce ne sont pas les réserves qui auront manqué au sujet du projet de l'Union pour la méditerranée (UPM) dont, à juste titre, d'une part la question de l'instabilité dans la région du Moyen-Orient à cause des visées expansionnistes et belliqueuses des Israéliens tout autant que des ingérences des puissances occidentales et autres au Liban. D'autre part, l'Algérie qui ne manque pas d'émettre des réserves non sur la fiabilité du projet mais plutôt sur sa viabilité, estime, bien que de nombreux Etats de la rive nord de la Méditerranée la qualifient de partenaire « majeur », que la démarche gagnerait à être repensée, sans être remise en cause, surtout pour ce qui concerne la vision que se font les Européens de cet ensemble et les « rôles » qu'ils risqueraient de confier, « sur injonction » aux Etats du Sud, particulièrement le volet relatif à la lutte contre l'immigration clandestine. Ainsi, au nom d'une union, soulignent de nombreux analystes, qui présuppose concertation, dialogue, voire aide au développement, il n'est pas exclu que les stratèges européens y voient, plutôt, une opportunité pour ériger des frontières « contractuelles» qui viendraient, les clauses de l'éventuel traité aidant, renforcer celles déjà objectivement naturelles.
Par K. Naceur
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