Tweet
A l’affrontement sur le terrain libanais, se superpose un affrontement dans les médias et l’information. Une thèse aux apparences angéliques ressasse que le Hezbollah est en train d’exécuter un putsch contre le gouvernement car ce dernier a décidé d’enquêter sur le réseau secret de la résistance. Qu’est-ce qu’un putsch ou un coup d’Etat ? Remettre les zones nettoyées des milices de la majorité à l’armée légale et régulière relève-t-il d’un putsch ? Assurément non !
Mais puisqu’il s’agit du Liban et que le Hezbollah paraît sulfureux pour nos bonnes âmes qui attendent que les peuples arabes obtiennent leur certification ISO pour se battre, écoutons l’autre version des faits.
Chrétien, général et antisyrien historique, Michel Aoun a expliqué trois points essentiels :
1/ Le gouvernement a attendu la grève générale pour annoncer ses décrets limogeant le général responsable de la sécurité de l’aéroport et chargeant l’armée d’enquêter et de démanteler le réseau de communication de la résistance dans le but de jeter la confusion entre les revendications sociales et politiques.
2/ Enquêter sur le réseau de communication revient à dévoiler les identités et les lieux de tous les cadres militaires intermédiaires de la résistance et les livrer à Israël qui n’a jamais pu pénétrer, infiltrer ou localiser les centres de ce réseau. Aoun est un général et il sait de quoi il parle. Il insiste sur cet aspect des choses, toucher aux communications d’une organisation militaire, c’est la désarmer.
3 / Il confirme que le Liban n’est pas en situation de confrontation confessionnelle mais politique et il demande la démission du gouvernement. Il est chrétien, général et anti-syrien.
Est-il putschiste et comment le classer parmi les alliés de la Syrie et dans quelle case islamiste ?
Michel Aoun répondait hier, en partie, à Amine Gemayel qui a appelé les chefs chrétiens à se rencontrer et à sortir avec une position unifiée. Il a appelé aussi au dialogue national sans condition, à la condition que le Hezbollah prenne un engagement solennel devant le peuple libanais de ne pas retourner ses armes contre d’autres Libanais.
Michel Aoun lui a répondu en assurant que les chrétiens n’étaient pas concernés en tant que chrétiens, que le dialogue ne pouvait se dérouler avec un gouvernement illégitime et illégal et que toucher aux armes de la résistance, c’est chercher une riposte de la résistance. Il a ajouté qu’il ne pouvait dialoguer avec un gouvernement qui avait l’oreille suspendue aux ordres des ambassades.
Et il avait un argument de taille : Siniora, qui a avait remis les décrets à la discrétion de l’armée qui les a annulés, est revenu sur sa décision, confirmant qu’ils restaient valables et devaient être exécutés à un moment ou à un autre. En estimant que les ministres arabes des Affaires étrangères ont reproduit les propositions du passé et toujours à sa façon, le général a dit tout le bien qu’il pensait de la délégation de la Ligue arabe qui devait arriver hier mais finalement arrivera plus tard et sans plus de précision. Amr Moussa avait demandé à Ban Ki-moon, quelque temps avant de constater l’échec de la mission arabe, de transférer le dossier au Conseil de sécurité.
C’est tout vu, non ? Il faut attendre que cette satanée opposition libanaise fasse les erreurs à ne pas commettre pour que l’intervention étrangère se justifie pleinement. On verra.
Par Mohamed Bouhamidi, Le Soir
Mais puisqu’il s’agit du Liban et que le Hezbollah paraît sulfureux pour nos bonnes âmes qui attendent que les peuples arabes obtiennent leur certification ISO pour se battre, écoutons l’autre version des faits.
Chrétien, général et antisyrien historique, Michel Aoun a expliqué trois points essentiels :
1/ Le gouvernement a attendu la grève générale pour annoncer ses décrets limogeant le général responsable de la sécurité de l’aéroport et chargeant l’armée d’enquêter et de démanteler le réseau de communication de la résistance dans le but de jeter la confusion entre les revendications sociales et politiques.
2/ Enquêter sur le réseau de communication revient à dévoiler les identités et les lieux de tous les cadres militaires intermédiaires de la résistance et les livrer à Israël qui n’a jamais pu pénétrer, infiltrer ou localiser les centres de ce réseau. Aoun est un général et il sait de quoi il parle. Il insiste sur cet aspect des choses, toucher aux communications d’une organisation militaire, c’est la désarmer.
3 / Il confirme que le Liban n’est pas en situation de confrontation confessionnelle mais politique et il demande la démission du gouvernement. Il est chrétien, général et anti-syrien.
Est-il putschiste et comment le classer parmi les alliés de la Syrie et dans quelle case islamiste ?
Michel Aoun répondait hier, en partie, à Amine Gemayel qui a appelé les chefs chrétiens à se rencontrer et à sortir avec une position unifiée. Il a appelé aussi au dialogue national sans condition, à la condition que le Hezbollah prenne un engagement solennel devant le peuple libanais de ne pas retourner ses armes contre d’autres Libanais.
Michel Aoun lui a répondu en assurant que les chrétiens n’étaient pas concernés en tant que chrétiens, que le dialogue ne pouvait se dérouler avec un gouvernement illégitime et illégal et que toucher aux armes de la résistance, c’est chercher une riposte de la résistance. Il a ajouté qu’il ne pouvait dialoguer avec un gouvernement qui avait l’oreille suspendue aux ordres des ambassades.
Et il avait un argument de taille : Siniora, qui a avait remis les décrets à la discrétion de l’armée qui les a annulés, est revenu sur sa décision, confirmant qu’ils restaient valables et devaient être exécutés à un moment ou à un autre. En estimant que les ministres arabes des Affaires étrangères ont reproduit les propositions du passé et toujours à sa façon, le général a dit tout le bien qu’il pensait de la délégation de la Ligue arabe qui devait arriver hier mais finalement arrivera plus tard et sans plus de précision. Amr Moussa avait demandé à Ban Ki-moon, quelque temps avant de constater l’échec de la mission arabe, de transférer le dossier au Conseil de sécurité.
C’est tout vu, non ? Il faut attendre que cette satanée opposition libanaise fasse les erreurs à ne pas commettre pour que l’intervention étrangère se justifie pleinement. On verra.
Par Mohamed Bouhamidi, Le Soir
Commentaire