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interview avec Akram Belkaïd

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  • interview avec Akram Belkaïd

    Journaliste, tenant régulièrement sa "Chronique du blédard" à La Tribune à Paris, Akram Belkaïd a quitté Alger en 1995. Il a attendu que sa colère s’apaise pour que son livre, Un regard calme sur l’Algérie (Ed. Seuil) ne ressemble pas à un pamphlet. Il y dresse quand même le bilan noir de cinquante ans d’indépendance, pendant lesquels les monopoles de pouvoir et de richesses ont précipité le pays dans un gouffre social. à 41 ans, cet écrivain ni amer ni complaisant renvoie aux siens un miroir déstabilisant. Résultat, silence radio dans la presse algérienne.

    bonne lecture

    points forts de l entrevue:

    1)Que représente Tindouf pour un Algérien ? ------>Ça n’existe pas.

    2)Nous nous retrouvons dans la même situation qu'à la fin des années 80, avec un pétrole cher qui nous pousse vers plus de consumérisme sans nous sortir de l’impasse sociale. Je suis donc optimiste à court terme et pessimiste à moyen terme.

    3)L’Algérie n’a jamais été aussi riche. Avec 50 milliards de dollars en réserve à la Banque Centrale, il y a une euphorie générale, mais tout de suite après, tout le monde demandera sa part du gâteau. Ils sont quand même 14 millions d’Algériens à vivre en dessous du seuil de pauvreté

    4)Dans votre livre, vous insistez sur l’attachement des officiels à leur lieu d’origine. Bouteflika, l’homme de l’Ouest, souffre-t-il toujours autant du triangle de l’Est où sont amassés les privilèges ?

    Cela va au-delà de Bouteflika. Le triangle autour de Batna, Tebessa et Souk Erras est toujours vivace. Aussi bien l’armée que le FLN en profitent. Mais à l’Ouest aussi, Bouteflika a constitué sa bande à lui, où l’on retrouve le général Belkheir par exemple. Le grand drame de l’Algérie est qu’on réfléchit encore en régions et en liens familiaux. Toute la bataille du FLN, entre Benflis et Boutef peut être résumée en un duel Est-Ouest. Il y a quinze ans, on pensait avoir dépassé le régionalisme. Mais avec la crise des années 90, l’Algérien a recommencé à avoir peur pour les siens et à se recroqueviller sur sa tribu et sa région.

    5)Plusieurs journalistes souffrent aujourd’hui de restrictions en Algérie. Cela vous conforte-t-il dans votre choix d’exil ?

    Il y a 10 ans, j’ai quitté le pays pour sauver ma peau, mais il était encore possible de faire mon métier. Aujourd’hui, être journaliste en Algérie n’est pas du tout évident. Le pouvoir ne fait aucun cadeau aux journalistes. Même un caricaturiste est mis en prison de manière inexplicable. Les partis étant absents de tout débat public sur la régression des libertés, le pouvoir n’a plus de compte à rendre au peuple.





    http://www.telquel-online.com/184/sujet2.shtml
    Dernière modification par bawwab, 18 juillet 2005, 22h21.

  • #2
    Peut etre il trepassera comme BOUSSAD abdiche ( un autre chroniqueur d'un autre temps) dans l'anonymat le plus complet.
    Et surtout s'il dérange : ce n'est pas l'ENTV de la CHITTA
    (HHC )qui va en parler.
    Dernière modification par jilla, 21 juillet 2005, 21h06.

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    • #3
      ouais,
      intéressant.
      pas mal de post sur ce bouquin
      j'lai pas encore lu
      quelqu'un l'a-t-il lu ?

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      • #4
        Je suis entrain de lire son bouquin (Regard calme sur l’Algérie). C’est assez objectif et assez intéressant

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        • #5
          et si tu met qq bribes de son bouquin sur ce topic?

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          • #6

            Thèmes principaux :

            - Du pouvoir :
            Le pouvoir algérien est une “ boîte noire ” dont la nature est à la fois mafieuse et manipulatrice. A cela s'ajoutent l'incompétence, l'indécision mais aussi le mépris féodal pour le peuple. Quant à l'opposition démocratique, elle ne s'est toujours pas émancipée de la tutelle, directe ou indirecte, du pouvoir


            ET
            L'armée :
            .
            dans les années 1980, l'armée s'est embourgeoisée et a connu une vraie crise de vocation. Elle n'était pas préparée à faire face à la violence. Le pouvoir a délibérément cassé son potentiel scientifique.
            . les services de sécurité doivent se défaire de la culture du rapt.
            . Il n'y a pas de révolution des œillets à attendre des jeunes officiers mais le pays bénéficiera de l'influence que pourront exercer sur ces derniers les centres

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            • #7
              article télérama

              Un regard calme sur l'Algérie (A. Belkaïd)


              Blessures quotidiennes


              Il est des livres qui demandent une attention soutenue - parce que le sujet est grave -, mais dont la probité intellectuelle qui y préside est telle qu'ils font honneur à leur auteur comme aux lecteurs auxquels ils s'adressent. C'est le cas avec cet ouvrage d'Akram Belkaïd, qui analyse l'Algérie de ces dernières années. Si celui-ci se garde de ne jamais verser dans le pamphlet, le constat qu'il dresse n'en est pas moins impitoyable. L'auteur se présente comme « un démocrate qui renvoie dos à dos le pouvoir et les islamistes, armés ou non, et qui demeure convaincu que le peuple algérien mérite bien mieux que le sort qui lui a été fait depuis l'indépendance ». Une ligne de crête qui n'est jamais une ligne de fuite, car recenser tous les maux qui déchirent l'Algérie requiert de la part de celui qui les décortique un courage physique - l'auteur a souvent été menacé - et intellectuel.

              En tête des griefs, si l'on peut employer ce mot sans en adoucir le sens, figure le pouvoir : une sorte de « coterie féodale » assez délicate à circonscrire mais qui se maintient par ses pratiques : corruption, stratégies de clans, captation abusive d'une légitimité politique, violences policières. Et, surtout, par une incompétence coupable dans tous les domaines, qu'il s'agisse de la santé, de la crise du logement, des pandémies persistantes, de l'économie de « bazar », de la gestion des révoltes populaires ou de l'absence de tout projet politique et de toute ambition pour le pays qu'il est censé diriger, dont 14 millions des habitants vivent encore sous le seuil de pauvreté. Un pays, l'Algérie, qu'une « guerre civile » a rendu exsangue, que le régionalisme morcelle et que les traumatismes engendrés par une violence érigée abusivement en mythe fondateur affaiblissent d'année en année. Un pays aussi qu'Akram Belkaïd donne à voir et à comprendre en se tenant toujours au plus près du quotidien de ses habitants. C'est le grand mérite de cet ouvrage, en effet, d'offrir des portraits qui, chacun à sa façon, qu'il soit celui d'un professeur intègre, d'un savant assassiné, d'un « frérot » barbu, d'un militaire ou d'un adolescent à la dérive, incarnent un itinéraire et un versant de la société.

              Akram Belkaïd, aujourd'hui journaliste à Paris, a quitté l'Algérie en 1995, après avoir fait des études d'ingénieur et collaboré à divers journaux. Cette double appartenance, on devrait dire cette double déchirure, lui autorise ce « regard calme » qu'il revendique dans le titre de son livre. Si Akram Belkaïd dénonce sans euphémisme le machisme stérile qui gangrène encore les mentalités ou les armes à feu dont la possession traduit la terreur qu'ont ressentie les gens face aux tueries et aux faux barrages, il ne se réfugie pas dans le rôle de celui qui, du Continent, fustige son pays. Il pointe les dossiers qu'il faut régler, notamment pour que les relations entre la France et l'Algérie sortent des politesses ou des roueries diplomatiques. Les malentendus franco-algériens ne se dissiperont, affirme-t-il, que lorsque la France reconnaîtra son entière responsabilité colonisatrice, depuis 1830, et que l'Algérie dépassera le culte rouillé de sa guerre d'indépendance. Un livre qu'il faut lire pour comprendre l'Algérie d'aujourd'hui et y trouver l'espoir, entre « la gangrène et l'oubli », de voir celle-ci trouver sa voie démocratique.




              Gilles Heuré

              Télérama n° 2890 - 1 juin 2005

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