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Un magazine dédié à la culture de cannabis aux Etats Unis

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  • Un magazine dédié à la culture de cannabis aux Etats Unis

    Aux Etats-Unis, on trouve des magazines pour tous les hobbies, tous les métiers, tous les sports. Pensez à un passe-temps quelconque et vous pouvez être sûr de dénicher la revue spécialisée correspondante. Je ne m’attendais quand même pas, il y a quelques années, à découvrir l’existence d’un mensuel encourageant sans retenue la culture de marijuana, activité illicite et délit passible d’une lourde peine de prison. C’est pourtant ce que fait High Times, vitrine sur papier glacé de la "counter culture" qui, de ses bureaux new-yorkais sur la très cossue Park Avenue, conseille son lectorat, depuis plus de trente ans, dans l’art de planter, cultiver, puis fumer la ganja, l’herbe interdite. Avec succès, puisque sa diffusion est d’environ 210 000 exemplaires.

    Des récoltes annoncées par le journal télévisé local

    J’avais oublié High Times. Je l’ai retrouvé l’autre jour par hasard en cherchant un magazine dans un kiosque. A l’époque de mon arrivée ici, j’avais entendu parler du "emerald triangle" (le triange d'émeraude), cette région plus ou moins isolée du nord de la Californie (couvrant les comtés de Humboldt, Mendocino et Trinity) si liée à la culture de marijuana et de cannabis que les récoltes sont annoncées tous les ans par le journal télévisé local. Une source apparemment inépuisable de prospérité soutenue par la population.

    Normal: un commerce spécialisé est né du phénomène. Des quincailleries aux vendeurs d’engrais, nombreux sont en effet ceux qui profitent de la manne, comme l’explique l’historien local Ray Raphael dans son livre "Cash Crop: An American Dream". Tous les ans, à l’automne, des centaines de jeunes partent vers le nord du "Golden State" pour trier les plants dans la clandestinité. La paie est généreuse.

    "Summer Planting Guide”" (guide de plantation de l’été) annonce l’un des numéros de la revue en Une. Ce titre audacieux, qu’on croirait destiné à quelque ménagère en mal de jardinage, est illustré par une photo provocante: celle d’un plant de marijuana à maturation. Dans les pages intérieures, un journaliste explique comment faire pousser une herbe si saine. Un autre se livre à la dégustation de divers joints produits dans différents pays (on apprend ainsi que Hawaii produit la meilleure ganja, l’une des plus puissantes en tout).

    "Sortez indemne de tous les tests de drogues"

    Comme la majorité des magazines, High Times ne vit pas seulement de ventes et d’abonnements. Ses pages sont remplies de pub. "Sortez indemne de tous les tests de drogues. Remboursement garanti", propose par exemple une entreprise spécialisée dans les produits éliminant toute trace de drogue dans le sang, l’urine, la salive ou la sueur. Une seconde pub vante des systèmes d’éclairage sophistiqués permettant la culture d’intérieur. Une troisième propose une méthode plus économique pour atteindre le "high" voulu: une gamme de vaporisateurs diffusant les effluves de cannabis ou de marijuana dans l’air.

    Pour éviter aux abonnés les soupçons de leurs voisins ou du facteur, High Times est envoyé dans une enveloppe discrète ne révélant rien de son contenu. Les courriers des lecteurs sont encouragés à condition que l’objet de la communication reste discret:

    "Faites attention à ce que vous faites, prévient le magazine. N’envoyez pas de photos ou de descriptions de vos activités illicites. Elles pourraient vous coûter cher."

    A part ça, High Times est convaincu de la nécessité d’exister. Le magazine est par exemple une excellente source d’informations sur les "drug wars" (guerres de la drogue) auxquelles il ne croit pas. Et puis son ton impertinent est rafraîchissant. Pour consulter sa version électronique hightimes.com.

    source : rue89
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