Les questions soulevées nécessitent des réponses objectives
15 mai 2008, Rome - Dans un communiqué en dix points diffusé aujourd'hui, M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, répond aux récentes critiques du Président de la République du Sénégal contre l'Organisation.
Le Directeur général de la FAO s’efforce, sur les différents continents, de faire face actuellement à une crise alimentaire planétaire en coopération avec les Etats Membres de l’Organisation, ses partenaires au développement et les autres institutions du système des Nations Unies. S’il a le devoir de défendre une Institution de 190 pays membres, dont la direction lui a été confiée de nouveau en 2005 lors d’une élection sans opposition, il n’a pas l’intention de se laisser distraire de ses responsabilités en se laissant entraîner dans une polémique motivée par des raisons de politique intérieure sénégalaise avec le Chef d’Etat de son pays auquel il doit respect et considération.
Il convient cependant de répondre objectivement aux différents points soulevés :
1. Les « institutions qui, au Niger, ont dit qu’il y avait une famine », quelles sont elles ? Est-ce que la FAO en fait partie ? Rappelons à ce propos que dans un article du "Quotidien" du 27/11/2007, le journaliste Paul Diene Faye, se référant à une vidéo conférence, avait écrit avec un certain humour : « Le Sénégal n’est peut-être pas encore un pays de famine, du moins, le Directeur général de la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ne veut pas le dire. C’est parce que, explique M. Jacques Diouf, la FAO n’a pas pour rôle de déclarer les lieux dans le monde où sévit la famine. Mais son rôle, ajoute-t-il, est de publier un document intitulé « L’Etat de l’insécurité alimentaire dans le monde ». Le Directeur de la FAO insiste sur le fait que ce document n’est pas instantané, au contraire il se prépare sur une longue période, avec beaucoup de précautions. »
2. « La nourriture aux pauvres c’est de l’aumône… » Est-ce que la FAO distribue de la nourriture ? Quelles sont les institutions bilatérales, régionales et multilatérales qui font ce travail ?
3. « L’assistance technique à l’agriculture, c’est l’assistance à des hommes et femmes debout ». L’assistance technique, c’est justement le travail que fait la FAO avec:
4. « L’hivernage arrive à grands pas dans le Sahel, fin mai début juin. Sa durée moyenne est de trois mois. Saisissons cette opportunité qui ne se présentera plus que dans un an ». Dès le 17 décembre 2007, dans une conférence de presse à Rome, la FAO a attiré l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de donner la priorité à la campagne agricole 2008, et a lancé une "Initiative pour lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires". Il était vital pour les agriculteurs pauvres des pays en développement d’avoir accès aux semences, engrais et aliments du bétail qui sont nécessaires et dont les prix ont aussi fortement augmenté. C’est dans ce cadre que le Directeur général de la FAO a annoncé la contribution de 17 millions de dollars E.U. de la FAO à cette initiative bien qu’elle ne soit pas une institution financière (…) et lancé un appel pour que 1,7 milliard de dollars soient mobilisés. Ces ressources financières ou en nature, conformément aux règles de l’aide au développement, passent par les canaux bilatéraux ou multilatéraux dans le cadre d’accords spécifiques avec chaque gouvernement. Il est donc inexact de dire que « la FAO à son tour a annoncé qu’elle avait besoin de 1,7 milliard de dollars ». Cet appel de la FAO a été approuvé par l’ensemble du système des Nations Unies et des Institutions de Bretton Woods au cours de la réunion qui s’est tenue à Berne en Suisse, du 28 au 29 avril dernier. Il figure dans le communiqué présenté le 29 avril à la presse internationale par le Secrétaire général de l’ONU.
Au Sénégal, en décembre 2007, avec les partenaires au développement, en présence des Ministres de l’agriculture, de l’hydraulique, etc., le 22 décembre 2007 avec la presse, et ensuite le 17 mars 2008 avec les Ministères techniques et économiques, le Directeur général de la FAO a tenu des réunions pour alerter les autorités nationales et l’opinion sur les risques de crise alimentaire et discuter des mesures à prendre pour présenter ce programme. Ces réunions ont été largement couvertes par la presse nationale. Pourquoi les actions appropriées n’ont pas été lancées à ce moment là ?
à suivre.....
15 mai 2008, Rome - Dans un communiqué en dix points diffusé aujourd'hui, M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, répond aux récentes critiques du Président de la République du Sénégal contre l'Organisation.
Le Directeur général de la FAO s’efforce, sur les différents continents, de faire face actuellement à une crise alimentaire planétaire en coopération avec les Etats Membres de l’Organisation, ses partenaires au développement et les autres institutions du système des Nations Unies. S’il a le devoir de défendre une Institution de 190 pays membres, dont la direction lui a été confiée de nouveau en 2005 lors d’une élection sans opposition, il n’a pas l’intention de se laisser distraire de ses responsabilités en se laissant entraîner dans une polémique motivée par des raisons de politique intérieure sénégalaise avec le Chef d’Etat de son pays auquel il doit respect et considération.
Il convient cependant de répondre objectivement aux différents points soulevés :
1. Les « institutions qui, au Niger, ont dit qu’il y avait une famine », quelles sont elles ? Est-ce que la FAO en fait partie ? Rappelons à ce propos que dans un article du "Quotidien" du 27/11/2007, le journaliste Paul Diene Faye, se référant à une vidéo conférence, avait écrit avec un certain humour : « Le Sénégal n’est peut-être pas encore un pays de famine, du moins, le Directeur général de la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ne veut pas le dire. C’est parce que, explique M. Jacques Diouf, la FAO n’a pas pour rôle de déclarer les lieux dans le monde où sévit la famine. Mais son rôle, ajoute-t-il, est de publier un document intitulé « L’Etat de l’insécurité alimentaire dans le monde ». Le Directeur de la FAO insiste sur le fait que ce document n’est pas instantané, au contraire il se prépare sur une longue période, avec beaucoup de précautions. »
2. « La nourriture aux pauvres c’est de l’aumône… » Est-ce que la FAO distribue de la nourriture ? Quelles sont les institutions bilatérales, régionales et multilatérales qui font ce travail ?
3. « L’assistance technique à l’agriculture, c’est l’assistance à des hommes et femmes debout ». L’assistance technique, c’est justement le travail que fait la FAO avec:
- des actions de formation sur le terrain, notamment avec le Programme de coopération technique (PCT) et le concours de la coopération sud-sud (1 473 experts mis à la disposition des pays en développement),
- le renforcement des services vétérinaires (lutte contre la fièvre aphteuse, la fièvre de la Vallée du Rift, la peste porcine africaine, la péripneumonie contagieuse bovine, la grippe aviaire, la maladie de Newcastle, la peste des petits ruminants, la fièvre catharrale ovine, etc.) et des services phytosanitaires (renforcement des capacités de détection et de traitement contre le criquet pèlerin, la rouille noire du blé, etc.)
- le recours à la lutte biologique intégrée, avec pour résultat une diminution de 50% des quantités de pesticides avec une augmentation de 15% de la production de riz,
- la vulgarisation des pompes à main et à pédale, de la construction de canaux d’irrigation, de petits barrages, de silos métalliques de stockage, etc.,
- des projets de production de riz, de maïs, de manioc, de cultures maraîchères, d’aviculture, d’élevage ovin et caprin, etc., sans oublier l’introduction de microjardins et le développement de l’aquaculture,
- la reconstitution des capacités productives des cultivateurs, pasteurs et pêcheurs après ces catastrophes naturelles (inondations, sècheresse, tsunami, tremblements de terre, ouragans, typhons, etc.)
- la mise à la disposition des agriculteurs, spécialistes, chercheurs, enseignants, étudiants, etc., d’un site Internet WAICENT qui reçoit 4 millions de visites d’usagers par mois pour l’accès aux informations et aux statistiques sur la production et le commerce agricoles ainsi que sur l’eau et les sols, les intrants agricoles, etc.
- l’établissement avec l’OMS de plus de 200 normes internationales du Codex Alimentarius pour la protection des consommateurs et l’arbitrage dans l’application des règles sanitaires et phytosanitaires de l’OMC.
4. « L’hivernage arrive à grands pas dans le Sahel, fin mai début juin. Sa durée moyenne est de trois mois. Saisissons cette opportunité qui ne se présentera plus que dans un an ». Dès le 17 décembre 2007, dans une conférence de presse à Rome, la FAO a attiré l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de donner la priorité à la campagne agricole 2008, et a lancé une "Initiative pour lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires". Il était vital pour les agriculteurs pauvres des pays en développement d’avoir accès aux semences, engrais et aliments du bétail qui sont nécessaires et dont les prix ont aussi fortement augmenté. C’est dans ce cadre que le Directeur général de la FAO a annoncé la contribution de 17 millions de dollars E.U. de la FAO à cette initiative bien qu’elle ne soit pas une institution financière (…) et lancé un appel pour que 1,7 milliard de dollars soient mobilisés. Ces ressources financières ou en nature, conformément aux règles de l’aide au développement, passent par les canaux bilatéraux ou multilatéraux dans le cadre d’accords spécifiques avec chaque gouvernement. Il est donc inexact de dire que « la FAO à son tour a annoncé qu’elle avait besoin de 1,7 milliard de dollars ». Cet appel de la FAO a été approuvé par l’ensemble du système des Nations Unies et des Institutions de Bretton Woods au cours de la réunion qui s’est tenue à Berne en Suisse, du 28 au 29 avril dernier. Il figure dans le communiqué présenté le 29 avril à la presse internationale par le Secrétaire général de l’ONU.
Au Sénégal, en décembre 2007, avec les partenaires au développement, en présence des Ministres de l’agriculture, de l’hydraulique, etc., le 22 décembre 2007 avec la presse, et ensuite le 17 mars 2008 avec les Ministères techniques et économiques, le Directeur général de la FAO a tenu des réunions pour alerter les autorités nationales et l’opinion sur les risques de crise alimentaire et discuter des mesures à prendre pour présenter ce programme. Ces réunions ont été largement couvertes par la presse nationale. Pourquoi les actions appropriées n’ont pas été lancées à ce moment là ?
à suivre.....
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